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24 novembre 2011

Tensions avant élections

L'armée égyptienne s'est excusée pour les morts survenus dans les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants de la place Tahrir ces derniers jours.

Un accord aurait été conclu entre les deux parties portant sur l'arrêt total des combats aux abords du ministère de l'Intérieur. Les militaires excluent toutefois de quitter le pouvoir, ce serait trahir le peuple disent-ils avec le plus grand sérieux. Le peuple qui est convoqué aux urnes lundi. Cette révolution dans la révolution a forcément un impact sur la campagne électorale. Comment les partis politiques réajustent-ils leur stratégie électorale ? reportage Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.

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23 novembre 2011

Le sang coule place Tahrir

La place Tahrir est redevenue la place forte des manifestants égyptiens. Ils semblent encore plus déterminés à ce que les scories de l'ancien régime soient une fois pour toutes éradiquées. Leur cible : l'armée dont le patron, le maréchal Tantaoui, premier dirigeant de facto depuis la chute de Moubarak a entamé des pourparlers avec l'opposition. Pas de nature à calmer les manifestants qui s'en prennent aux policiers à coup de jets de pierres des manifestants et s'exposent à leur riposte à coups de gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc. Nos reporters Marion Touboul et Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme sont allés voir ce qu'il advient des blessés.

 

22 novembre 2011

Le feu reprend place Tahrir

La place Tahrir, lieu symbolique de la révolution égyptienne qui avait conduit à la chute d'Hosni Moubarak est à nouveau en ébullition.

Des milliers de manifestants s'y sont rassemblés pour réclamer la chute du pouvoir militaire. Sous-entendu, l'ancien dictateur a beau être parti, les anciens caciques du régime demeurent. Tout cela intervient à une semaine des élections législatives. Prôner la révolution dans la révolution est un moyen pour les égyptiens dire qu'ils refusent l'idée de se faire confisquer un combat qu'ils ont mené et qu'il existe aussi une autre voix que celle des Frères musulmans donnés favoris. Reportage signé : Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.

8 juin 2011

Tangi Salaün : Avant le 25 janvier, je me demandais par quel miracle les Egyptiens n’avaient pas encore explosé

Tangi Salaün est un journaliste français. Il est le correspondant des revues Le Figaro et l'Express et la radio française RTL

Comment voyez-vous la Révolution Egyptienne? Quelles sont vos remarques?

D’abord c’est une révolution que je ne pensais plus voir arriver, après avoir couvert des dizaines de manifestations qui ne rassemblaient jamais plus de quelques centaines de personnes…. Cela faisait pourtant des années que je constatais dans mes reportages la dégradation des conditions de vie pour une majorité de la population (hausse des prix, chômage des jeunes, dégradation du système de santé, de l’éducation, multiplication des quartiers informels (ashwayets) victimes de coupures d’eau et d’électricité, accidents à répétition dans les transports, pollution, etc…), la montée des frustrations face à un système politique verrouillé, la colère face aux abus policiers, à la corruption, aux inégalités.. Bref, je me demandais par quel " miracle" les Egyptiens n’avaient pas encore explosé… Lorsque le 25 janvier est arrivé, j’ai pourtant été surpris par la détermination des manifestants, malgré la violence de la répression, puis par leur capacité à rester mobilisés sur Tahrir et ailleurs, à conserver leur sens de l’humour même dans les moments les plus dramatiques, à se libérer de la peur en disant tout haut ce qu’ils pensaient depuis des années sans oser l’exprimer, à poursuivre un but commun sans différence de religion, de sexe, d’âge, de classe sociale... J’ai enfin été impressionné par cette fierté retrouvée à la fin de la révolution, ce sentiment de libération que l’on pouvait ressentir partout.9782021039382

Quelles sont les moments les plus importants qui vous ont inspires sur la place Tahrir ?

