Selon des économistes, les menaces du Venezuela d'arrêter ses exportations pétrolières vers les États-Unis ne sont pas efficacie
Au moment où le Venezuelamenace, une fois de plus, de priver les États-Unis de son pétrole en riposte à leurs différends avec le groupe pétrolier américain "Exxon Mobil", les experts excluent l'idée que Caracas applique cette procedure. Elle aurait, selon eux, aurait des effets négatifs sur le Venezuela.
Cité par "France 24", Elio Oheb, rédacteur en chef de la revue americaine "World Petroleum" dit qu'au moment où les États-Unis sont le premier acheteur du pétrole vénézuélien, avec 3,2 millions de barils par jour, cette quantité ne représente que 10% des importations américaines du pétrole.
Oheb explique que les États-Unis avaient déjà temoigné de l'arrêt des exportations pétrolières vénézuéliennes lors de la grande grève contre le régime du président vénézuélien Hugo Chavez en Décembre 2002, une grève qui a paralysé le secteur pétrolier au Venezuela jusqu'en Janvier 2003.
Et Oheb d'ajouter qu'à l'époque, le Mexique et le Canada, ont pu couvrir le manque du brut vénézuélien, un rôle que les deux pays peuvent toujours si Chavez met en œuvre ses menaces. Il fait remarquer qu'en cas d'arrêt des exportations petrolieres vénézuéliennes, les autorités américaines vont augmenter leurs achats du pétrôle du Moyen-Orient.
D'autres analystes économiques disent que si le président vénézuélien Hugo Chavez met en vigueur ces menaces, son régime sera "la première victime". Ils explique à Radio France International que si l'administration du Président americain George W. Bush est vraiment déterminée à renverser Chavez du pouvoir, elle pourrait annoncer intentionnellement le boycott du pétrole vénézuélien.
Les analystes voient qu'une telle mesure aurait un effet moindre sur l'économie américaine. "Mais elle va détruire l'économie du Venezuela, compte tenue de la qualité du pétrole vénézuélien (huile lourde) qui exige des raffineries spéciales qui se trouvent aux États-Unis", ont-ils affirmé.
Pour sa part, "Standard and Poor's" juge que la menace vénézuélien n'est pas appliquable car les importations americaines du pétrole vénézuélien représentent la moitié du revenu de la compagnie pétrolière nationale "Petrolios de Venezuela".
Les experts disent que 25% du PIB du Venezuela provient du secteur pétrolier, alors que les taxes payées par "Petrolios de Venezuela" représentent 50% du budget de l'Etat.
Selon la Banque "JB Morgan securities", l'arrêt du commerce pétrolier entre les deux pays est impossible. "L'attitude du gouvernement vénézuélien ne mènera qu'a créer un facteur psychologique qui pousserait les prix du brut à la hausse, à court terme.
Jusqu'à présent, la réaction du gouvernement vénézuélien s'est arrêtée à la suspension des relations commerciales avec "Exxon Mobil", le plus grand groupe pétrolier dans le monde, accusé par Caracas de jouer les "escarmouches judiciaires et économiques".
"Exxon Mobil" a recourru a tous les moyens judiciaires pour obtenir une indemnisation de Caracas, après que cette dernière ait commencé, début mai, la nationalisation des gisements dans le bassin de l'Orénoque.
Le Venezuela veut acquérir au moins 60% du capital des entreprises qui investissent dans des gisements dans cette région, ce que "Exxon Mobil" a refusé. La compagnie americaine a déposé en Septembre une demande d'arbitrage international pour les dommages qu'elle avait subis après son retrait de l'Orénoque. Dans ce contexte, elle a demandé l'appui de nombreux tribunaux dans le monde, y compris le tribunal de New York.
Les mesures de prévention prises par "Exxon Mobil" devant les cours Britanniques et néerlandaises ont pour objectif le gel d'avoirs de 12 milliards de dollars appartenant à "Petróleos de Venezuela", alors que le gouvernement vénézuélien affirme que "Exxon Mobil" surestime la valeur de ses investissements au Venezuela.