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16 octobre 2007

Grève dans les transports publics en France : Première crise sociale pour Sarkozy

La France affrontera après-demain une importante grève dans le domaine des transports. L'objectif est de protester contre le projet de réformes proposé aux systèmes de pensions dans le pays. Cette grève représentera la première épreuve sérieuse du président français, Nicolas Sarkozy, cinq mois après son élection.

Pour la première fois depuis 1995, les huit syndicats de la SNCF, outre six syndicats du Metro de Paris et cinq syndicats du secteur de l'énergie, votent à l'unanimité pour observer une grève jeudi, appelé le "jeudi noir".

La présidence française a annoncé qu'elle s'attend à une "très forte mobilisation" pour la grève, alors que le ministre du Travail Xavier Bertrand prevoit qu'aucun train, bus ou métro fonctionnera. Cela menace la France d'une paralysie totale, puisque les syndicats ont menacé de poursuivre la grève au-delà de jeudi.

Si la mobilisation devrait être très importante dans le secteur de transport et de de l'énergie, elle ne sera en revanche pas très présente dans le secteur public.

Néanmoins, les syndicats du secteur public prévoient une réunion le 22 octobre pour examiner d'une éventuelle démarche le mi-novembre contre ce qu'ils appelaient la "tentative d'affaiblir le secteur public" à travers les réformes proposées par le gouvernement de droite. Des réformes qui toucheront quelques 5,2 millions de salariés et qui mèneront à la suppression de 23 000 emplois en 2008.

Bien que les syndicats ne s'opposent pas au principe de réformer le système de retraite français, ils dénoncent la manière arbitraire avec laquelle le gouvernement veut mettre en oeuvre ces réformes injustes selon les syndicats. Ces derniers veulent des négociations sur les réformes.

Dans ce contexte, Bernard Tipu, secrétaire général de la "Confédération générale du travail" (CGT), dit que la grève de jeudi vise à obliger le gouvernement à rejoindre de nouveau la table des négociations. Selon lui la réforme des systèmes spéciaux de pension n'est que le début de la réforme de la totalité du système de retraite pour réduire les pensions des travailleurs dans les secteurs public et privé.

Il y a un mois, les syndicats ont mis le gouvernement français en garde contre l'adoption de la loi sur la réforme des retraites sans mener des négociations avec le représentants des travailleurs. Ils ont menacé de déclencher un "conflit grave" avec le gouvernement.

Les représentants des syndicats soulignent que le gouvernement ne doit pas exclure l'idée de conflit avec les syndicats s'il veut imposer un fait accompli. "Si le gouvernement veut avancer seul vers la mise en oeuvre de ces réformes, il doit assumer seul les conséquences de cette mesure", disent-ils.

L'actuelle proposition de réforme des systèmes de retraite dans le secteur privé, qui touche 500 000 travailleurs et 1,1 million de retraités parmi 18 millions de personnes travaillant dans le secteur privé, stipule l'augmentation de la dure de la contribution au fonds de pension à 40 ans, d'ici 2012, au lieu de 37,5 ans actuellement.

La proposition vise également à réformer les systèmes de pension appliqués par certaines sociétés appartenant au gouvernement comme SNCF, "GDF" et "EDF" qui permettent la retraite anticipée à leurs travailleurs. Le gouvernement veut que ces systèmes soient compatibles avec les règles en vigueur dans d'autres secteurs du gouvernementaux.

Toutefois, les systèmes spéciaux de retraite prennent en compte le danger de la profession, notamment le secteur des mines, des marins, du gaz et de l'électricité.

D'autres secteurs en France profitent des systèmes spéciaux de retraite comme les notaires et les danseurs de l'Opéra de Paris.

Mais, les travailleurs dans le secteur des chemins de fer en ont assez du fait que le gouvernement les traite comme s'il étaient "distingués". "En échange d'avoir la possibilité de partir à la retraite à l'âge de 50 ou 55 ans, nous avons des pensions inférieures" disent-ils. "62% parmi nous partent avec moins de 1500 euros par mois", ajoutent-ils.

Sarkozy affirme qu'il ne reviendra pas sur des réformes inclues dans son programme electoral. Il souligne que l'adoption de ces réformes a été reportée à maintes reprises, notamment en 1995, sous la pression des manifestations de masse qui avaient forcé le gouvernement d'Alain Juppé de se retirer au bout de trois semaines de chaos dans les transports en commun.

Sarkozy a ajouté qu'il sait très bien que la semaine prochaine sera difficile, mais il est conscient en même temps que les Français l'ont élu pour faire face aux difficultés.

Sarkozy dépend de sa large popularité : les sondages d'opinion ont montré que 61 à 63% des Français soutiennent le slogan de Sarkozy de "rompre avec le passé". Selon ces sondages 53% des Français estiment que la grève du "jeudi noir" est injustifiée contre 43% qui la jugent "justifiée".

Pour sa part, le PS juge que la semaine prochaine sera "une semaine noir pour les autorités francaises". Le parti de l'opposition ajoute que le mécontentement des politiques du gouvernement de droite augmente et que les problèmes s'accumulent en France.

Ces événements interviennent à un moment où la gauche française cherche à unir ses rangs face aux politiques du gouvernement. Les dirigeants du "PS", de la "Ligue communiste révolutionnaire" et des "Verts" se sont reunis le mois dernier pour la première fois, à l'invitation du chef du Parti Communiste Marie-George Buffet, pour exprimer leur opposition aux politiques adoptées par le gouvernement de droite.

Olivier Besancenot, chef de la "Ligue communiste révolutionnaire", a exprimé l'espoir de voir les dirigeants de la gauche adopter une attitude commune envers la réforme des systèmes de pensions, alors que François Hollande, secrétaire général du PS, appelle à elargir les discussions pour couvrir plus de questions et à former un comité de liaison pour coordonner entre les parties de la gauche.

Il parait que la France est sur le chemin d'un conflit politique entre la droite et la gauche. La gauche cherche à exploiter la crise actuelle entre les syndicats et gouvernement pour réaliser des gains politiques qu'ils n'ont pas pu réaliser pendant la présidentielle et les législatives dernières, et à accroître leur soutien dans les rangs des syndicats qui représentent un large éventail de la société française.

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