Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Points de Vue
Points de Vue
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 112 072
25 septembre 2008

Les "Subprimes"...Histoire d'une ruse financiére cachée sous une idée humanitaire

Il y a plus d'un an, la crise des prêts hypothécaires à haut risque "Subprime" a frappé l'économie américaine et a conduit à de lourdes pertes pour les banques dans le monde entier. Des pertes qui ont atteint 350 milliards de dollars alors que le Fonds monétaire international (FMI) estime qu'elles s'élèveraient à un trillion de dollars dans les années à venir.

Alors que les observateurs s'attendaient au recul des effets de la crise et au redressement de l'économie mondiale, notamment après la hausse du prix de change du dollar face aux principales devises dans le monde et la baisse des taux de l'inflation, un choc a secoué le monde lundi 14 septembre : l'annonce de la faillite la Banque, "Lehman Brother". Elle intervient au moment où l'administration américaine a réussi à sauver les deux banques de refinancement "Fannie Mae" et "Freddie Mac" en les mettant sous la tutelle du gouvernement, ainsi que la vente de la banque "Bear Stearns".subprime3

Avant de se réveiller de ce cauchemar, les milieux financiers ont recu un autre coup : la décision historique des autorités américaines de nationaliser l'American Insurance Group "AIG", afin de le sauver de la faillite. Une décision qui a bouleversé les marchés financiers, tel un "tsunami" financier. Cela a poussé la Banque centrale européenne, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et de la U. S. Federal Reserve Board (FED), à injecter quelque 144 milliards de dollars au secteur bancaire pour lui permettre de répondre aux besoins de liquidités. Ces banques centrales ont pris d'autres mesures visant à maintenir la stabilité du système financier mondial dans le cadre de la crise des "subprime".

Pour savoir comment la crise a eu lieu, il faut suivre l'évolution de la notion des prêts hypothécaires à haut risqué. Ce genre de credits a commencé par une idée simple fondée sur le besoin des millions de pauvres aux Etats-Unis d'un logement au moment où ils n'ont pas les moyens.

Ce besoin simple a poussé les courtiers à proposer des prêts, qui semble, à première vue, très allechants car les taux d'intérêt sont raisonnables pendant les premières années.

Selon cette idée, les établissements qui octroient le crédit déterminent le taux d'intérêt sur le prêt. Un point mal expliqué aux emprunteurs qui souscrivent à ce genre de credits et parfois plusieurs à la fois.

Ces prêts à taux d'intérêt variables sont ensuite revendus à des fonds d'investissement, puis disséqués par les financiers et intégrés, par "petits morceaux", dans des paquets financiers qui renferment également d'autres actifs de credits moins risqués.

Un paquet financier type contient trois catégories d'actifs de credit : Actifs à bas risque qui rapportent peu mais sont très sûrs (majorité du paquet), actifs plus risqués qui sont financièrement plus intéressants et, enfin, une petite portion d'actifs à très haut risque comme les "subprime". En fonction de la place accordée à ces produits financiers, les agences de notation "étiquettent" le paquet par rapport au potential risque qu'il contient. Ces paquets sont ensuite transformés à des titres et mis sur les marchés financiers où ils sont achetés par les banques du monde entier.subprime4

A partir de fin 2006, un important nombre d'emprenteurs ne pouvait pas rembourser leurs banques en raison de l'augmentation brutale des taux d'intérêt, ce qui a poussé ces banques à saisir leurs maisons pour les revendre.

Mais ce qui s'est passé n'a causé que l'effondrement du marché de l'immobilier aux Etats-Unis en raison de la grande hausse de l'offre au moment où la demande était très faible.

Tout d'un coup, les fonds qui ont massivement investis dans les "subprimes" se sont trouvés en difficulté : Premier résultat, en 2007, deux fonds appartenant à la banque "Bear stearns" ferment.

Cela n'était que le début d'une série de réactions qui a touché des banques dans le monde entier : En février 2008, le gouvernement britannique a nationalisé la banque, "NorthernRock" specialisée dans les crédits immobiliers afin de rassurer les clients de la banque après que les images de longues files d'épargnants voulant retirer leurs argents de la banque, aient fait le tour du monde.

En France, la banque "BNP Paribas" a été obligée de fermer plusieurs de ses fonds pour reduire les pertes, alors que la "Société Générale" a annoncé une dépreciation de 2 milliards d'euros en raison des "subprime" au moment ou la banque était en plein scandale de l'affaire Kerviel, qui a causé une perte de 4,9 milliards d'euros.

Pour bien saisir l'effet domino qui s'est propagé dans les bourses, il faut comprendre que les sommes d'argent qui sont misées chaque jour par les banques étaient plus importantes de la valeur réelle de leurs actifs. Le vieux slogan "on prête aux riches seulement" est mise en place : la banque qui annonce des bons résultants attire les investisseurs qui pompent d'avantage d'argent. Les banques prêtent les uns les autres et re-injectent ces sommes sur le marché financier.

Avec le début de la crise immobiliere aux Etats-Unis, les réactions des banques qui possèdent des titres contenant des "subprime" étaient similaires aux règles du "Poker" : chaque banque sait combien de titres "chauds" elle possède, mais ignore le contenu du portefolio des autres banques.

