Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Points de Vue

Points de Vue
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 112 072
25 septembre 2004

Selon un expert en économie: Les reformes économiques égyptiennes renforcent les investissements étrangers

"Les réformes économiques récemment adoptées par le gouvernement égyptien étaient caractérisées d'une vision claire à l'égard de ce qui est nécessaire pour améliorer la performance économique et surmonter les obstacles ayant affectés les investissements au cours des quelques dernières années", a dit Mark Johnson, expert en économie à l'EuroMoney. 

Johnson a affirmé que les démarches "audacieuses" et "accélérées" prises par le gouvernement en ce qui concerne la réforme renforçant la position de l'Egypte en tant que force motrice du développement et de la réforme dans la région arabe. "L'Egypte dispose des meilleures opportunités dans beaucoup de domaines économiques", a-t-il ajouté.

Selon Johnson, la conférence de l'EuroMoney, tenue mi-septembre au Caire, était une bonne occasion pour que les grandes entreprises mondiales s'informent de près du programme de réforme appliquée par le gouvernement.

"Les scénarios et les plans alternatifs proposés par le gouvernement, formé depuis deux mois seulement, pour accélérer le développement économique reflètent son intention de suivre une méthode bien claire pour atteindre ces objectifs", a-t-il souligné. "En même temps, le gouvernement reconnait la difficulté de la tâche qui lui incombe".

Et Johnson de prévoir que ceci encouragera le gouvernement égyptien à remplir ses promesses concernant les reformes et soumettre ce qui a été réalisé lors de la prochaine conférence de l'EuroMoney prévue en septembre prochain.

Quant aux impacts de la situation actuelle dans la région sur les économies de ses pays, Johnson a estimé qu'il était difficile de séparer  le développement économique et la situation politique. "Pour rétablir la stabilité dans la région, les reformes doivent être prises dans l'intérêt de la majorité et non pas la minorité". "Tous les pays de la régions affrontent les mêmes crises et problèmes", a-t-il conclu.

Publicité
16 septembre 2004

Le secteur privé du tourisme: Il faut un plan avant la construction de nouveaux hôtels en Egypte

Les participants au neuvième forum arabe de financement organisé par Euromoney ont affirmé l'importance d'avoir un plan avant de construire davantage d'hôtels en Egypte.

Lors de la séance "Investissement dans le tourisme", Mohammad al-Chabrawy, directeur général d'"American Express Travel Services", a souligné que la cadence actuelle de la construction hôtelière en Egypte risquait de doubler le nombre des chambres d'ici cinq ans, ce qui peut mener à un faible taux d'occupation dans les hôtels si le nombre des touristes reste stable. Une vision partagée par le directeur régional d'"Abercrombie & Kent Group" pour l'Egypte et le Moyen-Orient, Amr Badr.

Concernant les obstacles dressés devant les investissements dans le tourisme en Egypte, les participants ont affirmé la nécessité de savoir ce que l'Egypte pouvait offrir comme produit touristique. Selon M. Badr, cela nécessite des études sérieuses et des règles correctes concernant le développement touristique : "où, quand et comment ?".

Quant aux problèmes qu'affrontent les investisseurs dans le secteur du tourisme en Egypte, le PDG D'"Orascom Hotels holding", Samir Sawiris, a mis l'accent sur l'absence des vols charter pour le Caire. Concernant l'idée que le grand nombre de touristes est de nature a faire baisser la qualité des services, M. Sawiris l'a refutée et appelé à diversifier le niveau des touristes visitant l'Egypte. Une idée partagée par M. al-Chabrawy qui donne l'exemple des compagnies d'aviation qui offrent plusieurs classes sur le même vol.

Les participants ont appelé le gouvernement a appliqué la politique du "ciel ouvert" même s'ils ont avoué que la plupart des pays soutenaient les compagnies d'aviation nationales. Ils ont également appelé le gouvernement à les consulter lorsqu'il s'agit de décisions concernant le tourisme. "Nous sommes plus proches du marché et savons bien les changements survenus", soulignent-ils.

Dans ce contexte, ils se sont déclarés satisfaits de la nomination d'Ahmed al-Maghraby, ministre du Tourisme, car il est l'un des grands investisseurs dans ce domaine et donc informé de la nature du marché.

Les participants ont aussi reconnu la nécessité d'obtenir davantage d'investissements étrangers dans le domaine du tourisme vu l'insuffisance des capitaux nationaux. Ils soulignent que les banques, après avoir vécues la "crise des crédits" ces dernières années, sont devenues sensibles au sujet des crédits octroyés aux projets touristiques.

15 septembre 2004

L'Euromoney examine les nouvelles orientations des banques égyptiennes

Influencés par la crise des crédits non-remboursés auprès des banques égyptiennes, les participants au 9eme forum arabe de financement organisé par l'Institution Euromoney ont examiné les développements survenus au sein du système bancaire égyptien.

Lors de la session tenue sous le thème "Les leaders des banques égyptiennes : Les nouvelles orientations", Mahmoud Sayed Abdel latif, PDG d'"Egyptian American Bank" et "Bank of Alexandria", a indiqué qu'au passé les banques publiques avaient contrôlé entre 70 et 80% des emprunts et des épargnes en Egypte. "Mais leur quota actuel ne dépasse plus les 50%", a-t-il dit.

Il a ajouté que ce quota était dû aux efforts des banques et non pas parce qu'elles étaient le seul "acteur" sur le marché. "Cela prouve un phénomène sain sur le marche égyptien", a-t-il repris.

Une idée partagée par le PDG de "Banque Misr", Mohamad Kamal eddine Barakat, qui a ajouté qu'il s'agit d'une question de temps pour que la compétition soit farouche entre les banques publiques et privées pour avoir un quota sur le marché égyptien.

Mais le PDG de "Commercial International Bank" (CIB-Egypt), Hicham Ezz el-Arab, voit différemment les choses. Il estime que ces chiffres ne sont pas corrects. Selon lui, en ajoutant les contributions des banques publiques dans les "Joint ventures", le quota des banques publiques sera toujours entre 75 et 80%. "Aucun changement n'a eu lieu sur le marché égyptien", a-t-il renchéri.

Et M.Ezz el-Arab de demander s'il en revient à la justice que les banques publiques acquièrent les épargnes et les emprunts du secteur publiques ? M. Abdel Latif a indiqué que "historiquement, les fonds publiques étaient épargnés dans les banques publiques, le secteur publique ne pouvait prendre aucune décision contradictoire". Selon lui, la situation actuelle est différente. "Les banques privées ne prêtent qu'aux compagnies qui réalisent du succès", a-t-il dit.

Quant à la question des dettes et le volume des crédits non remboursés, le directeur exécutif de la banque "HSBC Egypt", Mounir Abdel Wahab, a affirmé que le volume de ces emprunts était dans les limites sécurisées.De son côté, M. Abdel Latif a souligné que certains prêts étaient remboursés et d'autres étaient restructurés.

A la question de savoir pourquoi les actionnaires, notamment dans les banques publiques, ne participent pas à la prise des décisions en ce qui concerne les prêts, M. Barakat a indiqué qu'il existait actuellement une loi contrôlant les emprunts. "Les fonds des dépôts et des actionnaires sont protégés par le gouvernement qui assume la responsabilité de couvrir tout crédit", a-t-il précisé.

Concernant les politiques de crédits, M. Abdel Latif a souligné que l'existence de liquidité ne signifiait pas le gaspillage en accordant des emprunts, comme s'était le cas dans les années 90. "Les banques sont devenues plus sensibles et sélectives en donnant des crédits", a-t-il dit.

A propos de l'effet de la réduction des tarifs douaniers sur l'importation, M. Ezz el-Arab a souligné que les banques avaient profité des leçons du passe. "Les banques n'accordent des crédits qu'aux importateurs des biens d'investissement.

14 septembre 2004

L'Euromoney examine les problèmes du financement de l'immobilier en Egypte

Les participants au 9eme forum arabe de financement, organisé par l'Institution Euromoney, ont discuté des problèmes du marché immobilier en Egypte.

Ils ont d'abord affirmé que ce marché avait besoin d'être stimulé afin d'augmenter la valeur des investissements.

Hussein Sabour, PDG de la Société "al-Ahly" pour le développement immobilier, a souligné l'importance du marché égyptien de l'immobilier, du point de vue volume. "Ce marché est caractérisé par une forte demande et par la diversité des catégories des acheteurs. Pour cela, il faut encourager les investissements dans ce secteur important pour le développement économique", a-t-il dit.

Et Sabour d'ajouter qu'il était nécessaire que les sociétés de financement immobilier récemment créées oeuvrent à fournir des des logements aux personnes ayant des revenus limites.