L’arrivée des chars et les premières scènes de "fraternisation" le 29, qui ont montré que l’intervention de l’armée n’était pas la fin mais le début de quelque chose, les conférences que donnaient des personnalités comme Alaa el-Aswany la nuit pour soutenir les manifestants qui dormaient sur place, la violence de la "bataille des chameaux ", la première millioneya où l’on a vu arriver plein de gens qui venaient pour la première fois sur la place et compris que la majorité de l’opinion publique avait basculé du côté de la révolution, les scènes d’espoir, de déception puis de joie entre le dernier discours de Moubarak le 10 février et le lendemain de son départ le 12 février.

Vous vivez en Egypte depuis plus de 10 ans...quelle est la différence entre l'Egypte d'avant le 25 janvier et l'Egypte d'après la Révolution?

Elle est surtout, pour le moment, dans le discours et l’attitude des gens, qui n’ont plus peur de dire ce qu’ils pensent, de revendiquer leurs droits. Mais pour le reste il va falloir du temps et il est difficile de tirer des conclusions tant que le pays ne s’est pas doté de ses nouvelles institutions (parlement, gouvernement, président, constitution).

Comment voyez-vous la vie culturelle en Egypte après la Révolution?

Il me semble qu’à court terme c’est elle qui peut le plus bénéficier de la libération des esprits et de la créativité. On le voit déjà avec la musique, les graffitis sur les murs, le cinéma, les radios libres, les expositions autour de la révolution... Dans ce domaine aussi, la révolution donne aux jeunes qui en étaient écartés (ou marginalisés) l’opportunité de se faire une place sur le devant de la scène.

Vous venez de publier "L’Egypte de Tahrir ". D'ou vient l'idée de votre œuvre? Depuis quand vous travaillez sur ce livre?

Le projet de faire un livre de journalistes (c'est-à-dire destiné à un grand public) est ancien, car il n’en existait pratiquement pas en français sur l’Egypte contemporaine. Il s’est précisé lorsque Hosni Moubarak a été hospitalisé en Allemagne en mars 2010 et qu’il a semblé probable qu’il ne resterait plus très longtemps au pouvoir. L’idée, c’était de faire une "radiographie " de la société égyptienne pour expliquer aux Français quelle Egypte Moubarak allait laisser à son successeur, quels sont ses problèmes, ses atouts, ses grands défis, etc. Tout cela à travers des reportages, des rencontres, des témoignages des Egyptiens eux-mêmes… On avait commencé à rédiger le livre à l’automne 2010. Evidemment, la révolution a tout bousculé.

7 mars 2011

La République Démocratique de Tahrir

Le 11 février 2011, une date que les Egyptiens n’oublieront jamais. C’est le jour où ils ont pu faire chuter le Régime sans violence et sans le soutien de l’armée en manifestant sur la Place Tahrir (Libération) pendant 18 jours.


La_place_Tahrir_n_a_pas_desempliKlaxons, musique, feu d'artifices…on se croyait un soir de match de foot, après une victoire, sauf que l'ambiance y est encore beaucoup plus intense…Cette journée-là, la République Démocratique de Tahrir a atteint son but : Renverser Hosni Moubarak.


Les manifestants qui sont sortis de chez eux le 25 janvier pour chercher leur liberté auprès d’un régime dictatorial, veulent désormais célébrer, annuellement, cette expérience qui leur a permis de se connaître.


Cette expérience a aidé le peuple égyptien a retrouver des valeurs comme l’amour, la solidarité, la dignité...Des valeurs qui etaient en train de disparaître en raison de l’oppression subie pendant 30 ans.


Un quasi "Etat" a été crée sur cette place située au centre ville du Caire. Des centres de premier secours, un comité d’organisation, un autre pour la sécurité, d’autres pour nettoyer la place ou l’entrée des vendeurs, des comités pour l’alimentation, des estrades qui servent à des stations de radio pour s’exprimer sur la place…


