Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Points de Vue
Points de Vue
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 112 072
30 mars 2003

"Pétrole contre nourriture"..une histoire riche de polémiques, de différends et de tragédies

La Communauté internationale a proposé une série de formules d'aides humanitaires face aux crises humanitaires qui déchirent le globe terrestre... Mais le programme "Petrole contre nourriture", imposé à l'Irak, devance toujours ces formules, sans concurrence aucune, pour avoir soulevé, comme programme international, de polémiques et de différends des plus chauds, sans parler du drame produit par l'imposition des sanctions au peuple irakien. La mise en vigueur du programme est lourde d'événements saccadés, de développements et d'étapes "trés attirantes".
oilfood
Ce programme, père de 14 resolutions du Conseil de securite, a suscité une polémique d'envergure au niveau regional, international et intellectuel, pour avoir contenu des clauses sur la nourriture et les médicaments destinés au peuple irakien.
Ce peuple a fait l'objet d'une surveillance "de taille" par l'ONU qui avait approuvé et dans le cadre du programme, jusqu'au 31 mars 2000, 7.118 contrats pour une valeur de 11,486 milliards de dollars, sur un total de 12.675 contrats. La scène jouée vendredi au Conseil de sécurite prouve que "Petrole contre nourriture" arrive en tête des formules d'aides humanitaires proposées...Le Conseil a approuvé la 14eme résolution sur la reprise du programme. Ainsi, le processus de la formule, adoptée le 14 avril 1995, reprendra.

L'affaire "Pétrole contre nourriture" remonte au 2 aout 1990, debut de l'imposition des sanctions a l'Irak. A cette date, Le Conseil de securite promulgue la résolution 661, dans le cadre de l'article 41 de la charte de l'ONU, sur l'imposition des sanctions économiques de large envergure à l'Irak. La 661 stipule également la formation d'un comité de sanctions parmi les  membres du Conseil de sécurité, pour surveiller le respect de l'embargo. Le Conseil confie au comité, par la résolution 715, le contrôle de toutes transactions conclues par l'Irak.

Suivons la trace de "Petrole contre Nourriture", ce programme (juste!!!) censé soulager un peuple prive par l'embargo":

       * 25 septembre 1990: le Conseil de securite promulgue la resolution 670 pour imposer un blocus a tous les moyens du transport de ou pour l'Irak.

       * Avril 1991: La guerre contre l'Irak est achevée, le koweit libéré et son gouvernement restaure. Le respect des disposition de la Charte de l'ONU devait conduire alors à l'arrêt des sanctions économiques.

       * 3 avril 1991: Le Conseil de sécurité adopte la résolution 687: L'Irak devra verser les endemnites de la guerre, former l'UNSCOM pour desarmer l'Irak et régler la question des prisonniers de guerre koweitiens disparus.

       * 14 avril 1995: Le Conseil de securite approuve, dans sa resolution 986, le programme "Petrole contre nourriture": un programme que l'Irak refuse.

       * Mai 1996: Memorandum d'accord Irak-ONU sur les modalites d'application de la 986. Conformément au memorandum, l'Irak vendra du pétrole pour 2 milliards de dollars, tous les 6 mois. La recette sera versée dans un compte controle par l'ONU et servira à payer pour l'Irak nourriture, médicaments et materiaux de reconstruction d'infrastructure. Dans le programme, 53% de la recette du pétrole irakien sont consacrés au volet humanitaire (nourriture, medicaments, materiel et besoins de première nécessité pour la population), 30% à compenser les victimes de la guerre avec le Koweit, 13% aux 3 regions kurdes au Nord de l'Irak, 0,8% pour les  frais  de l'UNSCOM et 2,2% pour le service administratif et bancaire du programme. Le memorandum stipule aussi la mise en vigueur du programme, par Bagdad,  dans 15 gouvernorats du sud et du centre de l'Irak alors que les trois gouvernorats du Nord seront confiés a l'ONU.

       * 20 Fevrier 1998 : Prise de la resolution 1153 du Conseil de sécurité  pour élever le plafond d'exporation du brut irakien à 5,2 milliards de dollars tous les six mois, dont 300 millions pour importer du matériel pour ameliorer les capacités d'exportation pétrolière irakienne. Mais, la "tortue 661" entrave la machine vente-achat irakienne. Chaque demande et chaque pièce met des semaines avant d'être approuvée, sans parler de la raffinerie de Bassorah bombardée en décembre 1998 qui a ajouté à la souffrance du secteur pétrolier irakien.