De son côté, Mohammed Nosseir, PDG du groupe "AlKan", constate que le marché de égyptien l'immobilier souffre d'un manque d'expertise en marketing, en plus d'une baisse du nombre de biens immobiliers. Cependant, Nosseir souligne que l'Egypte a réussi à obtenir quelques succès dans ces domaines, ce qui confirme que le marché est sur la bonne voie.Nosseir estime nécessaire de trouver un moyen d'aider les sociétés immobilières à couvrir les dépenses des unités qu'elles construisent.

Mohammed Montasser, directeur de la compagnie "Egyptian Experience LTD", indique que l'Egypte a une grande marge de manoeuvre dans le domaine du marketing de l'immobilier touristique. "Les Britanniques dépensent quelque 10 milliards de livres sterling chaque an pour acheter des logements dans les stations balnéaires en Espagne et en France", affirme-t-il. Ces Britanniques pourraient donc investir en Egypte grâce son climat agréable tout au long de l'année, outre le prix beaucoup plus bas des unités par rapport aux stations balnéaires en Europe.

Pour Florian Amereller, Vice President de la Chambre Arabo-allemande de l'industrie et du commerce, malgré la concurrence dont témoigne l'Egypte dans le marche immobilier de la part de Dubaï, Bahreïn, Qatar et Oman, le climat du pays est beaucoup mieux que celui de ces concurrents. "Le problème en Egypte est la lenteur des procédures administratives qui peuvent prendre six mois à un an, outre la mauvaise qualité des services et des facilités offertes, par exemple, la traduction des contrats rédigés en anglais est mauvaise et pas clairement définie", a-t-il conclu.

28 janvier 2004

Policiers et civils unis pour surmonter la catastrophe

La catastrophe, causée par l'ecroulement lundi soir de l'immeuble de la banlieue du Caire à Medinet Nasr, a uni policiers et civils autour d'un seul objectif :  Surmonter cette tragédie. La police, qui la veille encore, le 25 janvier, etait parée de toutes ses décorations et se préparait à célebrer sa fête a été affligée par la perte de 13 de ses éléments , 4 officers et 9 soldats, ayant péri sous les décombres de l'immeuble éffondre.
6dcf100a_b218_11dc_be76_e77d1c5e1800
Vers 20 heures, lundi, un entrepôt, situé en bas de l'immeuble de onze étages de la rue Abbas el-Akkad à la cité Nasr (est du Caire), a pris feu. L'incendie, s'étant révéle gravissime, les forces de la Défense civile n'ont pas perdu une minute pour évacuer les locataires. 45 minutes plus tard l'immeuble s'est effondré alors que des policiers étaient toujours à l'interieur. Une centaine de personnes qui se trouvaient dans le bâtiment ont pu ainsi être sauvées, alors que 13 policiers avaient rendez-vous avec la mort, le sacrifice étant leur devoir. Temoins de cet héroisme émouvant et profondément touchés par ce sacrifice, les citoyens se sont precipités pour apporter leur soutien aux policiers. Les forces de la défense civile ont ainsi gagné du renfort. Les lieux ont été transformés en une ruche d'abeilles : Chaque citoyen faisait de son mieux pour aider les policiers à retirer les corps des victimes, les éléments de la Défense civile s'efforcaient de dégager leurs collègues des décombres dans l'espoir de les sauver. La joie gagna ces derniers en retrouvant un de leurs collègues vivant, deux heures après la catastrophe. Mais avec le temps, l'espoir de trouver des rescapés à commencé à se dissiper.

Un des policiers a dit avoir entendu les appels au secours de l'officier Amer Omeira qui ne tarda pas à mourir. "J'ai pleuré car il était mort", a ajouté le policier. Ebeid Ahmad a souligné: " Sans le sacrifice de la police, son intervention à temps et l'évacuation rapide des locataires, le bilan des victimes de l'accident se serait alourdi' d'autant plus que la rue Abbas el-Akkad est une rue commerciale bondée, notamment avec l'approche de la fête du grand bairam (fête du sacrifice).

Animés par cet esprit de sacrifice qui dicte aux fidèles un devoir de générosité envers les autres, des femmes distribuaient des sandwiches aux soldats et aux officiers en quête de survivants, alors qu'un vieillard, aidé de sa canne, et son petit-fils distribuaient des bouteilles d'eau. Plus loin, un groupe de jeunes offraient des jus et des fruits aux soldats. Amina, une habitante de la rue a souligné que c'était un devoir :" Nous sommes tous des Egyptiens et nous apprécions le sacrifice des policiers martyrs... Ceux qui travaillent sur place sont fatigués"-a-t-elle dit. "Nous sommes très croyants et savons que cette catastrophe peut arriver a tout moment. Que Dieu nous aide et que nous puissions toujours trouver quelqu'un à nos côtés au moment des catastrophes".

Sayed al-Amine, qui travaille dans un magasin proche de l'immeuble effondre, a dit que le magasin s'était transformé en un office de services à la disposition des soldats et des officiers sur les lieux. La pharmacie, située en face de l'immeuble, a soigné gratuitement les officiers et les soldats blessés... alors qu'un magasin de téléphones a mis ses appareils au service des sinistré, gratuitement. "Tout le monde s'est mobilisé pour le devoir", a dit al-Amine. "C'est le vrai visage de l'Egypte". Alors que les buldozers degageaient les ruines, la sonnerie d'un portable a retenti sous les décombres, un élément de la defense civile a crié "Arretez", les quatre buldozers sur place ont étés reduits au silence et tout le monde s'est précipité vers le son avec l'espoir de reperer un rescapé... Mais en vain. Sur le trottoir en face de l'immeuble effondré, un homme assis stupéfait sous le choc refusait de parler. Cet homme est un des proprietaires de l'immeuble... Il vient de perdre son fils dans cette catstrophe, l'autre fils est hospitalisé, alors que le troisième a disparu et se trouverait peut-être encore sous les décombres. D'autres personnes, pris de panique, se precipitaient vers les journalistes alertant que d'autres immeubles, en conflit avec la loi, dans ce quartier risquaient le même sort si les services de sécurite ne prenaient pas les mesures adéquates. Jeudi, le Président de la République a chargé le gouvernement de détruire les bâtiments en infraction aux frais des propriétaires et de traduire au parquet toute negligence à ce sujet.
   

Publicité
18 septembre 2003

Un responsable d’Euromoney : l'Egypte a pris d’importants pas dans la réforme économique

"Le gouvernement égyptien s’est engagé, au cours du 8eme Forum arabe de financement à accomplir les mesures nécessaires pour réaliser la réforme économique", a dit Mark Johnson, un responsable de l’institution Euromoney, organisatrice du forum.

Il a ajouté que les participants ont examiné la performance de l'économie arabe en général, et égyptienne en particulier, outre les défis auxquels fait face la région, notamment le secteur financier.

Johnson a souligné que le forum a aidé à examiner la réalité de situation économique dans la région arabe et la nécessite de pomper davantage d’investissements dans cette région.

Il a précisé que la participation de 600 investisseurs étrangers, arabes et égyptiens aux séances du forum qui a duré deux jours, reflète un fort désir d'apprendre sur la situation économique en Egypte et dans le monde arabe.

Et Johnson de dire que l'Egypte est le plus grand marché dans le monde arabe en termes de population. "C’est un important marché pour les biens de consommation et elle est éligible pour plus de prospérité, donc, elle est une cible pour les investisseurs".

Selon Johnson, le succès réalisé par le secteur privé égyptien dans le domaine de la téléphonie mobile, en coopération avec les entreprises étrangères, confirme que les investisseurs étrangers ont profité du climat de stabilité en Egypte et pompé plus d'investissements dans le marché égyptien. "La stabilité du climat politique en Egypte, par rapport aux autres pays de la région, aide les investisseurs à prévoir leurs bénéfices".

Il a ajouté qu’Euromoney a toujours suivi de prêt ce qui se passe en Egypte. "Les publications de l’institution ont inclu de nombreux articles et d'enquêtes pour informer les investisseurs des développements en Egypte depuis le début de années 80 ".

Johnson a souligné que l'institution "Euromoney" œuvre toujours pour attirer les experts et les institutions internationales aux pays qui représentent des modèles de succès des réformes économiques comme l'Égypte.

Se référant aux critiques lancées par de nombreux pays aux dictat du Fonds monétaire international en ce qui concerne les réformes économiques, Johnson voit que chaque pays doit réaliser la réforme par la manière qui lui convient. " Mais on peut se servir des points communs et des expériences des autres", dit-il. "Euromoney ne cherche pas à dicter à un pays un programme de réforme spécifique.

