Parmi les 2000 candidats aux législatives du 28 novembre (lundi prochain), rares sont les femmes. A peine 300. La plupart d'entre elles n'ont aucune expérience en politique. Mais sur le terrain, elles redoublent d'effort pour faire valoir leurs idées. Comment voient-elles la probable arrivée des islamistes au Parlement ? Notre équipe a suivi deux d'entre elles en campagne. Reportage de Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.
Les forces syriennes pilonnent encore Homs, au sixième jour d'un assaut destiné à faire plier la ville rebelle. Impuissante, la Ligue arabe en appelle à l'ONU pour dépêcher en Syrie une mission conjointe d'observateurs. Pendant ce temps, de nombreux Syriens continuent à fuir vers les pays voisins où ils organisent la résistance. Beaucoup d'entre eux sont allés se réfugier en Égypte. Un reportage de Marion Touboul et de Ahmed Hassan Sami.
Ils ont été les fers de lance de la révolution égyptienne du 25 janvier 2011. Ils ont osé les premiers sortir manifester contre Moubarak. Ils ont obtenu en quelques semaines le départ du Raïs. Depuis, des élections ont eu lieu portant Mohamed Morsi au pouvoir avant qu'il ne soit renversé par les militaires.
Presque 3 ans après le Printemps arabe, alors que vient de s'ouvrir le procès de Morsi, que sont-ils devenus ? Que pensent-ils de l'évolution actuelle de leur pays ? Ont-ils encore de l'espoir ? Marion Touboul et Ahmed Hassan Sami ont rencontré certains d'entre eux.
Le candidat à la présidentielle Abdel Moneim Aboul Foutouh séduit un électorat de plus en large qui comprend aussi bien des libéraux que des salafistes. Islamiste dit modéré, il a été exclu par les Frères musulmans pour avoir participé àl'implantation d'un hôpital de campagne sur la place Tahrir pendant la révolution. Ses positions moins radicales en faveur des femmes et de la minorité chrétienne ont également contribué à son exclusion de la confrérie religieuse. Quelles sont aujourd'hui les raisons de son succès ? Un reportage de Barbara Lohr Ahmed Hassan Sami, JosephGordillo et Mathieu Boetsch, envoyés spéciaux d'ARTE Journal en Égypte.
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Pour la première fois les Égyptiens élisent librement leur président. A l'issue de ces élections, l'armée s'est engagée à rendre le pouvoir aux civils. L'enjeu de ce scrutin est d'autant plus important que la rédaction de la nouvelle Constitution est suspendue. Le futur vainqueur imposera sa préférence pour un régime parlementaire, mixte ou présidentiel et son avis aura une incidence sur la rédaction de la futur Constitution.
Quelles seront les pouvoirs du futur président ? L'élection présidentielle se transforme-t-elle en referendum pour ou contre la Constitution ? Tewfik Aclimandos, chercheur au Collège de France et grand spécialiste de l'Égypte, répond aux questions d'Arte.
Quels sont les pouvoirs du futur président ?
Ce scrutin présidentiel ne tourne-t-il au referendum pour ou contre la révolution ?
Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle en Egypte ne sont pas encore officiels mais déjà on sait que le second tour des 16 et 17 juin prochain, se jouera entre un ancien cacique du régime Moubarak et un islamiste. Pour de nombreux jeunes qui ont mené la révolution place Tahrir, cela revient à choisir entre Charybde et Scylla. Leur désarroi est grand. Barbara Lohr, Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami, JosephGordillo et Mathieu Boetsch, envoyés spéciaux d'ARTE Journal en Égypte, les ont rencontrés au Caire.
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Pour Mostapha El-Labbad, chercheur au Centre El-Sharq du Caire (Centre de recherche sur le Proche et le Moyen-Orient), les Égyptiens se trouvent face à un choix cornélien avant le second tour de la présidentielle : un ancien pilier du régime Moubarak ou un islamiste issu des Frères musulmans. Il craint que le grand perdant de ces premières élections libre depuis la chute du régime soit le mouvement révolutionnaire.
Un des points de désaccord entre les membres de l'OTAN porte sur la livraison d'armes aux rebelles libyens. Si l'Italie y est favorable, beaucoup de membres de la coalition sont réticents, notamment parce qu'on ne sait pas très bien qui sont ces insurgés qui combattent le régime du colonel Kadhafi. Surtout, des islamistes ont rejoint leurs rangs. Reportage de Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.
