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31 décembre 2010

Le Classico al-Ahly/Zamalek...Un match décevant

RFI Sports :

Ahly_Zamalek

Ahly_Zamalek_2





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26 décembre 2010

Bilan du football Egyptien en 2010

Angola_2010_Logo

 

La_Selection_Egyptienne


RFI SPORTS

25 décembre 2010

La danse du ventre au Caire

Quand on est Egyptienne, vouloir être danseuse du ventre professionnelle au Caire est un vrai parcours du combattant. Il faut souvent affronter ses proches qui jugent indécent le fait de monter sur scène en laissant apercevoir quelques centimètres de peau et l'expression de la féminité.

BONUS WEB

Interview de Mohamed Abdel Qodous

Mohamed Abdel Qodous est journaliste et membre des Freres Musulmans. Il est issu d’une grande famille d’intellectuels. Son père Ihsan Abdel Qodous était un écrivain célèbre des années 50 jusqu’aux années 90 qui aimait dans des livres très provocateurs parler des rapports intimes, des femmes, de leur corps. Sa grand-mère, Rose Al Youssef, était une grande féministe. Elle a été actrice avant de devenir journaliste.

De par cet héritage, Mohamed Abdel Qodous a un regard particulier sur l’art et la danse du ventre en particulier… Marion Touboul et Ahmed Hassan Sami l’ont rencontré dans son appartement au bord du Nil dans le quartier chic de Zamalek, au Caire.

http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/arte-journal/3614182.html

20 décembre 2010

Eto'o meilleur joueur africain de 2010

RFI Sports : 60221598



19 décembre 2010

Eto'o, Drogba et Gyan, qui sera le roi de la CAF AWARDS 2010

RFI Sports :

Eto_oDrogba
 


RFI Sports

Gyan

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3 décembre 2010

Les coptes sont-ils opprimés?

Alors que l'islamisation gagne du terrain en Egypte, les coptes – les chrétiens d'Egypte-,  sont de plus en plus nombreux à quitter le pays. Ils se disent victimes, en Egypte, d'une discrimination de plus en plus forte de la part des musulmans. Certains vont jusqu'à dire qu'ils sont « oppressés »...

"Les armes emmagasinées par les coptes dans leurs églises ne peuvent avoir d'autre objectif que d'être utilisées à l'avenir contre les musulmans (...). L'Eglise se prépare à une guerre contre les musulmans. (…) Il existe un effort continu, organisé et systématique pour se préparer au jour où sera réclamée la scission de l'Egypte en deux pays : l'un pour les coptes et l'autre pour les musulmans". Ces propos saisissants sont ceux prononcés par Mohammad Selim el-Awwa, secrétaire général de l'Union internationale des étudiants musulmans, sur la chaîne Al Jezira en octobre dernier. Quelques semaines avant cet entretien, le père Bishoï, le bras droit de Chenouda III, le pape des coptes lançait dans les lignes du grand quotidien égyptien Al-Masry Al-Yom "Les musulmans sont des hôtes en Egypte". Une phrase dont le pape, en personne, s'est excusé quelques jours plus tard. Cette bataille, par médias interposés, de petites phrases qui fâchent, est révélatrice des tensions actuelles entre musulmans et coptes en Egypte.

COPTESLa montée de l'extrémisme : La minorité copte représente moins de 10% de la population égyptienne. Dans les années 60, chrétiens et musulmans vivaient en harmonie. Aujourd'hui, la cohabitation est nettement plus problématique.
L'islamisation gagne du terrain en Egypte à travers les médias et l'école et les coptes se sentent de plus en plus à l'étroit. Pour "marquer" leur différence, les chrétiens ont maintenant systématiquement tatoué, dès le plus jeune âge, une petite croix à l'intérieur du poignet. De même, leurs téléphones portables sont souvent recouverts d'autocollants de Jésus ou de la Vierge Marie et, quand ils retentissent, c'est souvent une sonnerie religieuse qui s'en échappe. Ainsi, dans les rues, les transports en commun, il est facile de reconnaître les chrétiens des musulmans.

Mercredi matin devant la cathédrale des coptes, dans le quartier d'Abbassiya, au Caire. "Vous ne pouvez pas rester devant ces portes", nous lancent gentiment mais avec fermeté deux gardes armés, postés à l'entrée du lieu de culte. John, un jeune chrétien de 20 ans, vient nous voir. "C'est pour votre sécurité. Les musulmans sont fous. Ils pourraient avoir envie de poser une bombe devant notre église. Et puis on doit se méfier du gouvernement. C'est lui qui organise des kidnappings de petites filles chrétiennes pour lui convertir en musulmanes. Tout cela dans le but de nous oppresser", note-il dans un anglais parfait, preuve qu'il est issu d'un milieu relativement aisé. John habite à deux pas de l'église. Il s'y rend plusieurs fois par semaine, que ce soit pour une réunion paroissiale ou pour la messe. C'est aussi dans le cadre de l'église qu'il trouvera sa future femme, une copte orthodoxe, comme lui.

