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5 mars 2012

Abdel Aziz Gamal Eddine : "La révolution est le rythme stable de l'histoire de l'Egypte"

 76675046L'enquêteur dans le domaine du patrimoine égyptien Abdel Aziz Gamal Eddine a affirmé que la révolution représente le rythme stable dans l'histoire de l'Egypte. Selon Gamal Eddine, la culture révolutionnaire est enracinée au sein de l'Egyptien, qui tente toujours d'améliorer sa situation sociale, d’affronter l'injustice ou de lutter contre l'occupant. "Les Egyptiens n'ont jamais arrêter de se révolter contre l'injustice et l'oppression", précise-t-il.

Et Gamal Eddine d'ajouter que les Egyptiens sont très conscients quand ils se révoltent. Ils savent quand est-ce qu'il faut s'arrêter. "Quand ils voient que la confrontation mènera à la destruction du pays, ils s'arrêtent. Ils n'acceptent pas la chute de l'Etat", explique-t-il. "En même temps, l'histoire nous prouve que quand ils sentent que la force ne les aidera pas à aboutir à ce qu'ils veulent, ils commencent à chercher une voie alternative pour continuer leur révolte, comme la désobéissance civile".

Gamal Eddine souligne que la résistance chez les Egyptiens à plusieurs formes. "Elle peut être violente, comme elle peut être sous forme d'arts ou de littérature", indique-t-il. "Les artistes de graffitis s'inspirent maintenant des dessins gravés sur les temples pharaoniques, pour s'exprimer à l'égard de ce qui se passe actuellement dans le pays. Cela prouve la continuité de la culture égyptienne et son unité tout au long de l'histoire".

Selon Gamal Eddine, les Egyptiens sont comme le Nil, qui déborde dans un certain temps avant de se calmer. Et quand il affronte un obstacle, il le contourne afin de poursuivre son chemin. "Par exemple, les Egyptiens n'ont jamais arrêter de demander une véritable constitution pour le pays depuis la revolution de 1919 jusqu'à la révolution du 25 Janvier 2011", dit-il.

Et Gamal Eddine d'ajouter que la révolution de 25 janvier 2011 l'a aidé à publier son livre "Les révoltes des Egyptiens jusqu'à l'epoque de Makrizy. "J'ai écrit ce livre depuis longtemps, mais aucun editeur ne voulait le publier, et après la révolution, ils se sont rappelés du livre et m'ont contacté pour le publier", indique-t-il.

L'auteur affirme que le livre n'est pas un compte rendu des révolutions qui ont eu lieu en Egypte depuis l'époque des Ptolémées jusqu'à Makrizy. "J'ai essayé de décrire, minutieusement, la situation administrative et économique prévalue dans le pays pendant cette période afin que le lecteur puisse comprendre les raisons de chaque révolution. Le livre traite donc de l'histoire de l'Egypte dans son ensemble durant cette période, y compris les conflits dans les palais", enchaîne-t-il.

Gamal Eddine explique que le livre commence par l'époque ptolémaïque, bien qu'il y ait des révolutions à l'époque des Pharaons, parce que, selon lui, les révolutions contre les Pharaons n'étaient pas des éruptions majeures. "Elles n'étaient que des mouvements de protestation. En plus, il n'y a pas une documentation pour ces évènements", souligne-t-il.

L'auteur a remarqué, lors de sa réalisation du livre, que la région du nord du Delta a toujours été le lieu ou les révolutions égyptiennes se déclenchent. "Habituellement, c'est la région qui temoigne des affrontements les plus féroces lors des révolutions", précise-t-il.

L'auteur fait remarquer qu'il s'est intéressé, dans son oeuvre, aux différences entre la langue égyptienne et la langue arabe comme une forme de résistance culturelle adoptée par les Égyptiens jusqu'à nos jours. Il explique que les Egyptiens ont exporté leur culture et leurs religions aux trois religions célestes. "Ils ont egalement écrit leur langue en caractères arabes", ajoute-t-il.

Selon, Gamal Eddine, ce n'est pas vrai que le cinéma etait la raison de la propagation de la langue égyptienne dans la région arabe dans les années 60, comme certains le prétendent. "Le cinema n'était qu'un facteur contribuant. Mais les Egyptiens ont déployé leur langue beaucoup plus tôt que ça. Ils influençaient toujours la région depuis la fondation de l'ancienne Bibliotheca Alexandrina. Même les Grecs étaient influencés par la langue égyptienne jusqu'au point que leur grand poète Kavafis écrivait en grec démotique, touché par l'ancienne langue égyptienne.

Et Gamal Eddine d'ajouter qu'al-Azhar a également joué un rôle majeur dans le déploiement de la langue égyptienne. "L’institution reçoit des milliers d'étudiants de partout dans le monde qui viennent en 'Egypte et vivre avec les Egyptiens".

Selon Gamal Eddine, dire que les Egyptiens parlent l'arabe est faux. Pour lui c'est parmi le pillage de la culture égyptienne. "C'est une grande erreur. Les Egyptiens parlent l'égyptien qui a absorbé des vocabulaires arabes. En plus les Egyptiens ont modifié la phonétique de ces mots".

L'auteur ajoute que la langue égyptienne est pleine de termes français, anglais, italiens, espagnols, persans et turcs fusionnés avec d'autres termes arabes et pharaoniques.

 Concernant ce qu'il dit dans le livre sur la conquête arabe d'Égypte, qu'il considère comme une invasion, et la résistance des Égyptiens aux Arabes, ce qui peut provoquer les Islamistes qui sont en tête de la vie politique égyptienne depuis la révolution du 25 Janvier 2011, Gamal Eddine se moque de leur opinion. "Ce n'est pas moi qui a dit ça, c'est Makrizy, un historien musulman qui l'a dit depuis des siècles. S'il veulent juger quelqu'un, qu'ils jugent cet historien", martèle-t-il. "S'ils créent un problème à ce sujet, ce serait une preuve qu'ils n'avaient rien lu de ce que les anciens savants avaient écrit".

Et Gamal Eddine de dire que le problème des islamistes en Egypte, réside dans leur incapacité à séparer le fait que la personne peut etre égyptienne et musulmane.

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