La place Tharir était à nouveau noire de monde aujourd'hui au Caire, une
semaine jour pour jour après le départ du président Hosni Moubarak. Et
l'ambiance était à la fête, plus d'un million d'Égyptiens sont venus
célébrer la fin du régime Moubarak qui a régné d'une main de fer sur
l'Égypte pendant 30 ans. L'occasion aussi de célébrer l'armée qui a
protégé les manifestants et, par sa neutralité, permis la chute d'Hosni
Moubarak. Nombreux sont toutefois ceux qui en ont profité pour rappeler
aux autorités militaires de transition que l'heure est venue de recevoir
les fruits de la révolution..
Pendant ce temps, à quelques kilomètres, plusieurs centaines de
personnes se sont rassemblées pour proclamer leur affection à
l'ex-président égyptien. Brandissant des drapeaux égyptiens, ils ont
pleuré le Raïs, qu'ils considèrent comme "un père et un homme de paix"
et religieusement écouté le dernier discours du président déchu diffusé
par hauts- parleurs. Aucun affrontement avec des anti-Moubarak n'a été
signalé.
C'est essentiellement sur Internet que la révolution a été organisée par
la jeunesse égyptienne et c'est donc aussi sur le web que la première
semaine sans Hosni Moubarak est célébrée, sous toutes ses formes. Hamdi
El Arabi était sur la place Tahrir pendant les 18 jours de cette révolte
historique. Un événement qu'il a choisi de relater dans un vidéo-clip, déjà vu un million de fois. Un reportage de Sophie Rosenzweig, Wissam Charaf et Ahmed Hassan Sami pour ARTE Journal.
Mohamed Abozekry est à l'affiche de la nouvelle saison de l'Institut du Monde Arabe. Cet Egyptien a été sacré en 2009 meilleur joueur de oud du monde arabe à seulement 18 ans. Ce génie vit en France, mais il était de passage en Egypte pour une semaine en compagnie des trois musiciens français du groupe Heejazz. Ce retour dans son pays natal est pour Mohamed l'occasion de respirer le vent de la révolution. Marion Touboul et Ahmed Hassan Sami l'ont rencontré
C'est avec beaucoup d'attention que le monde arabe suit les derniers
événements de la Révolution de Jasmin. À l'instar de la Tunisie, bon
nombre de ces pays font actuellement face à une crise profonde sur le
plan économique, social, politique et démocratique. Nombreux sont donc
les dirigeants et les dictateurs des pays arabes qui craignent désormais
de voir leurs peuples se soulever à leur tour.
La révolte tunisienne a donné des ailes à l'opposition et à la jeunesse
d'Algérie, de Jordanie, de Mauritanie, du Soudan ou d'Égypte. Dans ce
dernier pays, 5 personnes- dont 2 rien qu'aujourd'hui- ont tenté de
s'immoler par le feu, suivant ainsi l'exemple du jeune chômeur tunisien
Mohamed Bouazizi dont le sacrifice a accéléré la chute du régime Ben
Ali. Le gouvernement d'Hosni Moubarak refuse toutefois de reconnaître le
geste de désespoir de ces citoyens prêts à mourir pour la démocratie et
de meilleures conditions de vie, préférant les qualifier de «
déséquilibrés mentaux ». Mais dans la rue la colère monte, toujours
plus.
Un reportage de Marion Touboul et Ahmed Hassan Sami.
Toute la nuit dernière, l'Égypte a fêté le départ d'Hosni Moubarak. Les
militaires sont particulièrement célébrés par la population. Ils ont
protégé la place Tharir et les anti-Moubarak pendant les heures les plus
noires de cette révolution éclair. L'armée promet une transition vers
un pouvoir civil et dispose pour ce faire de la confiance d'une majorité
d'Égyptiens. La place Tharir ne désemplit pas, mais cette fois l'heure
n'est plus à la protestation mais au nettoyage. Un reportage de Wissam
Charaf et Ahmed Hassan Sami, envoyés spéciaux d'ARTE Journal en Égypte.
Le porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim a indiqué mardi soir que le régime faisait "de son mieux" pour aider la population de Misrata, une ville rebelle à 200 km à l'est de Tripoli.