       * 4 octobre 1999: Le Conseil de securite publie la 1266 pour permettreà l'Irak d'exporter pour 3 milliards de dollars supplémentaires jusqu'a la fin de la 6ème phase de "Petrole contre nourriture", en novembre 1999.

       * 19 novembre 1999: la résolution 1275 reconduit de 15 jours le programme et le Conseil espère exploiter cette période à convenir de la suspension des sanctions imposées a l'Irak. En reaction, Bagdad part en contre-attaque et arrêté l'exportation du brut.

       * 10 décembre 1999: Le Conseil de sécurité reconduit, de six autres mois par la résolution 1281, "Pétrole contre nourriture". La résolution plafonne a 5,26 milliards de dollars, la recette du pétrole irakien de 6 mois. L'Irak reprend ses exportations pétrolières au bout interruption de 3 semaines.

       * 17 décembre 1999: Le Conseil de securite promulgue la résolution 1284 malgre l'abstention de 3 de ses membres permanents (la Russie, la Chine et la France). La 1284 prévoit l'instauration d'un nouveau système d'inspection d'armes de destruction massive en Irak contre la suspension des sanctions pour 120 jours renouvelables. Par cette resolution, la Commission de surveillance, de verification et d'inspection des Nations-unies (COCOVINU) remplacera l'UNSCOM. La Russie s'est abstenue parce qu'elle jugeait la résolution "sans avenir" dans la poursuite des bombardements américano-britannique. La Chine a mis, elle, en garde les deux puissances contre le recours arbitraire a la force.Pour la France, le desarmement de l'Irak doit entraîner une levée et non pas une suspension de sanctions. Bagdad rejette cette résolution de 1284.

       * 26 janvier 2000: Le Conseil de securite approuve le choix de M. Hans Blix pour présider la COCOVINU, à la place de M. Rolf Ekeus, directeur de l'UNSCOM, désigné par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan et refusé par Bagdad et Moscou à cause des doutes suscités lors de sa présidence de l'UNSCOM de 1991 a 1997.

       * 31 mars 2000: Le Conseil de sécurité approuve la résolution 1293 qui autorise l'Irak à entamer 600 millions de dollars (au lieu de 300 millions) de sa recette pétrolière pour rehabiliter son infrastructure pétrolière.

       * 8 juin 2000: Le Conseil de sécurité adopte la résolution 1302 pour prolonger de 180 jours "Petrole contre nourriture" a partir du 9 juin. Dans la résolution, le Conseil de sécurité appelle le secrétaire général de l'ONU a nommer des experts indépendants pour rédiger un rapport détaillé sur la situation humanitaire en Irak.

        * 1er juin 2001: La résolution 1352 reconduit le programme pour un mois.

       * 3 juillet 2001: La résolution 1360 renouvelle Pétrole contre nourriture pour 150 jours sans faire aucune modification de sanction contre l'Irak. Par l'opposition de la Russie, la Grande-Bretagne renonce finalement à faire voter, une résolution sur lesdites "sanctions intelligentes".

       * 14 mai 2002: Le Conseil de sécurité adopte la resolution 1409 qui modifie le système des sanctions et prolonge de six mois "Pétrole contre nourriture". La résolution stipule que la COCOVINU et l'AIEA contrôle "de près" les produits susceptibles de servir des fins militaires.

       * 4 decembre 2002: Le Conseil de sécurité approuve la resolution 1447 qui renouvelle de six mois le programme "Petrole contre nourriture".

       * 30 decembre 2002: La résolution 1454 qui prolonge la liste des articles "interdits" d'importer par l'Irak, dans une procedure de durcissement de sanctions.

       * 28 mars 2003: La résolution 1472 est votée à l'unanimité sur la reprise du programme "Petrole contre nourriture", arrêté la veille de la guerre anglo-americaine contre l'Irak. La Russie a souligné que cette resolution constituait une solution "provisoire" de 45 jours. D'après les registres du programme "Petrole contre nourriture" une série de contrats approuvés, annulés et reportés par le comité des sanctions.

