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20 mars 2007

Apres quatre ans, la guerre en Irak a conduit au déséquilibre géopolitique plutôt qu'à la démocratie

La guerre américaine en Irak a perdu son but initial. Au lieu de réaliser les voeux de Washington de démocratiser le Proche et le Moyen-Orient, cette guerre n'a causé qu'un grave déséquilibre dans la géopolitique du Moyen-Orient. Il est maintenant devenu très difficile de transformer l'Irak en un modèle de la démocratie.

Quatre ans après le déclenchement de la guerre en Irak, qui a coûté la vie à des centaines de milliers de victimes parmi les Irakiens, outre 3500 soldats des forces de la coalition, on peut dire que cette guerre n'a réussi qu'à renverser le régime de Saddam Hussein, exécuté au dernier jour de 2006.

Mais cette guerre a transformé la vie quotidienne des Irakiens en une sorte d'enfer... Le nombre des attaques terroristes et les actes de violence sectaire augmentent et continuent à de le faire de manière grave. La situation actuelle a également soulevé des sentiments de haine à l'égard de la présence américaine, et plongé les Etats-Unis et leurs alliés dans un marécage de conflits sanglants.

Tous ces scénarios catastrophiques ont poussé Washington à modifier sa stratégie militaire en Irak jusqu'au limogeage du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, un des faucons de l'administration américaine. Ils ont aussi poussé à la nomination de Robert Gates, connu par sa modération, à sa place après l'échec du plan de Rumsfeld basé sur l'utilisation de technologies de pointe dans les opérations militaires en Irak pour réduire le nombre des soldats. La première décision du Pentagone, après que Gates ait pris la portefeuille de la défense, était l'envoi de 25 mille soldats américains supplémentaires en Irak, ce qui porte le nombre des forces américaines dans ce pays à plus de 160 mille militaires. Une mesure que les analystes estiment très tardive.

Selon les observateurs, il semble que le Président américain George W. Bush et le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki étaient convaincus que la réalisation de victoire militaire seule ne suffirait pas à réaliser la paix en Irak. Il fallait également parvenir à la réconciliation entre les différentes couleurs, communautés et sectes du peuple irakien, ce qui a incité les Etats-Unis, aussi bien que les Irakiens, à recourir aux pays voisins de l'Irak pour leur demander à aider à réaliser la stabilité en Iraq.

Les analystes voient que la conférence qui s'est tenue le 10 mars sur la sécurité en Irak a été la première étape dans cette direction. Il jugent également que le fait que les responsables américains se trouvaient avec les "ennemis" (la Syrie et l'Iran) à la table des négociations est une preuve que l'administration américaine a perdu son pari sur "La réalisation de la démocratie" dans la région partant de l'Irak.

Au lieu d'imposer l'isolement à l'Iran, la guerre en Irak et la chute du régime de Saddam Hussein ont aidé à renforcer le rôle du régime iranien et à accroître son influence dans la région, ce qui s'applique également à ses alliés: la Syrie, Hezbollah au Liban et Hamas dans les territoires palestiniens occupés.

Suite à l'échec des Etats-Unis en Irak, la voie a été ouverte devant la Russie, qui entretient des relations étroites avec Teheran, pour restaurer son influence et sa présence dans la région. Pour cela, le Président russe Vladimir Poutine a effectué une tournée dans la région qui l'a mené en Arabie saoudite, au Qatar et en Jordanie.

Et les analystes de souligner qu'au moment où Washington devait consolider son influence dans le Moyen-Orient, elle se trouve plus que jamais obligée de tenir compte de l'attitude des puissances régionales avant de prendre n'importe quelle décision concernant la région.

D'autre part, cet échec a plongé les Etats-Unis dans une crise morale grave comme le constate Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la sécurité nationale américaine. Il affirme que le coût de la guerre de Bush contre le terrorisme était très élevé. "Bush a sacrifié la crédibilité et la légitimité des Etats-Unis et le respect du monde", ajoute-t-il.

La crise est plus profonde dans la société américaine, où les récents sondages ont montré que 59% des Américains croient que la guerre en Irak était une grave erreur, le taux le plus élevé depuis le déclenchement de la guerre. 35% seulement des Américains ont confiance en Bush.

Bush n'est pas le seul perdant dans ce pari. Le Parti républicain, à qui appartient Bush, a perdu la majorité au Congrès dans les élections organisées en novembre dernier avant que l'administration américaine ne reçoive en pleine figure la publication du rapport de la commission Baker-Hamilton, qui critique la façon par laquelle la Guerre En Irak a été gerée.

Tout cela a conduit l'administration américaine à changer sa politique étrangère et de montrer plus de souplesse à l'égard de plusieurs autres questions. Dans ce contexte, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a été chargée de recourir à la voie diplomatique et d'examiner la possibilité d'engager un dialogue avec l'Iran et la Syrie. Rice est également chargée de revivifier le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, en plus de parvenir à un accord avec la Corée du Nord sur son programme nucléaire.

Cette nouvelle tendance adoptée par Washington était inimaginable il y a quelques mois. Après six années des attaques du 11 Septembre 2001, Washington a adopté, à nouveau, une politique de dialogue et d'ouverture au monde.

Mais la question qui se pose maintenant est de savoir pourquoi ce changement ? Pourquoi l'administration américaine a attendu tout ce temps pour changer sa tendance ? Pourquoi le rythme de ce changement accéléré ?

La réponse réside dans l'approche des élections présidentielles aux Etats-Unis en Novembre 2008. L'administration actuelle n'a que quelques mois seulement pour prouver le succès de sa politique en Irak, notamment après que la question de la présence américaine dans ce pays soit devenue une pierre angulaire dans le choix par les Américains du prochain président des Etats-Unis.

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