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21 mai 2014

Portrait de l’Egyptien Sabahi, candidat rival du général al-Sissi

En Egypte, l'élection présidentielle se tiendra les 26 et 27 mai prochain. L'ex général al-Sissi est donné favori mais son seul rival, le leader de gauche Hamdine Sabahi, s'accroche. Opposant historique au régime Moubarak, il s’est lancé dans une campagne qui semble perdue d'avance. Marion Touboul et Ahmed Sami l'ont rencontré.

 

 

 

                                                                                              BONUS WEB

Quel est votre but en présentant à la présidentielle face à Abdel Fattah al-Sissi ?

L'Egypte a besoin d'un véritable changement dans la façon de gouverner. Il faut qu'il y ait un changement dans les politiques surtout celles qui touchent les couches sociales défavorisées. Pour y parvenir, la révolution doit accéder au pouvoir lors de la présidentielle à travers un candidat qui sorte de ses rangs. Mon but c'est donc de réaliser les demandes de la révolution du 25 janvier 2011. La révolution doit parvenir au pouvoir à travers les urnes, par la voie démocratique, c'est devenu mon devoir national alors qu'on a échoué jusqu'à présent.

Pensez-vous rencontrer des difficultés dans votre campagne ?

Je ne pense pas que les organes de l'Etat vont m'empêcher de faire des meetings mais ils vont prendre des raisons sécuritaires comme prétexte. J'attends de voir jusqu'à quel point ils vont utiliser cet argument sécuritaire pour empêcher ma campagne. Pendant la collecte des signatures, les jeunes de ma campagne ont affronté beaucoup de difficultés, ils ont été harcelés dans la rue. Le problème, c'est que le régime actuel prend parti pour un candidat (ndrl : al-Sissi) dans ces élections. Or pour moi, il n'y aura pas de vraie démocratie en Egypte tant que l'Etat ne sera pas impartial. C'est pour cela que je suis candidat à la présidentielle. Je crois en la force du peuple et je pense qu'on peut arriver à freiner le taux de fraude électorale en Egypte. Je m'attends aussi à rencontrer des difficultés économiques car tous les hommes d'affaires sont derrière le candidat choisi par l'Etat et ils veulent protéger leurs intérêts.

Depuis la chute de Morsi, on assiste à une répression féroce de la part de police contre les opposants au régime transitoire, vous attendiez-vous à cette évolution de la situation au lendemain du 30 juin ?

Je n'aurais jamais imaginé que les autorités auraient de nouveau recouru à la répression après le 30 juin. Cette violence de la part du régime est une grave erreur. Les autorités actuelles ont divisé les Egyptiens qui sont sortis manifester contre Morsi le 30 juin. Elles ont recouru à la violence contre des manifestants pacifiques qui, pour beaucoup, ont participé à la révolution de 2011. C'est absurde que les hommes de Moubarak soient aujourd'hui sur le devant de la scène politique et les révolutionnaires soient en prison. Je pense que si Moubarak est tombé, son régime est toujours là. Les politiques appliquées sont les mêmes, elles n'ont pas changé depuis la révolution. Donc la question est la suivante : est ce que ces politiques vont continuer ou non ? Je vois que l'Egypte ne vivra pas de changement politique si al-Sissi est président. Il est le fils du régime de Moubarak et une grande partie de ceux qui le soutiennent sont les hommes d'affaires et des hommes politiques qui ont intérêt à ce que l'ancien régime perdure. Comme al-Sissi bénéficie de leur soutien, il va devoir leur rendre des comptes s'il parvient au pouvoir.

Etes-vous pour la réconciliation avec les Frères musulmans ?

Je ne pense pas que les Frères musulmans, en tant que confrérie ou en tant de parti politique, aient une chance de retourner sur la scène politique. C'est leur punition pour avoir recouru aux armes et au terrorisme soit directement soit indirectement à travers leurs alliés. On ne peut pas construire l'avenir du pays en présence de la confrérie. Ils ont eu leur change, ils ont échoué et ils ont fait l'erreur de recourir à la violence. Mais les Frères musulmans en tant que citoyens doivent avoir les mêmes droits que tous les égyptiens dans un pays qui respecte la suprématie de la loi. Si je suis président, il n'y aura aucun distinction entre les Egyptiens en raison de leurs idées politiques. C'est exactement comme dans plusieurs pays européens qui interdisent les partis nazis. L'expérience avec les Frères musulmans a été douloureuse pour le pays et pour le bien de l'Egypte il ne faut pas redonner du crédit à la confrérie.

http://info.arte.tv/fr/portrait-de-legyptien-sabahi-candidat-rival-du-general-al-sissi

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