       Selon les chiffres du bureau de l'ONU charge du programme Irak, 12675  contrats sont reçus jusqu'au 31 mars 2000 et conclus par l'Irak avec les compagnies et les autres pays. Ces contrats sont partagés comme suit :

    ============================================================================
    Contrats recus           Contrats approuvés             Contrats en attente
    ============================================================================
    phases                    valeur en millions    valeur en million 
    de 1 a 7      nombre            USD          nombre   USD  nombre
    --------------------------------------------------------------------------
    produits
    alimentaires   1877            5652            1370            1       2 
    Traitement
    de produits
    alimentaires    664               806             414          187     51 
    Medicaments   1971            1165            1611         165    102 
    Pieces de
    rechange         2534             846            1656          316    517 
    Electricité         967             858              643          423    163 
    Eau                   443             501              291          138     58 
    Agriculture        898             690              633            13     59
    Education          401             208              192            67     90
    Regions
    kurdes             2783             698              268              1    13
    --------------------------------------------------------------------------
    Total             12675          11486          7118      1640  1114
    ========

Publicité
20 mars 2003

L'Irak est la "poule aux oeufs d'or" pour l'ONU....mais aussi les Etats-Unis

C'est une grosse erreur de croire que l'Irak est un pays accable par les sanctions imposées depuis des années...

Sur les bords du Tigre et de l'Euphrate s'écoule toujours une crue de richesses, mais pas au profit des Irakiens...Malgré la souffrance du peuple irakien par la pénurie des médicaments et de la nourriture, l'ONU voit l'Irak d'un oeil puisqu'elle considère, depuis plus de 12 ans, une "poule aux oeufs d'or".Georges Malbrunot et Christian Chesnot, deux journalistes français spécialisés dans les affaires du Proche-Orient, ont éclairci cette conception dans une oeuvre publiée en janvier 2003 sous le titre "L'Irak de Saddam, portrait total". Cette oeuvre est une tentative de mettre en relief ce qu'ils qualifient de "gaspillage" des richesses irakiennes dans le cadre du programme "Pétrole contre nourriture", suspendu par l'ONU quelques jours avant l'imminente guerre américaine contre Bagdad...scandale_4

Cette guerre qui ouvrira une nouvelle page de la souffrance du peuple irakien.L'ONU a trait la vache grasse irakienne a travers ce programme qui, selon les observateurs, constitue la plus grande ruse de l'Histoire comme fomente par l'ONU avec le soutien des Etats-Unis.L'Irak réalise des chiffres records dans tous les domaines, au moment ou 1,25 millions d'Irakiens périssent en raison des sanctions qui leur sont imposées. L'ONU voit étrangement que l'Irak est un pays de "sélection", le seul du monde à suivre un programme d'aides humanitaires à ses propres comptes...L'Irak paie...l'ONU encaisse.Dans leur oeuvre, Georges Malbrunot et Christian Chesnot se demandent "Où peut-on recruter un menuisier pour onze mille euros par mois ?

Ou peut-on changer de voiture tous les trois ans, même si elle est en bon etat ? Et dans quel Eldorado, les chiens renifleurs sont mieux nourris que le peuple même ? Ce paradis est naturellement l'Irak...l'employeur est l'ONU qui ne paie pas "de sa poche" son propre personnel en Irak. "Pétrole contre nourriture" est unique dans les annales de l'Organisation internationale...Aucun pays n'a financé les aides qu'il recoit...Un représentant de l'ONU à Bagdad était suffisamment courageux pour dénoncer cette anomalie.Ce diplomate international n'est pas le seul, dans les couloirs de l'ONU, à critiquer "Pétrole contre nourriture"... Plusieurs ont surmonté la timidité qui pèse sur eux depuis 12 ans.       

La question la plus flagrante, posée par les responsables de l'ONU à propos de "la poule irakienne", est  : "Où sont passés les fonds des Nations Unies au Kurdistan ?".Un diplomate européen a l'ONU a indiqué: "Les réserves de l'Irak sont gaspillées...C'est une honte". Quand on lui demande s'il compte soulever la question à son gouvernement...il est affirmatif, "Mais la consigne c'est de se taire", a-t-il ajouté.Le malaise est profond. Il suffit de prêter l'oreille pour capter les critiques de certains diplomates et les déclarations outragées du personnel des ONG, quand ce ne sont pas les confidences embarrassées des agents de l'ONU eux-mêmes.Le mot "aberrant" est présent sur beaucoup de lèvres, mais le gâteau est "succulent" que peu ose mettre les pieds dans le plat. Les deux journalistes n'épargnent pas le régime-Saddam de la destruction qui a touché l'Irak, mais soulignent le paradoxe entre objectifs déclarés et résultats obtenus du "Pétrole contre nourriture".Ils qualifient de "prothèse humanitaire" appliquée conformément à la résolution 986 du Conseil de sécurité et approuvée par l'Irak en 1996 au bout d'un an de négociations.