La ville de Misrata vit toujours l'enfer. Assiégé depuis 1 mois et demi, les habitants de la Ville Portuaire sont pris au piège. Certains ont préféré ne pas attendre l'arrivée d'une aide extérieure. Ils ont pris la fuite, par la mer, à bord d'un bateau de pêche, direction Benghazi. Reportage de Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.
Hosni Moubarak est toujours cloîtré dans sa résidence de Charm El
Cheick. L'étau commence à se resserrer autour du président
démissionnaire et surtout de sa fortune, estimée entre 40 et 70
milliards de dollars. Le Conseil fédéral suisse a déjà fait bloquer ses
avoirs éventuels dans la Confédération et appelle la communauté
internationale à suivre la même démarche. Pendant ce temps, dans les
institutions égyptiennes, y compris dans la prestigieuse salle du
Conseil des Ministres, les portraits du Raïs sont décrochés.
L'armée continue à gérer les affaires courantes et multiplie
les mesures pour tourner la page de l'ère Moubarak. Les deux chambres
du parlement sont dissoutes, la Constitution est suspendue. Le Conseil
des forces armées planche sur la formation d'un gouvernement de
transition qui sera chargé de gérer le pays pendant les six prochains
mois.
Pendant ce temps, sur la place Tahrir, deux types de
manifestants se côtoient : les "révolutionnaires" les plus radicaux, qui
estiment que toutes leurs revendications n'ont pas été entendues, et
les policiers venus réclamer une hausse de salaire et surtout la
clémence de la population. Aux ordres du régime, ils avaient violemment
réprimé les manifestations tout en continuant à bénéficier d'un vaste
système de corruption. Sophie Rosenzweig, Wissam Charaf et Ahmed Hassan Sami, envoyés
spéciaux d'ARTE Journal, étaient sur la place Tahrir au Caire.
En Égypte, le mouvement citoyen pour la démocratie appelle ses
partisans à défiler ce vendredi au Caire pour célébrer la chute, il y a
une semaine, du président Hosni Moubarak.
Les Frères Musulmans, qui constituent la principale force d'opposition,
devraient être massivement présents. Ils mettent actuellement les
bouchées doubles pour se transformer en parti politique. Selon les
estimations, la confrérie islamiste compterait entre 2 et 5 millions de
membres. Avec une telle base électorale, quel sont les objectifs
politiques des Frères Musulmans ? Quelle sera leur position face au
voisin israélien ? Éléments de réponse avec Sophie Rosenzweig, Wissam
Charaf et Ahmed Hassan Sami, envoyés spéciaux d'ARTE Journal au Caire.
Journée internationale des violences faites aux femmes. En Egypte, selon le centre égyptien des droits de l'homme, la grande majorité d'entre-elles seraient confrontées au harcèlement sexuel. Elles seraient plus de 80 % à être importunées ou agressées. Face à cette dérive, elles sont nombreuses à se mobiliser pour dire « stop ». Gros plan au Caire avec Marion Touboul et Ahmed Hassan Sami.
Omar el-Shamy est égyptien, il a 21 ans et étudie les sciences des médias au Caire. Engagé depuis plus d'un an contre le régime de Moubarak, il a activement participé aux manifestations de la place Tharir au Caire. Omar s'est également illustré sur le web, dans les réseaux sociaux qui ont organisé la révolution égyptienne.
A 42 ans, Mohamed Amine, célibataire et sans enfants, était journaliste pour les pages culture du quotidien syrien gouvernemental El Watan, "la nation". Il y a un mois, il a décidé de quitter son village à côté d'Alep dans le nord de la Syrie ainsi que son travail. Il veut à présent soutenir la révolution syrienne en publiant des articles depuis l'Egypte dans les médias arabes.
Cherif el-Husseini est égyptien. Il a 51 ans et tient un petit kiosque dans le centre du Caire. C'est avec beaucoup d'admiration que Cherif a suivi l'engagement de la jeunesse égyptienne dans la révolution. Pour lui, cette nouvelle génération est particulièrement prometteuse, car elle est courageuse...
Quand on est Egyptienne, vouloir être danseuse du ventre
professionnelle au Caire est un vrai parcours du combattant. Il faut souvent
affronter ses proches qui jugent indécent le fait de monter sur scène en
laissant apercevoir quelques centimètres de peau et l'expression de la
féminité.
