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28 décembre 2007

La Crise des prêts hypothécaires aux États-Unis menace l'économie mondiale en 2008

Plusieurs économistes américains s'attendent à ce que 2008 soit une mauvaise année pour l'économie mondiale après la crise qui a frappé le secteur des prêts immobiliers à haut risque "Subprime" aux États-Unis l'été dernier. Cela s'ajoute à la hausse des prix du pétrole et le faible taux de change du dollar américain.

Dans ce contexte, Nariman Behraoc, chef du département des affaires économiques à "Global Insight", estime que la performance de l'économie américaine au cours de 2008 sera mauvaise alors que l'économie européenne sera faible. Elle souligne que l'économie américaine traverse une zone de danger, avertissant de la possibilité d'un ralentissement économique. "Pour avoir un ralentissement économique aux États-Unis, il faut avoir deux chocs : La crise de "subprime" et les prix du pétrole qui poursuivent leur hausse jusqu'au niveau de 95 dollars le baril. Cela serait suffisant pour parvenir à une récession en raison de la fragilité de l'économie américaine", ajoute-t-elle.

Selon Behraoc, cette fragilité pourrait accroitre si la crise des prêts immobiliers s'aggrave, comme l'attend les analystes, vue l'augmentation du nombre des acheteurs qui affrontent des difficultés à payer les tranches. "Si les estimations selon lesquelles le taux de croissance aux États-Unis ne depassérait pas le seuil de 2% sont vraies, Cela aura un impact négatif sur l'économie mondiale", a-t-elle renchéri.

Et Behraoc d'estimer qu'il n'y aurait pas de ralentissement économique au cours du premier semestre de 2008, mais le gouvernement américain pourrait prendre des mesures plus strictes qui mèneraient à ralentir l'économie, ce qui risquerait un important choc entre la fin de 2008 et début de 2009.

Pour leur part, les analystes de la banque "Goldman Sachs" estiment que l'économie américaine sera toujours affectée par les conséquences des crises de 2007, une année pleine de mauvaises surprises où le monde a découvert le danger des "subprime" accordées aux familles américaines pauvres.

Ce phénomène intervient au moment où le Congrès américain examine la possibilité d'une intervention de la part du gouvernement dans l'économie américaine, qui depasse actuellement une stagnation. Cela intervient après que le président americain George W. Bush ait déclaré que "toutes les options" seront discutées pour remédier au problème.

Les observateurs soulignent qu'une importante partie de la société américaine craint que la crise du secteur du logement dans le pays mènerait à une "stagnation générale" de l'économie américaine, ce qui a incité les démocrates et les républicains à chercher les moyens susceptibles de soutenir l'économie. En meme temps la Maison Blanche ne devoile pas ses dites-procedures qu'elle prevoit d'adopter à cet égard.

Ces observateurs font remarquer que si les indicateurs économiques au cours du prochain mois sont pires, les membres du Congrès adopteront une législation visant à stimuler l'économie afin de calmer les électeurs quelques mois avant les élections présidentielles et législatives qui se tiendront en novembre prochain.

Le démocrate de la Chambre des représentants Ram Emmanuel, dit que les démocrates du Congrès s'efforceront sans doute de faire face à toute situation de stagnation économique ou de récession. "Il faut faire face à cette question par de manière responsable", ajoute-t-il.

Les déclarations d'Emmanuel interviennent dans le cadre des critiques formulées par certains congressistes contre Bush qui a affirmé que l'économie américaine est en bon état. Une affirmation qui a généré l'idée que la Maison Blanche tente de réduire les spéculations selon lesquelles l'administration américaine pourrait adopter "rapidement" un plan visant à stimuler l'économie.

Ces réactions vont de pair avec les avertissements contre les risques de récession lances par nombre d'éminents économistes dont l'ancien secrétaire au Trésor Lawrence Summers et Veldstein Martin, professeur à l'Université de Harvard, qui ont exhorté le gouvernement américain à donner coup d'aide financière pour stimuler l'économie.

Pour sa part, le membre républicain à la Chambre des représentants Roy Blent, indique que Bush et Summers, qui a pris la Direction du Trésor au cours de l'administration de l'ex-président Bill Clinton, parlent de mesures pour stimuler l'économie, ce qui pourrait conduire à une sorte de consensus autour de la question. "je pense que Bush a l'intention d'aller dans cette direction", a-t-il repris. "Les pourparlers avec la Maison Blanche sur un plan visant à stimuler l'économie n'ont pas atteint le stade de détails encore".

En même temps, les hauts responsables de l'administration américaine s'inquiètent quant aux répercussions de la stagnation du marché du logement et de la crise des crédits résultant de prêts hypothécaires.

Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a entendu lui-même, lors d'une visite en Floride et en Californie, les plaintes des citoyens qui ont perdu leurs foyers, alors que des banquiers et des dirigeants locaux ont dit que la situation pourrait s'aggraver l'année prochaine avec le temps de relever les taux d'intérêt sur les prêts hypothécaires, soulignant que nombreux propriétaires de maison seraient incapables de supporter une telle augmentation.

Toutefois, Paulson insiste que les bases de l'économie americaine sont solides. "L'économie américaine continuera à la croissance", a-t-il dit bien qu'il reconnaisse que la situation dans le secteur du logement est "sans précédent".

Il est à noter que l'administration américaine a contribué à parvenir à un plan stipulant le gel des taux d'intérêt temporairement sur certains prêts hypothécaires, mais certains économistes estiment que cette étape était très tardive et qu'elle ne serait pas d'une grande utilité.

La Commission du budget au Congres a commencé à examiner les perspectives d'une récession de l'économie américaine lors d'une audience tenue le 6 décembre, où le président de la commission, le démocrate, John Spratt, a soulevé l'appel de Veldstein à réduire les impôts. Spratt s'est demandé si le Congrès devrait mettre l'accent sur l'arrêt des opérations de recupération par les banques des maisons de ceux qui sont incapables de rembourser des prêts en cas de l'échec du plan du gel des taux d'intérêt.

De son côté, le directeur des employés de la commission, Thomas Kann, indique que la commission envisage également de promulguer des législations plus larges pour stimuler l'économie, y compris la réductions d'impôt. " Les données des emplois et de la vente au détail pour le mois de janvier vont eclaircir la situation".

L'ex-président de la banque centrale américaine, Alan Greenspan, a déclaré mi-décembre, que l'économie américaine était confrontée, à 50% de chance, d'une déflation. Il a souligné que les États-Unis ont commencé à faire face aux premiers symptômes de récession inflationniste, c'est-à-dire l'absence de croissance au moment où il existe une forte inflation. "Lors des vingt dernières années les États-Unis ont vécu une période non-inflationniste spectaculaire, mais cette période aboutit à sa fin, ce qui augmente le risque de déflation", ajoute-t-il.

Au niveau européen, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a récemment réduit ses estimations concernant la croissance économique dans la région en 2008 de 2,7% à 2,3%. Le Fonds Monétaire International (FMI) devrait également baisser ses estimations de la croissance en Europe après avoir réduit ses attentes sur la croissance économique mondiale à 4,8%.

Les marchés financiers reflètent d'une importante inquiétude les banques ont durci les conditions d'octroi des prêts, ce qui a eu un effet négatif sur la croissance économique. En même temps, les estimations ne donnent pas l'espoir que la situation s'améliore au cours de l'année prochaine.

Dans ce contexte, Carlos Kathires, analyste chez "Morgan Stanley", pense que "un fort vent défavorable" continuera à frapper la zone euro, notamment les prix élevés du pétrole, le haut prix de change de l'euro et les réflexions de la crise des prêts hypothécaires.

Au moment où plusieurs analystes jugent que le prix de l'euro pourrait atteindre 1,55 dollars à la fin du premier semestre de l'année, Louis Gallois, Président du groupe européen de l'aviation et des industries de la défense (EADS), maison mère d'Airbus, dit que son groupe perd plus d'1 milliard d'euros à chaque fois que le dollar baisse de dix cents. Gallois a indiqué que EADS a l'intention d'exercer certaines de ses activités productives dans la zone du dollar.

Certains analystes craignaient également que la crise américaine de prêts immobiliers allaient avoir de forts effets négatifs sur plusieurs marchés immobiliers en Europe, notamment l'Espagne, la Grande Bretagne et l'Irlande. Peter Perezzin, analyste à "Goldman Sachs", dit que même si l'impact de la crise des prêts hypothécaires sur ces marchés est moins forte qu'aux États-Unis, cela aura un effet négatif sur la croissance dans ces pays.

Mais les analystes estiment que l'économie dans les pays de la zone euro a démontré sa capacité à résister aux crises, ce qui réduit la probabilité de fortes répercussions. Quelques analystes sont plus optimistes et disent qu'il y aurait une amélioration des conditions économiques à partir du second semestre de 2008.

Dans ce contexte, les analystes de la "Societe Generale", estiment que l'économie américaine témoignera d'un élan. Ils pensent que le taux de change de l'euro baissera devant le dollar et les prix du pétrole reculeront, ce qui permettra d'atteindre un taux de croissance de 2% dans la zone euro au cours du second semestre de 2008.

Les analystes pensent que, face de la crise financière, les craintes liées à l'économie chinoise ont reculé, mais la forte croissance économique, qui est là-bas hors de tout contrôle, pourrait avoir de mauvaises répercussions d'ici la fin de 2008.

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