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31 octobre 2012

Quel poids a Taha Hussein dans la culture française?

Influencé par la culture et la littérature françaises,  Taha Hussein appelé le "doyen de la littérature arabe", a commencé la littérature après avoir obtenu un doctorat à l'Université de la Sorbonne à Paris en 1919 sur le thème : "la philosophie sociale d'Ibn Khaldoun". Un travail supervisé par le sociologue et grand philosophe français Emile Durkheim. Taha Hussein a également fortement influencé en retour la culture française.

Taha_HusseinIl suffit de voir le nombre de ses livres traduits en français. Parmi environ 25 de ses oeuvres, onze sont disponibles en français bien qu'il n'ait reçu aucun prix littéraire prestigieux. Cela confirme sa place prépondérante dans la littérature mondiale puisque la traduction des oeuvres des écrivains arabes contemporains était faible à l'époque.

Taha Hussein, aveugle depuis l'âge de trois ans, a attiré l'attention du monde de la littérature quand la maison d'éditions "A. Pedone" a publié sa thèse. Puis la maison d'édition "Excelsior" a publié, en 1934, le premier tome de son autobiographie "Les Jours", traduit par Jean Lecerf, alors que "Gaymard" a publié le second tome, traduit par Jean Lecerf et Gaston Weit, avec une préface d’André Gide.

En 1949, les éditions Denöel publient son roman "L'appel du Karawan".

La maison d'édition égyptienne  Dar al-Maaref publie la version française du roman "Adib", réalisée par les enfants de l'écrivain Amina et Moenes, avant que les éditions "Clancier-Guénaud" ne sortent une autre édition en 1988 avec une préface de Philippe Cardinal.

Mais l'impact de Taha Hussein, né le 15 novembre 1889, sur la culture française ne s'arrête pas à la traduction de ses romans ou essais. Beaucoup de chercheurs français ont écrit sur lui, comme Raymond Francis, qui a publié en 1963 une étude intitulée "Taha Hussein, romancier", et Bruno Ronfard qui a écrit en 1995 chez "Témoins d’humanité" une étude sous le nom "Taha Hussein : Les cultures en dialogue".

Malgré son décès le 28 octobre 1973, l'influence de Taha Hussein pousse toujours les Français à essayer de découvrir sa vie personnelle et, dans ce contexte, la maison d'éditions du Cerf a publié en octobre 2011, les mémoires de son épouse Suzanne, de nationalité française, intitulé "avec toi de la France vers l'Egypte, une histoire d'amour extraordinaire : Suzanne et Taha Hussein".

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30 octobre 2012

Ces Egyptiens qui partent pour le djihad en Syrie

560 morts, c'est le bilan des 4 jours qui se sont écoulés en Syrie : 4 jours censés être une trêve dans les combats pour la fête de l'Aïd El Adha. Pour la première fois, l'armée de Bachar Al Assad a bombardé Damas aujourd'hui.

Ces violences incessantes contre le peuple syrien poussent de plus de volontaires de pays de la région à venir prêter main forte à l'armée syrienne libre. C'est le cas de certains égyptiens, recrutés et acheminés dans le plus grands secret. Marion Touboul et Ahmed Hassan Sami ont pu en rencontrer quelques uns au Caire, des hommes qui veulent s'engager et qui parfois ont été destabilisés par ce qu'ils ont trouvé sur place.

 

19 octobre 2012

L'Egypte est-elle réellement africaine ?

 

AFrique

Se sent-on Africains en Egypte ? Qu'est ce qui lie l'Egypte à l'Afrique ? 

Débat avec Ahmed Hassan Sami dans "l'Arbre à palabres" sur la Deutsche Welle 

13 octobre 2012

Nobel de littérature 2012, prix mérité ou un cadeau pour calmer le jeu avec Pékin ?

Mo_Yan_2Comme à chaque fois qu’un Chinois remporte un Prix Nobel, une polémique se déclenche. On l’a vécue en 2000 et 2010 respectivement avec Gao Xingjian et Liu Xiaobo. Cette année, le rendez-vous est avec Mo Yan.

 Si Pékin a accueilli avec joie la décision de l’académie suédoise de décerner le Prix Nobel de Littérature 2012 au romancier chinois Mo Yan, ce choix n’a pas plu aux dissidents chinois.

Le "Quotidien du Peuple", l’organe de presse officiel du Parti communiste chinois, a aussitôt salué sa récompense et adressé ses "félicitations" à Mo Yan. "Il est le premier auteur chinois à remporter le prix Nobel de littérature", salue un internaute sur le site du quotidien officiel.