Concernant l’effet de la situation internationale sur l’afflux des investissements vers la région, Johnson estime impossible d’isoler les deux sujets. "La situation tendue au Moyen-Orient, comme c'est le cas aujourd'hui en Irak et dans les territoires palestiniens, affecte le volume de l'investissement, notamment dans le marché boursier", a-t-il précisé. "Le secteur d’affaires cherche toujours l'équilibre entre le volume de l'investissement et les gains potentiels".

Euromoney est une maison d'édition fondée en 1968 à Londres. Elle est spécialisée dans le domaine de financement et de l'économie. Elle publie le magazine "Euromoney " qui est devenu largement respecté dans les marchés financiers européens.

En 1997, elle a racheté la revue américaine "Institutional Investor". Elle a, actuellement, plus de 100 publications les domaines d'affaires, de financement, le droit de l'Internet et les produits pharmaceutiques.

1 juillet 2003

Mariages mixtes : les frontières de l'amour

En Egypte comme ailleurs, l'amour fait parfois fi des passeports. Si les couples mixtes témoignent d'une relation amoureuse enrichissante, les obstacles ne manquent pas : le décalage culturel et les contraintes religieuses ne sont pas les moindres.

Un soir, dans une boite d'Helsinki, Zaza rencontre une belle Finlandaise. Une histoire d'amour débute, conclu par un mariage !!! Et un divorce quatre ans plus tard. "Elle s'est converti à l'islam et elle est devenue plus pratiquante que moi, je ne suis plus le musulman qu'elle cherche parce que je bois de l'alcool et ne suis pas le ramadan régulièrement", explique le jeune homme, 31 ans, dont les parents appartiennent au corps diplomatique.

Le temps qu'a duré leur union, le couple a passé les deux premières années en Egypte et les deux suivantes en Finlande. Un monde sépare les deux cultures. "Ici nous entamons de petites discussions sans aucun problème avec des gens croisés dans la rue. Là-bas l'individualisme domine, l'hiver dure et les grandes distances qui séparent les gens les uns des autres dans certaines régions n'aide pas", explique Zaza. Selon lui, les Finlandais sont de nature timide et se méfient les étrangers. "Ils sont mal à l'aise lorsque quelqu'un les approche à moins d'un mètre, ce n'est pas un hasard si j'ai rencontré mon ex-femme dans une discothèque où ils s'évadent dans l'alcool pour surmonter leur timidité". Aujourd'hui, Zaza a une nouvelle amie finlandaise, "mais hors de question de renouveler l'expérience du mariage pour l'instant ".

Délicat concubinage Madiha, 53 ans, exerce la profession d'interprète. Veuve d'un français épousé en 1981, elle estime de son côté que rencontrer quelqu'un est, en Egypte, bien plus difficile qu'à l'étranger, à cause de "la tradition et de la pression sociale qui enferment les jeunes filles dans un carcan". Madiha a fait connaissance avec Gérard, son futur mari, en août 1979 à l'hôtel Méridien. Elle croyait qu'il avait besoin d'une interprète et s'est présentée à lui. Subjugué, lui qui devait partir le lendemain, lui demande de l'accompagner à l'aéroport puis de l'attendre un mois, sans prendre d'engagement professionnel. Au bout d'un mois, il lui téléphone et lui avoue son amour sans de venir la retrouver. Deux ans s'écoulent avant que les deux tourtereaux ne décident de se marier. Respectueuse de la tradition, elle attend ce jour pour se donner à lui : "notre relation devenant de plus en plus forte, nous avons ressenti le besoin de nous marier. L'amour en Egypte passe par le mariage il n'existe pas d'autres formes de vie commune comme en Occident. Et mon éducation et ma culture m'interdisaient de franchir le pas avant". Selon Madiha, Gérard a accepté ces conditions puis s'est converti à l'islam plus par conviction que par nécessité pour épouser la femme de sa vie "il n'a subi aucune pression, il y est venu naturellement".

Kareem et Anne, 27 et 26 ans, sont de jeunes mariés. Ils se sont rencontrés au cinéma, présentés l'un à l'autre par une amie commune. "Ce fut le coup de foudre, se souvient Anne. Moi qui a vécu la plus grande partie de ma vie dans des pays musulmans en raison du travail de mes parents, je ne pense pas que j'aurais trouvé quelqu'un qui me corresponde autant en France. Je me sens multiculturelle et j'ai du mal à trouver la même mentalité là-bas, Kareem est cosmopolite et me permet de rester proche de l'Orient".

Le pouvoir des familles Alors la rencontre et le souhait de se marier, il faut encore convaincre les familles d'accepter cette décision. Nombreuses sont les familles égyptiennes qui s'opposent au mariage mixte par craintes des difficultés juridiques causées aux enfants et des différences culturelles, religieuses et sociales. Anne a eu la chance de tomber sur un homme et une belle-famille très ouverts : "La seule chose qui les a dérangés, c'est que nous vivions ensemble avant le mariage, c'était un peu la catastrophe pour eux. Sinon, je les adore et ils m'adorent".

Souvent, des relations naissantes entre Egyptiens et Européennes échouent car certains hommes souhaitent les modeler à l'image que beaucoup se font de la femme. Une sorte de propriété, qui doit abandonner ses velléités d'indépendance, ne pas sortir sans leur accord, s'habiller "correctement" et éviter de parler aux autres hommes. Mohammad Sabri, 49 ans, guide touristique, a été marié pendant sept ans avec une Allemande rencontrée au musée égyptien. "Ma famille avait raison de me dire de ne pas le faire, aujourd'hui, je suis divorcé et je ne vois plus mes deux petites filles", regrette-t-il. "Elle est partie parce qu'elle ne supportait plus la vie et les traditions égyptiennes", glisse-t-il. Un départ en catimini. Sans le prévenir, en demandant refuge à l'ambassade d'Allemagne avant de s'envoler pour Berlin.

La même histoire est arrivée à Mohammad Gamal, 52 ans, importateur de produits occidentaux. Sa femme italienne a aussi quitté l'Egypte avec leurs deux enfants, une fille de 20 ans et un garçon de 16. Les deux hommes ne savent même pas où leurs enfants vivent désormais malgré leurs appels à l'aide répétés auprès du ministère des Affaires étrangères égyptien. Mohammad Gamal avoue s'être marié pour faciliter son business. "Je l'ai rencontrée à Florence, j'avais besoin de la nationalité italienne pour aller et venir en Italie sans tracasseries, je ne l'aimais pas spécialement", raconte-t-il. Le couple s'est installé en Egypte et a tenu 10 ans. "Je ne voulais pas divorcer pour ne pas gêner la vie de mes enfants", explique Mohammad, qui n'a plus le droit de se voir délivrer un visa par l consulat italien. "J'ai tout perdu puisque je n'ai pas réussi à obtenir la nationalité et que je suis privé de mes enfants ", résume-t-il sans ciller.

imagesReligion et éducation Contrairement à Mohammad Sabri, Zaza n'a rencontré aucune difficulté à convaincre sa famille d'accepter son mariage. "Les Egyptiens sont un peuple qui a été mélangé aux Grecs, aux Romains, aux Persans, aux Arabes, aux français, aux Turcs et aux Anglais. Il n'est donc pas question de parler de difficultés à propos du mariage mixte l'idée même de racisme nous est étrangère", pense-t-il. Chez lui en tout cas, les mariages mixtes sont monnaie courante : son frère aîné a épousé une française et un de ses cousins a fait sa vie avec une Américaine. "C'est banal, déclare Zaza, mais pour que le mariage réussisse, il faut se mettre d'accord sur des questions comme la religion et l'éducation des enfants".

Anne et Kareem ont décidé d'élever leurs enfants dans les valeurs musulmanes. "Je souhaite leur inculquer les principes de l'Islam, mais ensuite ce sera à eux de décider si cela leur convient ou non", explique-t-il. Anne, de son côté, est athée mais, remarque-t-elle, "le fait de vivre avec quelqu'un qui a autant la foi m'a fait évoluer et remettre en question beaucoup de choses".

Son athéisme ne change rien pour Kareem. "Certaines personnes de ma famille auraient préféré que j'épouse une musulmane mais j'aime Anne, dit-il. Elle a tout ce que je cherche et elle sait me comprendre puisque nous sommes tous les deux artistes. En plus, les filles égyptiennes n'ont souvent pas assez de personnalité, elles restent trop liées à ce que pensent et font papa et maman".