"La place Tahrir m’a aidé à découvrir plein de choses", dit Mohammad, 19 ans, qui tient un petit café de manière illégale et est venu rejoindre les manifestants pour protester contre les violences policières. "Avant cette Révolution, je comprenais rien à la politique. Une fois j’ai décidé de venir voir ce qui se passe ici, le premier qui m’a parlé était un jeune qui parle plusieurs langues. Ca m’a dégoûté et m’a laissé penser que les manifestations ne sont que des jeunes bourgeois qui ont un peu de temps libre et n’ont pas besoins de l’argent. Mais, il m’a demandé pourquoi je suis venu…Je lui ai dit que à chaque fois que je rentre tard chez moi et je croise un policier dans la rue il m’amène au commissariat de la police et je ne sors pas qu’après que je paie un pot-de-vin c’est-à-dire la petite somme d’argent que je gagne par jour…J’ai passé deux heures avec ce jeune homme qui m’a expliqué pourquoi ils sont là et qu’ils défendent tout les Egyptiens. Il m’a même prouvé qu’il n’y a aucune différence entre riches et pauvres sur la place. Ils dorment tous sur la place sous les mêmes couvertures et partagent les mêmes repas".


Malgré leur fatigue et leur visage sales après plus de deux semaines de protestations, musulmans, coptes, laïques, hommes, femmes, n’arrivent pas à quitter la place où ils vivaient unis pour aboutir à leur objectif : voir leur pays libre et démocratique.


"Nous avons vécu ici comme frères et sœurs", dit Salma, une jeune réalisatrice de 23 ans. "Je n’avais aucun contact ni avec les Frères musulmans ni avec les Salafistes. Sur la place, j’ai découvert qu’ils sont pacifistes comme nous. Ils veulent la même chose que nous. La seule différence entre nous c’est la manière de pratiquer la religion …Eux aussi, ils nous ont découverts, nous ne sommes plus des diablesses pour eux parce que nous ne portons pas le voile".

Une idée Partagée avec Omar, un jeune de 24 ans qui vient de finir ses études et qui appartient à un milieu social très aisé. Pour Omar, c’est le régime qui voulait faire échouer cette Révolution en lançant ce complot comme quoi elle était dirigée par les Frères Musulmans. Le but étant d’obtenir le soutien de l’Occident islamolophobe. "Arrêtons ces mensonges, dit Omar, Ici sur la place il n’y a aucune emblème religieuse. C’est une Révolution nationale qui regroupe les religieux et les laïques, les chrétiens et les musulmans, les vieux et les jeunes, les pauvres et les riches…Ca n’a été jamais une Révolution pour établir un Etat islamique".

Tahrir_chretiens_protegent_musulmansTrois semaines avant la révolution "Blanche", les relations entre musulmans et chrétiens ont témoigné d’une détérioration sans précédant en raison de l’Attentat qui a visé l’Eglise d’al-Quidissein a Alexandrie le 1er janvier. Mais la place Tahrir a tout changé. Désormais, les chrétiens n’accusent plus les musulmans d’être a l’origine de cette attentat, Pour père Mina qui se trouve sur la place pour conduire les messes organisées pendant les manifestations, "c’est le régime qui a planifié cet attentat pour semer la zizanie entre Chrétiens et Musulmans pour attirer l’attention du peuple loin de la corruption et autres crimes qu’il commis..Regardez, quand nous prions, ce sont les Musulmans qui nous protègent contre toute éventuelle attaque du régime pour s’emparer de la place et quand ils prient nous prenons la relève", indique-t-il. "Ne trouvez-vous pas étrange que malgré le retrait des forces de l’ordre des rues du Caire et d’Alexandrie depuis le 28 janvier et le chaos qui a régné ces villes aucune église n’a été touchée ? Tout le peuple les a défendues", ajoute-t-il.

Les Frères Musulmans et les salafistes ont été clairement aperçu pour la première fois, sur la place Tahrir dans l’après midi du mercredi 2 février quand le régime a recouru aux baltaguis (malfaiteurs) et la police secrète, déguisée en manifestants pro-Moubarak, pour attaquer les protestataires et évacuer la place Tahrir. Ces soi-disant pro-Moubarak ont utilisé des balles réelles, des cocktails Molotov, de l’acide sulfurique, des armes blanches et des pavés dans l’attaque.