Cette attitude de paranoïa agace Georges, un autre copte d'une trentaine d'années, rencontré dans un café du Caire. "Le problème avec la grande majorité des chrétiens, c'est qu'ils ne fréquentent que des chrétiens, qu'ils font leurs courses dans des épiceries coptes, qu'ils vont dans des écoles tenues par l'église... Pas étonnant qu'après ils deviennent parano". Pour Georges, sa communauté est en grande partie responsable du climat de tension actuelle : "Ils ont l'impression que les musulmans complotent derrière leur dos, qu'ils veulent tous les tuer alors que c'est faux. Oui, il est vrai que les chrétiens sont discriminés. Construire une église est par exemple très difficile  alors que l'autorisation pour bâtir une mosquée s'obtient en une heure. Mais ça s'arrête là. Il leur suffirait de faire l'effort d'aller vers les musulmans pour en être convaincus. Une grande partie de mes amis sont musulmans et tout se passe très bien". 

Si la sécurité a été renforcée aux portes des principales églises du Caire, c'est en réponse à la fusillade de Nagaa Hammadi, une petite ville de Haute-Egypte. Le 7 janvier 2010, jour de Noël orthodoxe, six coptes sont abattus à la sortie de l'office de minuit. Les agresseurs agissaient en représailles au viol d'une jeune musulmane par un copte de cette paroisse. Ce massacre a été un traumatisme pour les chrétiens d'Egypte qui ont, dès lors, organisé des manifestations au Caire pour protester contre le fait que les autorités ne protègent pas assez leur communauté.

Shérif Albert, un journaliste copte au Caire, a été outré par cette recrudescence de violence. Il n'en est pas moins critique par rapport à la réaction exagérée de sa communauté : "Ce qui se passe en Haute-Egypte n'a rien à voir avec la situation des coptes ailleurs dans notre pays. Là-bas, c'est encore des règles tribales qui prévalent. Quand une famille est victime d'un déshonneur, en cas de viol notamment, elle doit se venger. La religion n'a rien à voir là dedans. La même chose ce serait passée s'il s'agissait de deux familles musulmanes".

La conversion : Dans ce contexte de tension entre les deux communautés, les conversions sont rares. Tel aurait pourtant été le désir d'une jeune copte, Kamilia Sheheta, mariée à un prêtre, dans la ville de Minya, en Moyenne Egypte. La jeune femme a quitté le foyer après une banale dispute conjugale en juillet dernier. Après quoi, les versions divergent. Selon ses proches, elle aurait été kidnappée par les musulmans qui voulaient la convertir. Selon les musulmans, Kamilia aurait cherché à se convertir à l'islam depuis un an et demi mais n'y parvenait pas. C'est pour cela qu'elle aurait quitté son famille pour Le Caire, afin de trouver refuge dans une mosquée et se convertir pour de bon. Après plusieurs semaines de fuite, les autorités ont retrouvé Kamilia et l'ont remise à l'Eglise qui garde encore jusqu'à présent la jeune fugueuse dans un lieu tenu secret de sorte à faire oublier l'affaire.

La conversion d'un seul de leur membre est perçue comme une immense trahison pour les chrétiens. En 2003, l'histoire s'était déjà produite avec une autre femme de prêtre, Wafaa Constantine. Sa communauté avait organisé une grève de la faim pour exiger que les autorités la retrouve. Aujourd'hui de retour dans sa paroisse, Wafaa ne s'est pas exprimée pour savoir ce qui s'était passé. A-t-elle réussi à se convertir ? Personne ne peut l'assurer. Pour Ayman Sabet, un traducteur copte, la conversion d'un chrétien vers l'islam est vécue comme une vraie trahison par l'Eglise : "Sept années se sont passés entre les deux affaires. Est-ce qu’il  n’y avait pas d’autres cas de conversion ? Bien sûr que si. Mais il n’y a pas eu tout ce bruit. Les chrétiens se sont sentis blessés dans leur amour propre parce qu'il s'agissait de deux femmes de prêtres. Quand il s'agit de gens inconnus, ma communauté s'en moque".


COPTESLes chaînes religieuses à l'origine de la propagande : Lors de la disparition de Kamilia Sheheta, les premières à avoir attisé la haine ont été les chaînes de télévisions religieuses, qu'elles soient chrétiennes ou musulmanes.  "Le terme "fous d'Allah" ne s'applique pas seulement aux musulmans. Comme il y a télécoranistes, il y a aussi des chrétiens malveillants qui sévissent sur les chaînes de notre communauté", poursuit Ayman Sabet.