Selon le Coran, les musulmans peuvent se marier avec des chrétiennes et des juives, mais les enfants de cette union seront musulmans... Le contraire est interdit, une musulmane ne peut pas se marier avec un non-musulman. Même si son mari s'est converti à l'Islam, Madiha a dû convaincre sa mère, ses sœurs et ses frères de la justesse de son choix. "En Egypte, on se marie avec la famille, je ne voulais pas la frustrer ou me fâcher en décidant sans leur accord", se souvient-elle. Madiha a donc manœuvré pour que Gérard puisse venir chez elle et se faire accepter. "Je servais d'interprète entre ma mère et Gérard mais mes frères et sœurs sont francophones. Le problème était Maman. Au bout d'un certain temps, Gérard a fini par lui avouer l'objectif de ses visites : demander ma main. Maman a simplement dit que la décision était la mienne".

Grand écart Madiha s'est mariée par amour. Mohammad Gamal par intérêt, d'autres ont choisi l'union à une étrangère par frustration. Tel Mohammad Sabri. "J'étais obsédé par la liberté sexuelle occidentale. Au début, j'ai voulu ne relation sans lien aucun, simplement pour répondre à mes besoins physiques et psychologiques. Avec le temps, j'ai cru que c'était ça l'amour... je lui ai donc proposé le mariage". Ensuite, ce fut l'enfer en raison du gouffre culturel entre sa femme allemande et lui. "Je n'avais jamais connu d'étrangère avant et c'était ma première expérience".

Zaza, de son côté, explique que le mariage mixte a l'avantage de la simplicité, comparé au mariage avec une Egyptienne, trop compliqué. "Les statistiques sur la réussite des mariages mixtes sont décourageantes, c'est vrai, mais les filles égyptiennes charrient... Elles sont devenues matérialistes au moment où le pays souffre économiquement, regrette-t-il. De plus, certains parents considèrent leur fille comme un article lancé sur le marché et pensent au mariage comme à un business pour améliorer leur statut social". Il précise les innombrables obstacles : dote faramineuse, cadeau de mariage, noces, sans oublier l'appartement, les meubles et l'électroménager. "Le mariage avec une étrangère est moins coûteux, c'est un mariage humain... Seules une bague et une petite fête suffisent".

Néanmoins, il est plus compliqué administrativement de se lier à une étrangère. Pour être valable dans les deux pays, le mariage dans le cas d'un couple mixte doit être enregistré à la fois au consulat et au Service général égyptien de notariat en présence de deux témoins, alors que pour un couple égyptien, le mariage n'est enregistré que par le Mazoun (équivalent du prêtre pour les chrétiens) en présence de deux témoins.

Le couple doit aussi en Egypte affronter le regard réprobateur des autres. Suzi, 70 ans, une Française athée d'origine juive divorcée d'un Egyptien, raconte son expérience. "Ici, je suis obligée de cacher mon origine pour ne pas susciter la confusion entre le judaïsme et l'Etat hébreu. Je me dis chrétienne pour que les gens me foutent la paix !" Elle ne revient en Egypte que pour son affaire de location d'appartements, dont le partage des revenus a été la pomme de discorde qui a mené à son divorce.

Zaza est d'accord pour stigmatiser l'intolérance de certains de ses compatriotes. "Ici, toute blonde est considérée comme une femme de peu de vertu du simple fait d'appartenir à un pays occidental", dit-il. "Ces considérations sont regrettables, lance Madiha. L'amour c'est l'amour, je me suis mariée avec Gérard parce que je l'aimais. Point. Il ne devrait pas y avoir des préjugés".

Choc de cultures Quant à la vie quotidienne, Zaza admet qu'il faut peut-être faire plus de concessions quand on épouse une étrangère. "En Finlande, les femmes sont numéro un, elles ont les postes-clés au gouvernement par exemple. Heureusement, je me suis marié en Egypte et nous y avons vécu quelque temps, ce qui a aidé mon ex-épouse à comprendre qu'un Egyptien n'acceptera jamais que sa femme porte la culotte".images2

Fatima, 24 ans, Franco-marocaine, a eu plusieurs petits amis égyptiens : "On dit que l'amour efface les différences culturelles, oui, mais avec le temps, elles réapparaissent. Quoique l'on dise, très peu de vrais mariages mixtes réussissent, il y a toujours un des deux qui doit accepter et faire des concessions mais jamais les deux..."

Madiha aussi a dû s'adapter à des comportements différents à son arrivée sur le sol français. "Faire la bise, le concubinage ou les enfants naturels, c'était vraiment bizarre pour moi, au départ". Ou encore la possibilité de sortir seule. "En Egypte, une femme ne doit pas aller au cinéma seule, ce n'est pas interdit, mais c'est la coutume. Toutes sortes de sorties sont réservées aux hommes ou aux femmes accompagnées". Selon elle, un mariage mixte, "c'est comme porter une veste de coutumes et de traditions. Il faut savoir quand la garder et quand l'ôter".

La seule chose qu'elle regrette, c'est que son mari, pourtant fier de la présenter à ses amis comme Egyptienne, lui demandait d'oublier parfois son caractère oriental. "Mais moi, dit-elle, je ne pouvais pas renoncer à ma culture, je n'ai jamais songé à le faire. Il y avait des choses impossibles à accepter pour moi, par exemple : vivre en concubinage avec lui. Une fois aussi, un ami est venu lui rendre visite alors qu'il n'étais pas là. Je lui ai demandé de ne pas monter, il était inconcevable de le recevoir alors que j'étais seule. Lui, il s'est moqué de moi et mon mari m'a traitée de folle".

Madiha a ainsi passé une bonne partie de sa vie en France à parler français mais à penser égyptien. Et après avoir partagé sa vie avec un Français, le retour en Egypte n'a pas été facile : "La femme française est traitée à part entière, c'est un être humain à 100%. Je voulais tirer les conséquences de cette liberté que j'avais connue en tant que femme en revenant en Egypte. Ici, immédiatement, je me suis fait traiter de Française. C'est pour cela que j'ai peur de refaire ma vie avec un Egyptien, je suis sûre que je devrais renoncer à cette liberté", regrette-t-elle.

Fatima a mesuré la difficulté de se comprendre lorsque chacun est pétri par sa langue et sa culture. Pourtant, arabophone, elle explique : "Le malentendu linguistique est fréquent, un mot mal compris et tout peut basculer. D'autant que les Egyptiens s'emballent très vite et ne cherchent pas à discuter ou à trouver une solution au problème avant de décider que tout est fini. Les Français cherchent plus à analyser le pourquoi et le comment du problème avant d'agir".

Même Madiha, avec sa maîtrise parfaite de la langue française, reconnaît : "Il y a un décalage. Il faut plus de temps pour comprendre ou se faire comprendre, contrairement à un couple de la même culture qui peut utiliser des sous-entendus. Et en même temps c'est une richesse d'être obligés de se parler beaucoup..."

Nationalité des enfants Patrick, coopérant au Caire, va, lui, bientôt épouser une Egyptienne. Converti à l'Islam dès avant sa rencontre avec Leila, il a su vaincre les réticences de sa famille. "Ici, la fille est comme un trésor, il faut bien connaître la mentalité pour savoir comment se comporter, mais il y a toujours des espaces de liberté pour se voir rien qu'à deux".

Ne pas vivre avec elle avant le mariage ne le dérange pas plus que ça : "Je ne crois pas que ce soit un préalable indispensable, je pense vraiment la connaître suffisamment bien. Mais bon, c'est sûr que la vie à deux ne sera pas toujours évidente car nous avons quand même eu des éducations très différentes. L'avantage, c'est qu'elle est francophone et moi arabophone, nous connaissons bien nos cultures respectives et il n'y a pas de décalage à ce niveau". S'il a des enfants avec Leila, ces derniers ne pourront pas obtenir la nationalité égyptienne. En effet, les enfants nés de mère égyptienne et père étranger en sont privés.

Nahed, 39 ans, mariée avec un Libanais, trouve cela injuste : "Et cela peut avoir des retombés sur des générations. Si nous n'avons que des garçons, mes descendants ne seront plus liés à mon pays". Pour changer les choses, il faudrait faire évoluer la constitution du pays. La volonté politique n'est pas encore très affirmée même si des projets sont en cours. "De plus, reprend Nahed, c'est très grave pour l'éducation et sur le plan financier puisque mes enfants sont considérés comme des étudiants étrangers et doivent payer des droits d'inscription faramineux".

Les obstacles inhérents au mariage mixte n'empêchent pas ceux-ci de se multiplier. De toute façon, comme le dit le proverbe égyptien : "Le mariage est comme une pastèque qu'on doit couper et goûter pour en connaître la valeur", et ce, quelle que soit l'origine de la pastèque, égyptienne ou étrangère.