Selon ce programme, la recette du pétrole irakien échappe au gouvernement irakien: Aucun fonds ne transite sur son territoire ou entre ses mains.Conformément à la répartition des fonds, directement versés sur un compte séquestré ouvert par l'ONU à la Banque Nationale de Paris (BNP) à New York, 71% sont consacrés à l'achat, sur le marche international, des besoins humanitaires au peuple irakien, 25% sont pompes par les indemnités de la seconde guerre du Golfe, 2,2% aux frais de l'ONU, 0,8% au désarmement et 1% de frais bancaires de gestion du compte.3% de la recette pétrolière irakienne sont destinés a l'ONU. Or, l'Irak a exporté, depuis 1996, du brut pour 56 milliards de dollars américains (USD), ce qui signifie un pactole versé par le régime de Saddam Hussein à l'ONU de l'ordre de 1,7 milliards de dollars USD. Au premier regard, le chiffre parait anodin mais la somme, énorme, fait de l'Irak un des premiers bailleurs de fonds de l'ONU.scandale_2       

Par contre, l'Irak a perdu son droit de vote au sein de l'organisation internationale "comme bizarrement incapable de payer son quota au budget de l'ONU"...un quota estimé, en 2003, à près de 2,11 millions de dollars USD! C'est la première fois qu'une mission de l'ONU aussi lourde soit financée en dehors du budget de l'organisation internationale et sans recours a l'aide des Etats membres.Cette absence de contrainte budgétaire a grandement aidé à l'inertie du système. Pour l'ONU, l'Irak est la "vache grasse".Grâce à ces prélèvements, les agences de l'ONU opérant en Irak ont vu leur budget décupler et le personnel humanitaire porte de 200 en 1998 à 1000 actuellement.       

Dans ce contexte, un responsable d'une agence de l'ONU en Irak a indiqué ne pas savoir que faire des fonds consacrés a son agence. Il a qualifié d'"immoral" ce que l'ONU fait en Irak."J'ai supprimé des postes de courriers qui touchaient 600 dollars USD par mois rien que pour passer les télécopies dans les bureaux séparés de 20 mètres", a-t-il dit. "Ils gagnent cent fois le salaire d'un professeur d'université irakien".Les deux journalistes soulignent que le programme humanitaire visant à répondre aux besoins d'un peuple épuisé, est malsain de la part de l'ONU qui s'en sert dans une gestion frauduleuse de l'ONU frise l'indécence... L'ONU a mis en vigueur un programme de déminage des régions kurdes, certainement le plus cher du monde.Scandale       

Pour nourrir 28 chiens renifleurs amenés sur place de juillet 1999 a juin 2000, quelque onze tonnes de viande ont été transportées aux régions kurdes.Chaque quadrupède a eu également droit a un dresseur, un pick-up et deux guides.La facture s'est chiffre a 33 mille de dollars en 11 mois, soit 1248 de dollars pour chaque chien, et dix fois la somme reçue par un Irakien pour la nourriture et l'assistance médicale a travers les aides humanitaires.Le vice-ministre irakien des Affaires étrangères, Riyad al-Qaissy, a raconte, le 28 juin 2001, cette anecdote aux ambassadeurs des 190 membres de l'ONU, un malaise général s'est empare de l'assistance.       

En coulisse de l'ONU, plusieurs diplomates, y compris le représentant de l'Hexagone, ont trouvé remarquable le discours d'al-Qaisy, qui a duré deux heures, car il dévoile la mauvaise conscience de l'ONU qui rend licite les ressources irakiennes de l'or noir.Cela intervient au moment où le monde retient son souffle avec la guerre déclenchée contre l'Irak, sous la conduite des Etats-Unis, qui, selon des certains observateurs, veulent s'emparer des richesses de ce "pauvre" pays de l'Irak.

Points de Vue
Publicité
Newsletter
Publicité