Mais pourquoi Pékin est heureuse de cette décision ? Mo Yan, dont le pseudonyme qu’il s’est choisi signifie "Celui qui ne parle pas", est réputé proche du pouvoir chinois, qui ne reconnait pas la liberté d’expression. Une réputation qu’il ne nie pas. Longtemps soldat dans l’Armée populaire de libération, Mo Yan respecte un régime qui lui a permis de s’extirper, grâce à l’armée, de sa condition de paysan pauvre et illettré. 

En plus, Mo Yan ne s’est d’ailleurs pas illustré par son soutien à l’intellectuel chinois Liu Xiaobo, toujours en prison pour "subversion", et au combat pour les droits de l’Homme dans son pays.

Guan Moye, le vrai nom de Mo Yan, n’est cependant pas vraiment le premier Nobel de littérature chinois : en 2000, Pékin avait peu apprécié l’attribution du prix à Gao Xingjian, un écrivain né en Chine, dissident naturalisé français. Et en 2010, le prix Nobel de la Paix a été attribué à Liu Xiaobo, un prix qui avait carrément provoqué la fureur du régime chinois.

Sa réputation de pro-régime a suscité les critiques des dissidents chinois. Quelques heures avant l’annonce du prix, l’avocat Teng Biao a estimé que Mo Yan "chante la même rengaine que le régime non démocratique". Il jugeait même qu’il serait "inapproprié" de lui décerner le Nobel.

Et si Mo Yan a appelé, juste après l’annonce de Prix Nobel de Littérature 2012, à la libération de Liu Xiaobo, l’artiste dissident Ai Weiwei s’est montré pour le moins acerbe à l’égard de son compatriote, jugeant que le Comité Nobel avait commis une erreur en récompensant un auteur qui porte "la tache du gouvernement". "Mo Yan a déclaré qu’il n’avait rien à dire au sujet de Liu Xiaobo. Je pense que les organisateurs du Nobel se sont retirés de la réalité en lui décernant ce prix", a-t-il commenté.

Même dans la rue chinoise, la polémique ne s’arrête pas. La nouvelle de son prix a en tout cas déchaîné Weibo, le Twitter chinois. En moins de deux heures, plus de trois millions de commentaires avaient été postés sur le réseau social, comme l’indique "Le monde". Les sentiments sont mitigés : certains se réjouissent de cet "honneur" qui revient aussi à la langue chinoise et aux Chinois.

D’autres se montrent plus amers, expliquant avoir été déconnectés du site des Nobel en voulant consulter la page consacrée à Liu Xiaobo. Certains vont même plus loin et proposent, "la prochaine fois", de donner "le prix Nobel de littérature à un écrivain nord-coréen".

Mo_Yan_1Mais les choses sont peut-être un peu plus complexes : Mo Yan "est un homme libre, libre dans sa tête et dans son écriture, qui mérite amplement cette reconnaissance internationale", estime Pierre Haski sur Rue89. "Certains de ses livres, notamment Beaux seins, belles fesses, ont été censurés", ajoute-t-il.

De son coté, Sabine Delanglade écrit, dans l’éditorial des Echos, que l’enfance rurale de Mo Yan  "sous le Grand Bond en avant" (on s'y calait l'estomac avec de la poussière du charbon) n'en a pas fait un ami du régime. "Mais c'est grâce à l'emploi qu'il trouve dans l'armée (il ne la quittera qu'en 1997) qu'il peut se mettre à écrire ses plus de 80 romans et nouvelles, ce qui compense, et fait que les dissidents regrettent l'absence de soutien d'un des écrivains chinois les plus connus au monde", estime-t-elle.

Pour sa part, l’express voit que Mo Yan a évoqué dans ses romans des questions sensibles en Chine. "Dans un récent ouvrage intitulé Grenouilles, Mo Yan évoque de sa plume acerbe la politique de contrôle des naissances en Chine, un sujet qui a toutefois cessé depuis quelques années d'être tabou", écrit la revue. "Dans Le Clan de Sorgho, il parle de l’invasion japonaise, et il critique les responsables du Parti Communiste dans Le Pays de l’Alcool". 

Pour Sean Rose de France 24, même si Mo Yan ne se démarque pas du pouvoir, il écrit et dit toujours ce qu'il pense.

Mais que pense Mo Yan lui-même ? "J'écris dans une Chine dirigée par le parti communiste", s'est défendu l'écrivain, ajoutant : "Mes travaux depuis les années 1980 montrent clairement que j'écris depuis une perspective qui est celle de l'être humain". 

Il croit que beaucoup de ses critiques n'ont pas lu ses livres. "S'ils les avaient lus, ils auraient compris qu'ils ont été écrits sous haute pression et qu'ils m'ont exposé à des grands risques", a encore déclaré le Nobel 2012.

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