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30 mars 2007

Quelle valeur donnée aux chiffres du chômage en France ?

Le chômage en France s'élèverait à 8,8%. Ce chiffre, dévoilé dans un rapport de l'Office statistique des communautés européennes "Eurostat", a soulevé une énorme polémique dans les milieux financiers et politiques français, notamment entre les candidats aux élections présidentielles françaises qui auront lieu en avril prochain.

La polémique porte sur la crédibilité des chiffres et des statistiques concernant la performance de l'économie française. Certains hommes politiques accusent le gouvernement de contourner les chiffres à des fins politiques, alors que d'autres voient les statistiques du gouvernement français comme des "contes légendaires" que les mères racontent d'ordinair à leurs bébés. D'autres sont allés jusqu'à considérer les chiffres publiés par le gouvernement, notamment en ce qui concerne le chômage et le taux de croissance, comme une "hallucination politique" qui ne satisfont que les "naïfs".

Dans un rapport publié aujourd'hui, l'Eurostat a revisé en hausse ses estimations concernant le taux de chômage en France pour le mois de février. Il a souligné que le taux de chômage s'est élevé à 8,8%, alors que l'Institut national de statistique et des études économiques (INSEE) a indiqué que ce taux était de 8,4%.

D'autre part, l'Eurostat a modifié ses précédentes estimations du taux de chômage en France pendant plusieurs mois, expliquant que ces taux ont témoigne d'une hausse entre 0,4% et 0,5% depuis mai 2006.

Une fois la publication du rapport d'Eurostat, la question de la crédibilité des chiffres et des statistiques officielles françaises concernant le chômage, qui est l'un des plus importants dossiers de la course a l'Elysee, a éclaté.

De son côté, l'actuel gouvernement de droite, qui soutient le candidat de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), Nicolas Sarkozy, s'est félicité de ce qui a été realisé en février où le gouvernement a été en mesure de baisser le taux de chômage à son plus faible niveau depuis juin 1983.

L'attitude des partis de l'opposition était différente. Le Parti socialiste a douté de la crédibilité des chiffres sur le taux de chômage donnés par le gouvernement, alors que la candidate du parti aux élections présidentielles, Ségolène Royale, a annoncé son plan pour surmonter le chômage. Un plan qui propose que les pouvoirs publics prennent en charge pendant un an "la totalité des salaires et des charges" de jeunes non qualifiés, âgés de 16 ans et plus, dans les entreprises artisanales et commerçantes n'excédant pas dix salariés.

Selon le plan Royale, appelé "contrat première chance", les patrons s'engagent à recruter ces jeunes, qui auront le droit aux prestations de chômage pour un an en cas de licencement.

La réaction des français à l'égard de ce plan a été positive, comme l'explique un sondage d'opinion réalisé par la revue "Les Echos". 44% des Français pensent que Royale sera plus efficace pour résoudre le problème du chômage que Sarkozy. 42% des français restes pourtant favorables à Sarkozy.

Pour sa part, Maurice Leroy, proche du candidat de "l'Union Democratique français" (centre) François Bayrou, juge que que le gouvernement prend les citoyens pour des "naïfs". Il indique que pendant les 26 dernières années les différents gouvernements français ont annoncé, avant les élections présidentielles, la baisse des taux de chômage et de l'inflation et la hausse du pouvoir d'achat.

Pour la candidate du Parti communiste, Marie-George Buffet, les chiffres publiées sont faux : "Le maquillage des chiffres ne trompe personne, et surtout pas les Français", a-elle ajouté.

De son côté, la candidate de la "Lutte Ouvrière" Arlette Laguiller voit que les chiffres gouvernementaux ne sont que des balivernes. "Les chiffres publiés par le gouvernement s'apparentent à un mensonge d'Etat", a-t-elle précisé.

Selon Laguiller, de nombreux jeunes frustrés n'enregistrent pas leurs noms sur les listes des chômeurs. Elle ajoute que le nombre des chômeurs ne peut pas avoir baissé alors que l'on ne cesse de supprimer des emplois dans toutes les entreprises, dans toutes les régions du pays. Elle voit que le nombre des chômeurs est beaucoup plus que les chiffres publiés par le gouvernement sans compter tous les "chômeurs partiels que sont les CDD, les intérim".

Le candidat du "Mouvement pour la France ", Philippe de Villiers, a accusé le gouvernement de falsifier les chiffres sur le chômage.

Pour sa part, le candidat indépendant et anti-mondialisation, José Bové pense que tous les chiffres ne sont pas sur la table, notamment ceux des DOM-TOM. "Les chiffres actuels ne reflètent pas la réalité du chômage", a-t-il dit.

Selon lui, la France a connu l'an dernier de troubles et des émeutes dans les banlieues dans plusieurs villes françaises, notamment à Paris. Ces banlieues témoignent d'un très fort taux de chômage.

A la suite de ces émeutes, des manifestations massives ont éclaté en raison de la crise du contrat première embauche (CPE) élaboré par le gouvernement de Dominique de Villepin. Ce contrat est assorti d'une "période de consolidation" de deux ans durant laquelle l'employeur peut rompre le contrat de travail sans en donner le motif. Un fonctionnement jugé injuste par bon nombre de Français.

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