Article écrit pour la magazine francophone égyptienne La Revue d'Egypte juillet/août 2003

8 avril 2003

Les Irakiens sur l'autel des compagnies pétrolières américaines... intermédiaires s'abstenir

"On croit mourir pour la patrie...on meurt pour des industriels", aux dires d'Anatole France au début du 20ème siècle. Le quotidien français "L'Humanité" voit que cette maxime a été manipulé par les Américains au début du 21ème siècle pour devenir: "On croit mourir pour la liberté...on meurt pour les financiers de la campagne électorale américaine", plus précisement pour "Halliburton", la géante compagnie pétrolière américaine et ces soeurs qui tiennent de forts liens avec les décideurs de la Maison-Blanche.

L'agression américaine contre l'Irak constitue une frappe sans précédent par laquelle Washington lance une boule de feu en pleine figure du monde pour prouver le retour du principe "protectorat naturel", voire "colonial" à croire le choix de terme d'un parlementaire allemand, qui a souligné le nouveau concept. Au moment où des combats farouches se déroulent en Irak, et bien que les Etats-Unis n'aient pas fini l'opération militaire sanglante, Ils évoquent  l'Irak de l'après-guerre pour soulever la question "étant persuadés que cette guerre constitue une période provisoire qui sera suivie d'une autre plus importante" dans l'esprit de l'administration américaine. halli

Malgré les déclarations contradictoires du président américain George W. Bush ainsi que celles de ses collaborateurs et conseillers à propos de la  l'Irak post-Saddam, une polémique acharnée s'est soulevée en Europe, en Chine et en Russie, reveillées sur la réalité que Washington sort de son "placard" les dossiers "Top secret" sur l'administration de l'Irak qui torpille les rêves de certains de gagner une part du "gateau" irakien que les Américains envisagent "garder" en jetant des miettes a Londres. Ce conflit s'est affirmé evident dans la presse européenne qui parle d'un rôle à accorder à l'ONU dans l'Irak post-guerre. Cette presse affiche une forte inquiétude à propos des intêréts des pays et des compagnies francaises et européennes "privées de ce gâteau irakien". La presse européenne suit, avec étonnement et ironie, les déclarations pompeuses des responsables américains sur l'Irak...déclarations totalement contradictoires balancées entre "Colombes et Faucons" américains.

Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, affirme que l'ONU assumera un rôle principal dans l'Irak post-guerre, mais la conseillère du président américain pour la sécurite nationale, Condoleezza Rice, dit que les pays membres de la guerre menée par Washington contre l'Irak auront le rôle principal dans la gestion de l'Irak "libéré"! Mais les indices, selon les observateurs européens, prouvent qu'un "plan" est tracé par Washington pour s'emparer "seule" de l'administration de l'Irak de l'après-guerre et que dans le scenario le plus optimiste, elle offrira une "bouchée" du gâteau irakien aux Alliés en récompense de leur participation a la guerre. Le premier ministre britannique, Tony Blair, a fini par saisir le coup et s'est hâté de prôner un rôle principal de l'ONU en Irak. Dans ce contexte, Blair, qui doute des intentions américaines, adhère au camp opposé à la conception americaine..Ce camp, conduit par Paris, appelle acharnement à un rôle important de l'ONU dans l'Irak post-Saddam.

Le chef du gouvernement britannique se précipite déjà au 28 mars dernier à Camp David pour convaincre Bush d'accorder à l'ONU le rôle escompté. Les observateurs estiment que seul le Temps est capable de prouver si Blair était doté d'un "crédit" auprès de Bush. Selon "Le Figaro" parisien, tous les scenarios envisageables d'une gestion politique et économique de l'Irak post-guerre sont américains... autrement dit l'ecart de l'ONU. Pour la gestion politique de l'Irak, deux visions américaines font apparition...la première, soutenue par le vice-president americain, Dick Cheney, et les faucons a la Defense, prône le modèle Allemagne-Japon à la sortie de la seconde guerre mondiale, c'est-à-dire "compter sur les Irakiens en exil". La deuxième version, celle de Powell, qui estime que les Irakiens en exil sont incrédibles, appelle à sauvegarder la structure du pouvoir irakien actuel, en se bornant à remplacer les premiers cercles autour de Saddam Hussein.
halliburton_profiteering
Cependant, les deux visions se rencontrent sur la manière de gérer l'Irak par deux gouvernements, militaire conduit par le chef du QG des forces anglo-américaines, Tommy Franks, et un autre civil, qui sera probablement confié au général à la retraite, Jay Garner. Une hégémonie militaire et économique qui permet donc aux Etats-Unis de contrôler les ressources irakiennes. L'administration américaine semble avoir décidé d'assumer, seule, la gestion de l'Irak bien avant l'échec des efforts diplomatiques pour éviter la guerre puisque le président Bush avait crée, dès le 20 janvier 2003, le bureau de la "Reconstruction de l'Irak" chargé de "remettre le pays sur pieds". Quelques jours avant la campagne militaire contre l'Irak, le chef du bureau, Jay Garner, arrive, discrètement, à Koweit pour entamer ce que le Pentagone appelle "phase de prospection et de recrutement"...Une visite qu'un diplomate à l'ONU qualifie de "consécration de la nomination de Garner gouverneur de l'Irak". Bien que Bush ait donné l'impression, au sommet d'Acores, que l'ONU devait avoir un rôle essentiel dans la reconstruction de l'Irak, tous les indices sortis de la Maison-Blanche vont à l'encontre...

Des observateurs jugent que l'ONU serait responsable uniquement des affaires humanitaires... dans un reflet de la mentalité capitaliste des faucons de l'administration américaine. Le spécialiste des relations internationales au Monterey Institute for International studies, Gleen Wood, note que "l'option actuelle serait plutôt celle pour la gestion totalement americaine de l'Irak pour quelque temps, avec les Nations-Unies releguées a un role purement humanitaire". Et Wood d'ajouter que l'idée est de confier la majorité des contrats à des sociétés américaines et, parellèlement, placer une administration avec des civils américains investis de prérogatives de ministres "pour préparer un nouveau régime...suppose être démocratique", a-t-il dit. Dans ce contexte, la presse americaine a devoilé, voici quelques jours, un rapport secret sur le plan de la Maison-Blanche pour la gestion de l'Irak post-guerre. Selon ce rapport, Bush "écarterait" non seulement l'ONU, mais de nombreuses ONG. Un diplomate a l'ONU a dit que le président Bush punirait meme l'ONU qui n'a pas approuvé la guerre américaine contre l'Irak.

Le rapport secret renferme des informations sur des firmes americaines qui obtiendraient, en première étape de la reconstruction de l'Irak, des contrats pour 1,5 milliard de dollars sous couverture d'appels d'offres lance par l'Agence americaine pour le développement international (USAID), pour la construction des hopitaux, écoles et infrastructures. Le departement americain du tresor se chargerait même de "reconfigurer" la Banque centrale irakienne et d'émettre une nouvelle monnaie irakienne. Selon le quotidien francais "Liberation", quelques jours apres la sortie de ce rapport la lumiere, les informations se sont confirmées... Au cours de la dernière semaine de mars dernier, l'USAID a passé un contrat de 4,8 millions de dollars au groupe "Stevedoring Services of America", compagnie americaine de Seattle... Un appel d'offres que "Liberation" qualifie de "suspect" puisqu'aucune entreprise etrangère n'est appelé à y repondre. L'USAID avait, quelques jours avant, octroyé un premier contrat de 7,1 millions de dollars pour la logistique de l'Irak post-guerre au groupe americain "International Ressources Group".