Désirant la sécurité, les banques ont refusé de prêter les unes aux autres, ou bien à un taux d'intérêt très élevés, ce qui a fragilisé beaucoup d'établissements dependant de ces prêts interbancaires.subprime_5

Ce phénomène explique comment la faillite de "Lehman Brothers" a mené à la chute des marches financiers. A commencer par l'Allemagne, ou un scandale a éclaté le 18 septembre: A la veille de l'annonce du dépôt de bilan de Lehman Brothers, la Banque d'Etat "KFW" avait viré au moins 300 millions d'euros à la banque que tout le monde savait deja condamnée.

En Asie, le marché a été touché par la panique qui a régné dans une trentaine de banques ayant prêté de l'argent à "Lehman Brothers".

En Grande Bretagne, la Banque "HBOS", l'une des plus grandes banques britanniques, s'est trouvée forcée de fusionner, avec la bénédiction du Premier ministre britannique Gordon Brown, avec sa concurrente et compatriote "Lloyds TSB" pour éviter la faillite.

Ce phénomène survient au moment où certains pays craignent l'impact de l'extention de la crise, comme la Russie où la bourse a préféré de fermer ses portes jeudi 18 Septembre apres deux jours d'énormes pertes.

Face à la crise, les banques centrales n'avaient que deux options : réduire les taux directeurs sur les prêts ou injecter plus de fonds dans les institutions en difficulté (nationalisation) ou aux banques qui rachetent les établissements financier en faillite.

Lorsque la banque centrale baisse son taux directeur, cela aide les banques commerciales à accroître les emprunts de liquidités auprès de la banques centrale et par conséquent leur permettrait de prêter à leurs homologues.

Depuis début 2007, la FED a recouru à la reduction de son taux directeur afin d'encourager les banques à prêter les unes aux autres, passant de 5,25% en Juin 2006 à 2% en Avril 2008. Toutefois, la FED a été forcée en moins de deux semaines à aller plus loin et nationaliser trois des plus grandes institutions financières américaines pour éviter le chaos dans le marché américain, ce qui est une surprise dans une économie qui appelle pour un maximum de liberté économique.subprime_6

Dans ce contexte, le gouvernement américain a approuvé le 17 Mars 2008 la vente de "Bear Stearns" à "JP Morgan" pour 236 millions de dollars, après que la FED avait prêté à "Bear Stearns" plus de 29 milliards de dollars pour éviter sa faillite.

Le 7 Septembre, la FED a sauvé "Fannie Mae" et "Freddie Mac" de la faillite après leur avoir octroyé 200 milliards de dollars d'aide. Mais, dix jours apràs, le gouvernement americain s'est trouvé obligé d'intervenir une autre fois pour sauver la géante americaine d'assurance "AIG" de la faillite : 80% des actions de la société ont été rachetées pour 85 milliards de dollars de la part du Tresor.

En même temps, des établissements financiers moins touchés par la crise ont racheté des concurrents en difficulté, comme "Bank Of America" qui a acquit "Merrill Lynch" le 15 septembre pour 50 milliards de dollars, après que "Merrill Lynch" ait reussi à se sauver une première fois en janvier 2008 en appelant des fonds souverains à investir.

Mais, bien que la FED, la Banque centrale européenne, la Banque d'Angleterre et la Banque du Japon, aient versé plus de 140 milliards de dollars sur les marchés financiers, ce qui a calmé "temporairement" les marchés, cette procédure ne donne pas de solutions à long terme, compte tenue du nombre des institutions financières ayant besoins d'aides, ce qui menace d'aggraver la crise.

Il semble que les effets de la crise vont toucher les traders et les boursiers et baisser considerablement le pouvoir d'achat. Un important nombre de traders sont menacés d'être en chomage après les énormes pertes subies par les bourses. Yann H., trader de 26 ans, dit que les choses ont changé depuis l'été dernier. "Les choses vont encore empirer et je ne serais pas étonné que Goldman Sachs et Morgan Stanley mettent la clef sous la porte", a dit le trader qui a quitté Goldman Sachs cet été.

Il faut savoir que Goldman Sachs et Morgan Stanley restent jusqu'ici les deux seules grandes banques americaines qui ont pu preserver leur indépendance face à la crise des "Subprime". Ils ont eu le feu vert à un changement de statut qui fera d'elles des "holdings" bancaires régulées par la FED.

L'economiste Alessandro Giraudo, auteur du fameux "mythes et légendes économiques", juge que le chômage menace pas seulement le monde des finances. "La crise actuelle va forcer les acteurs de l'economie à relentir leur activité et prendre moins de risques, ce qui réduira les offres d'emploi".

Les Americains risquent ainsi de devoir payer la récente politique interventionniste de l'administration Bush qui a injecté des centaines de milliards de dollars, comme l'avouait le secrétaire americain au Tresor Henry Polson, alors que dans beaucoup des pays industrialisés, les mesures draconiennes imposées par les banques aux crédits menacent d'affaiblir le pouvoir d'achat des citoyens et les investissement des entreprises en raison du manque de visibilité à l'egard de l'avenir de l'économie mondiale.

Publicité
Commentaires
S
Bonjour Ahmed<br /> <br /> Impressionnant ton article.J'ai trop aime ta vulgarisation surtout que le sujet et assez difficile a assimiler pour quelqu'un qui ne suit pas les affaires economiques
Points de Vue
Publicité
Newsletter
Publicité