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Interview de Mohamed Abdel Qodous
Mohamed
Abdel Qodous est journaliste et membre des Freres Musulmans. Il est issu
d’une grande famille d’intellectuels. Son père Ihsan Abdel Qodous était
un écrivain célèbre des années 50 jusqu’aux années 90 qui aimait dans
des livres très provocateurs parler des rapports intimes, des femmes, de
leur corps. Sa grand-mère, Rose Al Youssef, était une grande féministe.
Elle a été actrice avant de devenir journaliste.
De par cet
héritage, Mohamed Abdel Qodous a un regard particulier sur l’art et la
danse du ventre en particulier… Marion Touboul et Ahmed Hassan Sami
l’ont rencontré dans son appartement au bord du Nil dans le quartier
chic de Zamalek, au Caire.
La rébellion libyenne a rejeté lundi à Benghazi (est) le cessez-le-feu proposé par l'Union africaine (UA), pourtant accepté la veille par Mouammar Kadhafi.
A Benghazi l'accueil est beaucoup plus circonspect. Le conseil national de transition réclame le retrait des forces pro-Khadafi. Les rebelles exigent aussi la libération de toutes les personnes portées disparues depuis le début du soulèvement populaire mais avant toute chose, la condition sine qua none, c'est bien le départ du clan Khadafi. Reportage de Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.
Ali, 50 ans, est commercial dans la filiale cairote d'Areva. Il vit au Caire dans le quartier populaire de Shoubra avec sa soeur et ses deux filles. Le 28 janvier 2011, son fils, Mohab, 20 ans, a été tué par balle par les forces de l'ordre lors du "vendredi de la colère", jour où la révolution égyptienne a connu les affrontements les plus violents. Ce jour-là, plus de 800 personnes sont mortes dans tout le pays. Aujourd'hui, Ali est un activiste politique, il milite avec sa fille de 13 ans Nouhaila pour le départ du conseil militaire qui administre le pays depuis la chute de Moubarak le 11 février 2011. Pour lui, les fruits de la révolution se résument en la démission de Moubarak et l'organisation des premières élections libres. A part cela, le constat est morose : arrestations arbitraires d'activistes, situation économique catastrophique... Le chemin est long pour aboutir aux buts de la révolution...
A 36 ans, Mona est une Égyptienne comme les autres. Elle est mariée, travaille et s'occupe de son foyer. Aux dernières élections, Mona a voté pour le parti Justice et Liberté des Frères musulmans. Il ne faut pas diaboliser les membres de la confrérie islamiste, martèle Mona, car pour elle, ce sont les seuls qui écoutent véritablement le peuple. En revanche, elle s'oppose aux islamistes les plus extrémistes, comme les salafistes, et notamment ceux du parti el Nour ("la lumière") qui aimeraient appliquer en Égypte les mêmes règles de vie qu'en Arabie Saoudite. Même si, comme beaucoup d'Égyptiens, elle rêve de se rendre dans ce pays pour faire le pèlerinage de la Mecque, elle est convaincue que l'Égypte a besoin d'un système politique et social plus ouvert. Pour Mona, toute la difficulté de l'Égypte est de trouver le modèle qui lui convient, entre celui en vigueur en Turquie et celui en Arabie Saoudite.
A 42 ans, Mohamed Amine, célibataire et sans enfants, était journaliste pour les pages culture du quotidien syrien gouvernemental El Watan, "la nation". Il y a un mois, il a décidé de quitter son village à côté d'Alep dans le nord de la Syrie ainsi que son travail. Il veut à présent soutenir la révolution syrienne en publiant des articles depuis l'Egypte dans les médias arabes.
Yasser fait partie des révolutionnaires égyptiens. Il a été blessé le 28 janvier 2011 par une bombe lacrymogène envoyée par un policier qui visait directement son visage. Il a perdu un oeil. Depuis, ce jeune Egyptien se bat aux côtés d'autres blessés pour que Habib el Adly, alors ministre de l'intérieur, ainsi que Hosni Moubarak soient reconnus coupables de ces accidents et de la mort de 846 « martyrs de la révolution ». Le fait que leur procès se poursuive ce lundi 5 septembre à huit clos rend Yasser très sceptique quant à la justice dans son pays.
Synthéses et analyses d'Ahmed Hassan Sami, journaliste qui a commené à la Middle East News Agency, Le Caire...Et soudainement tout a changé avec le PRINTEMPS ARAB