De même, la firme americaine "Kellog, Brown and Root" (KBR) a été chargée par l'armee americaine d'éteindre les puits en feu a al-Remela (sud de l'Irak). "KBR" est une filiale de Halliburton, la compagnie petroliere ou Dick Cheney était vice-president jusqu'en 2000. Selon le "Center for Responsive Politics, Halliburton avait contribué au financement de la campagne éléctorale de Bush lui-même, mais le quotidien anglais "The Guardian" note que Cheney continue recoit toujours la somme annuelle d'un million de dollars de Halliburton en "compensations différées". "KBR" avait obtenu le contrat de construction du camp de detention pour les prisonniers d'al-Qaeda a Guantanamo. Passant en revue le conflit entre les faucons et les colombes americains, l'expert des Nations-Unies au "Wellesley college", Craig Murphy, dit ne pas savoir si Bush, lui-même, avait décidé ce qu'il ferait précisement en Irak.     "D'un côté, on a les faucons, avec Cheney, Rumsfeld et toute la clique qui poussent pour le contrôle americain; de l'autre, au sein du département d'Etat, il y a ceux qui sont prudents et qui estiment qu'il ne faut pas fermer la porte a l'ONU", a-t-il dit. Et M. Murphy d'ajouter le coût économique de la reconstruction de l'Irak, que les experts situent pour l'instant entre 70 et 200 milliards de dollars, pourrait tempérer les ardeurs de Bush...Une valeur qui pose la question "Comment Washington pourrait gérer, à elle seule, un tel plan avec un budget qui explose alors qu'on entre en periode pre-electorale ?".
Halliburton_taxs
Il semble que les Americains planifient de puiser dans les ressources pétrolières de l'Irak le coût de sa reconstruction. Ces ressources représentent, selon les experts, 10% des réserves mondiales, soit 120 milliards de barils, plaçant l'Irak seconde sur la liste mondiale des réserves derrière l'Arabie Saoudite. Dans ce contexte, l'USAID a passé des contrats directs pour un montant global de 900 millions de dollars à cinq sociétés americains: Bechtel Group, Fluor Corporation, KGB, Louis Berger Group et Parsons Corporation. Prétexte : Ces compagnies jouissent d'une large expérience dans la reconstruction. Mais, des sources européennes affirment que l'expérience n'est pas seule critaire de cette partialite flagrante de la part de l'administration-Bush. "La seule raison est que ces compagnies ont contribué au financement des partis americains par 2,8 millions de dollars depuis 1999 et que plusieurs figures de l'administration americaines y avaient occupé de hauts postes", ont-elles dit. Et ces sources d'indiquer que ces marches reflètent une intension americaine de contrôler le brut irakien au moment ou les experts pétroliers estiment que l'Irak pourrait produire 6 millions barils/jour au cours de cinq ans contre deux millions B/j avant la crise.

"Le Figaro" précise que ces marches supects ont suscité l'inquiétude de plusieurs pays, notamment la France, la Russie et la Chine, de voir les  regions de prospection pétrolière imposées à la politique de "bras de fer". La Chine avait conclu un accord avec Bagdad pour le ravitailler en équipements petroliers et developper un gisement pétrolier. Moscou, de son côté, pense à ses contrats conclus avec le regime-Saddam pour développer les gisements d'al-Qeranah, pour la valeur de 4 millions de dollars. Quant à la France, ses craintes dépassent les autres... Abstraction faites de ses ambitions d'obtenir des contrats de prospection pétrolière en Irak a travers "Total-Fina-elf", Paris veut sauvegarder ces aquis realises grace au pogramme "pétrôle contre nourriture". Depuis 1996, la France arrive en tête de la liste des exportateurs pour l'Irak, dans le cadre de ce programe, avec 15% des importations irakiennes. Selon des rapports officiels, les exportations francaises pour l'Irak étaient focalisées sur les appareils, les equipements et autres.

Le patron de la Federation francaise des industries mecaniques, Yvon Jacob, affirme la collaboration entre la fédération et le gouvernement francais pour preparer l'étape Irak de l'apres-guerre. Et M. Jacob d'ajouter que les entreprises francaises aspirent a une reconstruction sous tutelle de l'ONU. De son côté, Nadim Jazzini, directeur du service exportations "Regilait", a toujours espoir de reprendre pieds en Irak, un marche égale a 75 mille tonnes de lait conditionne, dont 18 mille pour le lait infantile. Les craintes francaises paraissent dans les déclarations du responsable de la société specialisée en materiel d'irrigation "Farmex", Nourredine Smali, qui dit: "Si c'est l'ONU qui se charge de l'apres-guerre, il n'y aura pas de changement à notre niveau. Par contre, si les decisions sont transferées aux Etats-Unis, cela risque d'être plus problématique de composer avec une Zona americana".
cheney_halliburton
Le problème est plus compliqué pour les sociétés francaises lies par des contrats avec l'Irak comme "Alcatel" qui a conclu un accord de 80 millions de dollars avec le gouvernement irakien. Egalement, les constructeurs français d'automobiles comme Peugeot et Renault, qui occupaient 20% du marche irakien des vehicules veulent protéger leurs intérêts. Pour dissiper les craintes des entreprises françaises, le ministère français des finances a souligné que le volume des exportations vers l'Irak en 2001 n'avait pas dépasser les 660 millions d'euros, soit 0,2% du total des exportations françaises. Mais, l'assureur des exportations "la COFACE" voit que l'Irak est un marche important pour la France. La COFACE precise qu'en 1990, un an avant la 2eme guerre du golfe, elle avait donne des garanties pour 20 milliards de francs français a des contrats d'exportation pour l'Irak, dont 14 milliards de FF en militaire et 6 milliards de FF en équipements civils et infrastructure. Des sommes vertigineuses qui font rêver les Français aujourd'hui mais aussi les Americains. La Grande-Bretagne, principale alliée des Etats-Unis, craint les intentions américaines... Blair déploie alors tout effort pour convaincre Bush, lors du sommet de Belfast, de "laisser" aux compagnies britanniques un "bon" morceau du gateau irakien: "Blair pourra ainsi résister aux pressions politiques".

Mais, les faucons de la Maison-Blanche affirment toujours que le dossier de l'Irak serait completement en mains americaines "au prix de laisser tomber quelques miettes", qui passeront par adjudications et appels d'offres au cours desquels Washington scande le slogan "intermediaires..s'abstenir" dans un signal de laisser loin du "gateau irakine copieux" ceux qui ont ose défier la decision americaine.

4 avril 2003

Fedayins de Saddam, Peshmerga, frappe nucleaire: options "Terreur" de la guerre

Les analystes et les stratèges militaires perdent leur souffle en suivant les développements des opérations "sur le terrain" en Irak et ailleurs, sans oublier les combats mediatiques en parallele menés par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne contre l'Irak.

Sur l'autre rive, Bagdad se "barde" d'une forte résistance aux attaques de l'armada la plus sophistiquée de la planète. Dans cette "immense" disparité de force, certains analystes occidentaux s'arrêtent devant de "simples" événements qui attirent les analystes "pro" ou "anti" guerre. Abstraction faite des positions des pays, de l'equilibre des intérêts internationaux, régionaux et individuels; abstraction faite de la dimension stratégique perçue par les partisans ou les opposants, la guerre peut virer sur des scenarios non sans danger chacun puisqu'ils ouvrent la voie à des options "Terreur".

fallujah8avril2004_12_2
Plusieurs analystes se sont arrêtés devant l'evolution de la guerre au 23 mars (jour 4):"l'Incident du dimanche" qui risque de devenir un "scenario de claquettes" qui a secoué les Américains et leurs Britanniques, surtout avec le bilan lourd de 10 morts et de 5 prisonniers de guerre parmi les forces américaines. Un convoi de Marines avance, joyeux, dans les territoires irakiens, à partir des frontières koweitiennes, vers Bagdad "objectif déclaré" de la guerre. Approchant de l'Euphrate et a proximité de Nassiriyah, une voiture irakienne s'approche du convoi avec le drapeau blanc hissé, en signe de résignation... Les Marines la prennent à la légère et partis recevoir "les fleurs" promises par Washington et ses services de renseignements !

A leur stupefaction, la ruse traditionnelle était au rendez-vous...les tirs partent en pluie des pistolets et des lance-missiles à partir de la voiture irakienne...Plus de 10 morts et 50 blessés Marines ainsi que de la destruction du vehicule. Selon l'ABC americaine, cette opération est la première apparition des milices "Fedayins de Saddam", en tenue civile, sur la scène des operations militaires en Irak. L'ABC s'interroge sur cette operation et se demande si elle n'ouvre pas la porte à d'autres similaires, alors que les combats s'approchent des villes, surtout Bagdad, ou stationnent les forces "elite" de l'Irak, celles de la garde republicaine...

La reponse ne se fait pas attendre...une opération martyr tombe le Jour 10 de la guerre (29 mars), quand un officier irakien, à proximite de Najaf, se fait exploser en voiture piegée, occasionnant la mort de 4 soldats americains. Loin des forces militaires régulières irakiennes stationnées dans les grandes villes telles Bagdad, Bassorah, Mossoul et Kirkouk, un grand nombre de milices paramilitaires, notamment les "Fedayins de Saddam", crées en 1995 par Oudai, fils aîné du président Saddam.

