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1 septembre 2007

Hausse des prix des matières premières : les économies africaines menacées

Malgré que l'Afrique soit la principale source de la plupart des matières premières dans le monde, les économies africaines sont menacées par les prix élevés de ces matières qui sont devenus un fardeau sur les consommateurs dans le continent noir caracterisé par la hausse du taux de pauvreté.

Après quelques mois de calme, la hausse des prix est redevenue l'un des préoccupations majeures des citoyens de plusieurs pays africains. Les économistes estiment que la hausse des prix des matières premières notamment, de pétrole, influe sur les principaux produits alimentaires comme les céréales.

La hausse des prix des matières premières mène à l'augmentation des coûts de transport et de fabrication. D'autre part, le recours par certains pays à l'utilisation de céréales pour produire d'autres sources d'énergie exerce des pressions sur les prix de ces matériaux.

Dans une étude sur l'impact des prix élevés en Afrique, la Banque africaine de développement (BAD) juge que les efforts de développement dans le continent noir, notamment dans les pays non-producteurs de pétrole, menacent d'affecter la vie quotidienne des peuples africains, alors qu'une décision d'augmenter les salaires ne peut pas, sauf rarement, couvrir le coût de l'inflation résultant de la hausse des prix.

La banque explique que les prix élevés du pétrole conduisent à l'augmentation de la facture de l'énergie, notamment dans les pays non-producteurs du pétrole, et par conséquént, entraine une hausse le volume des dépenses publiques dans le domaine du développement.

Assadras Ndikumana, journaliste burundais, dit que son pays témoigne depuis début mai dernier d'une hausse spectaculaire des prix des denrées alimentaires. Il souligne que les Burundais estiment que la promesse du gouvernement d'augmenter les salaires a contribué à la hausse des prix. Selon eux, l'augmentation des salaires ne va pas de pair avec la hausse des prix, ce qui a poussé les syndicats à menacer de recourir à des mesures "dures" pour lutter contre la hausse des prix, si les citoyens ne ressentent pas l'impact de la hausse des salaires.

Au Cameroun, les citoyens ressentent, de manière plus forte, l'impact de l'inflation.Les prix des produits alimentaires ne cessent pas d'augmenter au moment où les Camerounais ont un faible pouvoir d'achat.

Dans ce contexte, le journaliste camerounais, Boleikarb Assumba dit que les habitants ont recourru à la réduction de la qualité de leur repas comme seule solution pour faire face aux prix élevés. En Algérie, où le pays connaît une hausse continue des prix des produits alimentaires depuis des mois, les Algériens craignent que les prix continuent de hausser avec l'approche du mois de Ramadan qui temoigne de la hausse du taux de consommation.

Selon le Bureau national algérien des statistiques, le taux d'inflation a atteint 2,6% au cours du premier semestre de l'année en cours, mais les économistes estiment que le taux est beaucoup plus élevé que les chiffres officiels. Rashid Malaoui, membre d'un syndicat algérien indépendant, affirment que les prix augmentent d'une façon beaucoup plus élevée que la hausse des salaires. Il souligne que le revenu moyen en Algérie est de 11 5000 dinars par mois (120 euros), ce qui n'est pas suffisant pour répondre aux besoins fondamentaux du citoyen algérien.

L'effet de l'inflation en Algérie dépasse les denrées alimentaires pour frapper tous les secteurs.Au moment où l'Algérie souffre de manque de logements, qui devrait avoir un impact positif sur le secteur de la construction, le prix des matériaux de construction est venu renverser l'impact.

Said Nowali, responsable d'une entreprise algérienne de construction, dit que le prix de ciment a augmenté de 150% dans la dernière période, ce qui entrave les efforts de développement dans le secteur de la construction.

Pour sa part, Reda Emiani, Président du Forum des patrons algériens et ex-ministre des petites et moyennes entreprises, juge qu'il faut prendre des mesures urgentes pour arrêter la hausse du taux d'inflation en Algérie avant d'aboutir à la suspension du cycle du développement.

Pour répondre à la hausse des prix, le gouvernement algérien s'apprête à suspendre, temporairement, les taxes sur les ventes, qui s'élève à 17%, et aux douanes, qui s'élèvent à 30% sur les produits alimentaires, dans l'espoir que cela conduira à une réduction des prix des denrées alimentaires de base.

Au Sénégal, le Département des études économiques prévoit que le taux de la hausse du coût de la vie quotidienne du citoyen sénégalais atteindra 5,5% a 6% d'ici la fin de cette année en raison de la hausse des prix. Il fait remarquer que les prix des produits alimentaires ont augmenté de 4,7% au cours de juillet dernier seulement.

Dans ce contexte, la BAD recommande aux pays africains importateurs du pétrole de maintenir le taux d'inflation à moins de 10% pour que le cycle de développement ne s'arrête pas.

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