Les jeunes frères musulmans se sont précipités sur la place pour sauver les manifestants et organiser la défense de la place. Réprimée par les autorités depuis 30 ans, la confrérie a une grande expérience de cette lutte contre ce genre d’attaques.

Peter, un jeune chrétien, est devenu ami avec Tawfiq, l’un des frères musulmans. Ils remercient Dieu qu’ils soient venus. "Nous étions à deux doigts d’être massacrés. Ils sont venus nombreux pour nous renforcer..Tawfiq m’a sauvé de deux baltaguis qui m’ont coincé dans une impasse donnant sur la place". Pour Tawfiq, il n’a rien fait d’extraordinaire. "J’étais chez moi quand j’ai vu sur la télé ce massacre organisé par le régime contre les protestataires sur la place Tahrir. Je me suis trouvé, sans réfléchir, sur la place Tahrir pour les défendre. Ce n’était pas une initiative des Frères musulmans. Tous les Egyptiens se sont précipités pour sauver cette belle Révolution pacifiste".

Youssef, un jeune frère musulmans, ne comprend pas pourquoi l’occident a peur de la confrérie. "Les occidentaux ne vivent pas en Egypte. Ils ne savent pas que dans mon village au Delta (nord de l’Egypte), le régime ne fournit aucun service, C’est la confrérie qui offre ce qu’elle peut aux habitants du village Musulmans et Chrétiens, d’où vient sa popularité". Pour Youssef, l’expérience de la République Démocratique de Tahrir est une preuve de la coexistence de tout le monde. "Je prend mon petit déjeuner avec les laïcs Musulmans, mon déjeuner avec les frères Musulmans et mon dîner avec les coptes…J’espère que cette situation demeure".

Musulmans_et_Chr_tiens_chantent_ensemble_en_Egypte_du_jamais_vuGamal Hanafi, un ex-député frère musulman et membre du Conseil d’administration du syndicat des avocats justifie l’absence officielle des Frères musulmans des manifestations pendant les premiers jours. "Ce sont les jeunes qui ont appelé à ces manifestations, nous ne voulions pas leur voler leur Révolution et pour que le Régime ne nous utilise pas comme prétexte pour l’avorter mais nous étions dans la rue avec les jeunes en tant que partie du peuple égyptien", a-t-il affirmé.

Pour soulager l’Occident et les Egyptiens, Les frères Musulmans se sont engagés à ne pas présenter de candidat aux élections présidentielles de septembre prochain. En plus, Gamal Hanafi a affirmé que les frères Musulmans ne poseront leurs candidatures que dans 35% des circonscriptions pendant les législatives comme d’habitude. "Ce que nous voulons c’est un régime démocratique, juste et honnête", a-t-il précisé.

Abdallah, un musulman laïc du Caire, lui avoue qu’avant cette révolution, il avait peur que les frères prennent les rennes du pays. Mais, après ces trois semaines sur la place, il n’a plus de crainte. "Ils ne sont pas des monstres et même s’ils le sont, si nous souhaitons une vrai démocratie et si la majorité les choisi au pouvoir, il n’y a qu’accepter le choix du peuple…Il faut que l’Occident arrête son hypocrisie et son soutien aux régimes corrompus".

 

Article écrit pour le numéro 46 de la revue Le Courrier de l'Atlas (Mars 2011)

http://www.lecourrierdelatlas.com/emag/2011/NUM046/#/36/

 

 

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29 janvier 2011

Vendredi de la colère : Une nuit de violence

Le bilan du jour fait état de 3 morts au Caire pour l'instant. Celui d'hier, de 38 morts et 2.000 blessés dans plusieurs villes du pays. Il faut dire que la soirée et la nuit ont été particulièrement violentes.

Entre les affrontements avec la police et les exactions des pilleurs, qui s'en s'ont pris notamment à notre équipe, une nuit en plein chaos que nous racontent Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Nicolas Hénin.

http://www.arte.tv/fr/recherche/3681992.html

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