Selon Anthony Cordsman, spécialiste americain au Centre international des etudes strategiques et internationales (CSIS), les "Fedayins de Saddam" comptent 30 à 40 mille éléments. Selon M. Cordsman, plusieurs fois appelé à travailler pour les services américains de renseignements, de la sécurite nationale et le Pentagone, les "Fedayins de Saddam" englobent l'unité spéciale de "La brigade d'execution". chargée d'eradiquer l'opposition irakienne. Les "Lionceaux de Saddam", un autre groupe, réservé des Irakiens de 10 à 16 ans et "Les brigades d'al-Qods" qui compte quelque 7 millions Irakiens volontaires. Mais Cordsman souligne que ce chiffre, même baissé à 1 million, reste toujours exagéré.

Le spécialiste américain affirme que le régime irakien tenait à munir ces miliciens, distribués sur les grandes villes irakiennes, d'armes developpées en prevention de toute attaque contre ces villes. Et M. Cordsman d'ajouter que le regime irakien tenait aussi à la tenue civile des "Fedayins de Saddam" pour renforcer l'esprit de resistance auprès des Irakiens armés pour affronter les forces anglo-americaines dans leur tentative d'envahir les villes irakiennes, surtout Bagdad. Dans des déclarations à l'ABC americaine, des responsables militaires américains ont indiqué que le groupe de "l'operation du dimanche était envoyé par Bagdad, deux semaines avant la date de cette operation afin de defendre "Nassiriyah" contre toute éventuelle attaque.

Selon les mêmes sources, le piège dressé aux Marines était anterieur pour renforcer les forces regulières au sud. Ces sources doutent de la loyaute de ces forces au regime-Saddam. Lors d'une conference de presse tenue au Qatar, le commandant en chef des forces anglo-americaines, Tommy Franks, a avoué que les troupes américaines évitaient, exprès, l'armée irakienne mais que les "Fedayins" etaient entrés en "opération" avec l'arrière-colonne de véhicules americains en route pour le nord de l'Irak. "Nous savons que les "Fedayins" prennent naturellement une position pour freiner nos manoeuvres et nous créer des difficultés dans les régions lointaines", a affirmé le commandant Franks. Malgré les declarations du commandant americain, la chaîne ABS a soulevé les doutes de certains spécialistes que l'"operation du dimanche" ait été l'oeuvre des "Fedayins de Saddam".
peshmerga
M. Ibrahim al Maarachy, chercheur au centre des études de desarmement en Californie, souligne que les "Fedayins de Saddam" ont été utilisés dans des opérations interieures et n'avaient reçu aucune formation militaire. "Je ne crois pas qu'ils soient capables de mener une operation du genre.. Ils menent seulement des assassinats...l'operation demontre que les auteurs étaient des professionnelles comme et le cas des forces d'elite, connues par leur cruauté et leur haute compétence", a-t-il dit. M. al-Maraachy avait fait éclaté, dans une récente recherche, le scandale du rapport britannique ou le gouvernement-Blair avait "puisé" d'anciennes informations en les publiant comme provenant des services de renseignements. M. al-Maraachy souligne que les "Fedayins de Saddam" sont des milices paramilitaires, chiffrés à un grand nombre de jeunes du tribu "Abou Nasser" et des tribus sunnites des régions voisines de "Takrit", pays natal de Saddam Hussein.

Il estime que les "Fedayins de Saddam" sont de 18 mille a 40 mille jeunes "habilement" sélectionnés par Oudai Saddam, contrairement à l'armée populaire formee de volontaires de toute âge et toute capacité. De son côté, l'analyste Tobi Dodge, de l'Universite de Worweck, juge que les "Fedayins" opéreront dans les régions urbaines, surtout si les forces anglo-americaines accèdent aux grandes villes telles Bagdad et Bassorah. Selon M. Dodge, ces milices n'entreront pas actuellement "en action". "Ils seront des derniers groupes que lancerait Saddam sur le champ de la bataille pour recevoir les Marines a Bagdad", a-t-il dit. La chaîne ABS souligne que les "Fedayins de Saddam", normalement en tenue  noire, ont attiré, en l'an 2000, l'attention de la communauté internationale et des associations des droits de l'Homme par leur implication dans des executions d'Irakiennes dans les rues de Bagdad.

Selon l'ABS, les têtes, decapitées, étaient suspendues devant les porches dans les années 2000-2001 par des milices dans des operations qualifiées, à cette époque, de l'éradication des "prostituées".Loin des allégations concernant les "Fedayins de Saddam", ces milices représentent un scenario de cauchemar prevoyant des combats sanglants contre les forces anglo-americaines qui progressent vers Bagdad. Le deuxième scénario "Terreur", des combats en Irak, est tourné dans le nord du pays...Les observateurs craignent que les milices kurdes, le Peshmerga, fassent partie de l'équation de la guerre...Le nombre d'éléments Peshmerga, dont des combattants farouches, est, selon des sources kurdes, est estimé à 100 000.

Les Peshmerga ont apparu sur scène quand les Etats-Unis les avaient utilisés en atout pour ouvrir le front du nord afin d'atteindre plusieurs objectifs, dont l'accès rapide aux gisements de Kirkouk et de Mossoul, les régions les plus riches en brut.
Ajoutons l'évolution des combats qui a poussé les Americains a accelérer les plans pour alléger la charge des forces anglo-americaines dans le sud de l'Irak face à la resistance irakienne acharnée dans plusieurs villes et la possibilite d'assiéger Bagdad à partir de plusieurs axes. La Turquie a entamé les plans américains en refusant le déploiement de 62 mille soldats americains au Nord de l'Irak, par la peur qu'une telle mesure renforce les Kurdes Irakiens. Ceux-ci peuvent partir vers les régions riches en petrole et renforcer l'idee d'une independance et d'une proclamation d'un Etat kurde dans le nord de l'Irak.
acc_295
Le risque Peshmerga est derrière le désir d'Ankara d'envoyer des troupes dans la region malgré l'opposition américaine. De même, les nouvelles sur un parachutage américain au nord de l'Irak et la présence de près de 1000 soldats américains des forces spéciales redoublent les craintes d'Ankara. Ces nouvelles reflètent une cooperation kurdo-americaine pour former militairement et armer les Peshmerga dans le but de défendre le nord en cas d'une attaque irakienne. Les observateurs estiment que les Peshmerga "qui connaissent parfaitement la topographie irakienne", peuvent devancer les forces americaines, tel etait le cas avec l'Alliance du nord en Afghanistan.

Or, c'est un front "ajouté" aux forces irakiennes, car les Peshmerga sont habitués aux combats dans un climat difficile, et peuvent donc faciliter la mission des Marines et surtout des commandos americains. La participation Peshmerga ouvre la porte à plusieurs éventualités. la plus optimiste, selon des observateurs neutres, est une série de carnages et de combats entre les factions irakiennes, dans le risque de prolonger la guerre, allant ainsi en contre-courant avec la volonté de Washington qui s'efforce de l'ecourter pour réduire les pertes, alleger les retombées economiques, et éviter les pressions de l'opinion publique mondiale et americaine.

La pire des éventualités sera "l'implication d'Ankara dans une guerre entre les factions kurdes au sud de la Turquie et au nord de l'Irak", dans  un pari "grave" qui risque d'élargir le cercle de la guerre et de "gener" les Americains dans leur tentative de rester loin des combats "marginaux" qui ne font pas partie de leurs calculs.

Le troisième scenario, recemment favorisé par plusieurs experts militaires en Italie, est le recours du Pentagone, à l'option nucleaire pour trancher la guerre, de peur de "tomber dans un nouveau marécage Vietnam". Les observateurs tremblent devant une telle éventualité, surtout avec la guerre qui se prolonge au-dela de toute estimation de la part des Americains. Un expert militaire russe va plus loin dans son pessimisme...Il prévoit que Washington peut "feindre" une présence d'armes de destruction massive (chimiques ou biologiques) en Irak pour justifier, à l'opinion publique mondiale et americaine, cette frappe nucleaire. Cette option est à la tête du triangle "Terreur" des scenarios de la guerre dont personne ne peut estimer la fin.

30 mars 2003

"Pétrole contre nourriture"..une histoire riche de polémiques, de différends et de tragédies

La Communauté internationale a proposé une série de formules d'aides humanitaires face aux crises humanitaires qui déchirent le globe terrestre... Mais le programme "Petrole contre nourriture", imposé à l'Irak, devance toujours ces formules, sans concurrence aucune, pour avoir soulevé, comme programme international, de polémiques et de différends des plus chauds, sans parler du drame produit par l'imposition des sanctions au peuple irakien. La mise en vigueur du programme est lourde d'événements saccadés, de développements et d'étapes "trés attirantes".
oilfood
Ce programme, père de 14 resolutions du Conseil de securite, a suscité une polémique d'envergure au niveau regional, international et intellectuel, pour avoir contenu des clauses sur la nourriture et les médicaments destinés au peuple irakien.
Ce peuple a fait l'objet d'une surveillance "de taille" par l'ONU qui avait approuvé et dans le cadre du programme, jusqu'au 31 mars 2000, 7.118 contrats pour une valeur de 11,486 milliards de dollars, sur un total de 12.675 contrats. La scène jouée vendredi au Conseil de sécurite prouve que "Petrole contre nourriture" arrive en tête des formules d'aides humanitaires proposées...Le Conseil a approuvé la 14eme résolution sur la reprise du programme. Ainsi, le processus de la formule, adoptée le 14 avril 1995, reprendra.

L'affaire "Pétrole contre nourriture" remonte au 2 aout 1990, debut de l'imposition des sanctions a l'Irak. A cette date, Le Conseil de securite promulgue la résolution 661, dans le cadre de l'article 41 de la charte de l'ONU, sur l'imposition des sanctions économiques de large envergure à l'Irak. La 661 stipule également la formation d'un comité de sanctions parmi les  membres du Conseil de sécurité, pour surveiller le respect de l'embargo. Le Conseil confie au comité, par la résolution 715, le contrôle de toutes transactions conclues par l'Irak.

Suivons la trace de "Petrole contre Nourriture", ce programme (juste!!!) censé soulager un peuple prive par l'embargo":

       * 25 septembre 1990: le Conseil de securite promulgue la resolution 670 pour imposer un blocus a tous les moyens du transport de ou pour l'Irak.

       * Avril 1991: La guerre contre l'Irak est achevée, le koweit libéré et son gouvernement restaure. Le respect des disposition de la Charte de l'ONU devait conduire alors à l'arrêt des sanctions économiques.

       * 3 avril 1991: Le Conseil de sécurité adopte la résolution 687: L'Irak devra verser les endemnites de la guerre, former l'UNSCOM pour desarmer l'Irak et régler la question des prisonniers de guerre koweitiens disparus.

       * 14 avril 1995: Le Conseil de securite approuve, dans sa resolution 986, le programme "Petrole contre nourriture": un programme que l'Irak refuse.

       * Mai 1996: Memorandum d'accord Irak-ONU sur les modalites d'application de la 986. Conformément au memorandum, l'Irak vendra du pétrole pour 2 milliards de dollars, tous les 6 mois. La recette sera versée dans un compte controle par l'ONU et servira à payer pour l'Irak nourriture, médicaments et materiaux de reconstruction d'infrastructure. Dans le programme, 53% de la recette du pétrole irakien sont consacrés au volet humanitaire (nourriture, medicaments, materiel et besoins de première nécessité pour la population), 30% à compenser les victimes de la guerre avec le Koweit, 13% aux 3 regions kurdes au Nord de l'Irak, 0,8% pour les  frais  de l'UNSCOM et 2,2% pour le service administratif et bancaire du programme. Le memorandum stipule aussi la mise en vigueur du programme, par Bagdad,  dans 15 gouvernorats du sud et du centre de l'Irak alors que les trois gouvernorats du Nord seront confiés a l'ONU.

       * 20 Fevrier 1998 : Prise de la resolution 1153 du Conseil de sécurité  pour élever le plafond d'exporation du brut irakien à 5,2 milliards de dollars tous les six mois, dont 300 millions pour importer du matériel pour ameliorer les capacités d'exportation pétrolière irakienne. Mais, la "tortue 661" entrave la machine vente-achat irakienne. Chaque demande et chaque pièce met des semaines avant d'être approuvée, sans parler de la raffinerie de Bassorah bombardée en décembre 1998 qui a ajouté à la souffrance du secteur pétrolier irakien.

       * 4 octobre 1999: Le Conseil de securite publie la 1266 pour permettreà l'Irak d'exporter pour 3 milliards de dollars supplémentaires jusqu'a la fin de la 6ème phase de "Petrole contre nourriture", en novembre 1999.

       * 19 novembre 1999: la résolution 1275 reconduit de 15 jours le programme et le Conseil espère exploiter cette période à convenir de la suspension des sanctions imposées a l'Irak. En reaction, Bagdad part en contre-attaque et arrêté l'exportation du brut.

       * 10 décembre 1999: Le Conseil de sécurité reconduit, de six autres mois par la résolution 1281, "Pétrole contre nourriture". La résolution plafonne a 5,26 milliards de dollars, la recette du pétrole irakien de 6 mois. L'Irak reprend ses exportations pétrolières au bout interruption de 3 semaines.

       * 17 décembre 1999: Le Conseil de securite promulgue la résolution 1284 malgre l'abstention de 3 de ses membres permanents (la Russie, la Chine et la France). La 1284 prévoit l'instauration d'un nouveau système d'inspection d'armes de destruction massive en Irak contre la suspension des sanctions pour 120 jours renouvelables. Par cette resolution, la Commission de surveillance, de verification et d'inspection des Nations-unies (COCOVINU) remplacera l'UNSCOM. La Russie s'est abstenue parce qu'elle jugeait la résolution "sans avenir" dans la poursuite des bombardements américano-britannique. La Chine a mis, elle, en garde les deux puissances contre le recours arbitraire a la force.Pour la France, le desarmement de l'Irak doit entraîner une levée et non pas une suspension de sanctions. Bagdad rejette cette résolution de 1284.

       * 26 janvier 2000: Le Conseil de securite approuve le choix de M. Hans Blix pour présider la COCOVINU, à la place de M. Rolf Ekeus, directeur de l'UNSCOM, désigné par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan et refusé par Bagdad et Moscou à cause des doutes suscités lors de sa présidence de l'UNSCOM de 1991 a 1997.

       * 31 mars 2000: Le Conseil de sécurité approuve la résolution 1293 qui autorise l'Irak à entamer 600 millions de dollars (au lieu de 300 millions) de sa recette pétrolière pour rehabiliter son infrastructure pétrolière.

       * 8 juin 2000: Le Conseil de sécurité adopte la résolution 1302 pour prolonger de 180 jours "Petrole contre nourriture" a partir du 9 juin. Dans la résolution, le Conseil de sécurité appelle le secrétaire général de l'ONU a nommer des experts indépendants pour rédiger un rapport détaillé sur la situation humanitaire en Irak.

        * 1er juin 2001: La résolution 1352 reconduit le programme pour un mois.

       * 3 juillet 2001: La résolution 1360 renouvelle Pétrole contre nourriture pour 150 jours sans faire aucune modification de sanction contre l'Irak. Par l'opposition de la Russie, la Grande-Bretagne renonce finalement à faire voter, une résolution sur lesdites "sanctions intelligentes".

       * 14 mai 2002: Le Conseil de sécurité adopte la resolution 1409 qui modifie le système des sanctions et prolonge de six mois "Pétrole contre nourriture". La résolution stipule que la COCOVINU et l'AIEA contrôle "de près" les produits susceptibles de servir des fins militaires.

       * 4 decembre 2002: Le Conseil de sécurité approuve la resolution 1447 qui renouvelle de six mois le programme "Petrole contre nourriture".

       * 30 decembre 2002: La résolution 1454 qui prolonge la liste des articles "interdits" d'importer par l'Irak, dans une procedure de durcissement de sanctions.

       * 28 mars 2003: La résolution 1472 est votée à l'unanimité sur la reprise du programme "Petrole contre nourriture", arrêté la veille de la guerre anglo-americaine contre l'Irak. La Russie a souligné que cette resolution constituait une solution "provisoire" de 45 jours. D'après les registres du programme "Petrole contre nourriture" une série de contrats approuvés, annulés et reportés par le comité des sanctions.

       Selon les chiffres du bureau de l'ONU charge du programme Irak, 12675  contrats sont reçus jusqu'au 31 mars 2000 et conclus par l'Irak avec les compagnies et les autres pays. Ces contrats sont partagés comme suit :

    ============================================================================
    Contrats recus           Contrats approuvés             Contrats en attente
    ============================================================================
    phases                    valeur en millions    valeur en million 
    de 1 a 7      nombre            USD          nombre   USD  nombre
    --------------------------------------------------------------------------
    produits
    alimentaires   1877            5652            1370            1       2 
    Traitement
    de produits
    alimentaires    664               806             414          187     51 
    Medicaments   1971            1165            1611         165    102 
    Pieces de
    rechange         2534             846            1656          316    517 
    Electricité         967             858              643          423    163 
    Eau                   443             501              291          138     58 
    Agriculture        898             690              633            13     59
    Education          401             208              192            67     90
    Regions
    kurdes             2783             698              268              1    13
    --------------------------------------------------------------------------
    Total             12675          11486          7118      1640  1114
    ========

Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 > >>
Points de Vue
Publicité
Newsletter
Publicité