Autre critique faite à l'égard de ces chaînes de télévision coptes, comme El Hayat (basée à Chypre) : Elles sont souvent financés grâce aux dons de chrétiens, issus de la diaspora, en Amérique essentiellement. Une réalité très critiquée de la part des musulmans mais que défend Shérif Albert : "C'est une mode. Comme toutes les minorités en Egypte (les bahaïs, les bédouins, les nubiens), ma communauté essaie d'émouvoir l'Occident. Elle se plaint d’oppression ou de marginalisation pour tirer profit de la « mondialisation des droits de l’homme". En revanche, Ayman Sabet déplore cette solution : "Selon moi, s'ils ont vraiment un problème en Egypte, c'est ici qu'ils doivent trouver du soutien, et non aller chercher du côté des Etats-Unis. Surtout que l'Occident ne cherche que son propre intérêt".

Coïncidence ou non, plus les tensions entre les deux communautés ne s'accroissent, plus les chrétiens sont nombreux à se rendre les week-ends dans les monastères égyptiens vieux de 15 siècles, qui avaient pour certains disparus sous les ruines. La plupart se trouve à Wadi Natroun, une vallée sur la route entre Le Caire et Alexandrie. Là bas, les "Pères du désert" accueillent les fidèles et répondent à leurs petits tracas quotidiens.  Christiane, une jeune cadre Cairote, y passe une journée par mois pour chercher la "baraka", la bénédiction. Aujourd'hui, elle est venue pour bénir sa nouvelle voiture mais aussi allumer des cierges pour ses amis et collègues de travail, "qu'ils soient coptes ou musulmans".

Que signifie copte ?
A l'origine, le mot "copte" vient du mot grec "Aiguptos" et signifiait les Egyptiens. Quand les Arabes musulmans sont arrivés en Egypte, ils ont utilisé le mot "copte" pour designer les habitants de l'Egypte, qui était majoritairement chrétiens.
Alors le terme copte, qui avait à l’origine un sens ethnique, s’est chargé d’un sens religieux. Il signifie aujourd'hui les chrétiens d'Egypte.


Dates phares dans les affrontements entre musulmans et chretiens

6 novembre 1972 : Des musulmans brûlent les locaux de "l'association du Livre Saint" à la ville al-Khanka (nord du Caire) parce que des chrétiens y ont fait la prière dans le but de la transformer en église sans permis préalables.
Le 8 novembre, les musulmans organisent une marche de protestation. Un chrétien tire sur les manifestants, ce qui a poussé ces derniers à brûler la maison du chrétien ainsi que d'autres bâtiments appartenant à cette communauté.
12 juin 1981 : Dans le quartier al-Zawya al-Hamra, des musulmans se déclarent propriétaires d'un terrain sur lequel les chrétiens avaient l'intention de construire une église. La bagarre entre les deux communautés dégénère. Les émeutes font 81 morts parmi les chrétiens.
31 décembre 1999 : Dans le village al-Kochh, située à 440 au sud du Caire, des différends entre un marchand chrétien et un client musulman donnent lieu à des accrochages pendant trois jours entre les deux communautés. 20 morts dont 19 chrétiens.
21 novembre 2005 : Des musulmans se rendent à l'église Mar-Girgis d'Alexandrie pour protester contre une pièce de théâtre écrite par les chrétiens qui se moque de l'islam. 1 mort et 90 blesses.
15 avril 2006 : Un musulman poignarde des chrétiens de 3 églises d'Alexandrie. Un des chrétiens décède. Le lendemain, lors de ses funérailles, les accrochages entre les deux communautés font 15 blesses.
21 novembre 2009 : au village de Farshout à Qena, en Haute Egypte, un chrétien kidnappe et viole une fillette musulmane. Les musulmans manifestent et brulent 17 magasins appartenant aux chrétiens.
7 janvier 2010 : Des musulmans ouvrent le feu sur les chrétiens sortant d'une église de Nagaa Hammadi faisant six morts parmi les chrétiens et un soldat musulman. Les assassins voulaient se venger du viol de la fillette musulmane de Farshout.

INTERVIEW CHEIKH MOHAMMAD MOSTAFA
Le cheikh Mohammad Mostafa est prêcheur et imam d’une mosquée salafiste.

Quelle est la différence entre Coptes et Musulmans dans les années 60 et maintenant?
Dans les années 60, et même il y a une dizaine d’années, les deux communautés représentaient le tissu d’un seul peuple. Elles vivaient ensemble sans le moindre problème. Les Musulmans assistaient aux mariages des chrétiens et vice versa. Si quelqu’un, chrétien ou musulman, avait un souci, ses amis et voisins qui appartiennent à l’autre communauté faisaient de leur mieux pour l’aider. Les relations étaient simples. Depuis la fin des années 80 et début des années 90, ces relations ont changé. Cela est du à la hausse d’un certain courant extrémiste dans l’église égyptienne. Un courant qui considère les chrétiens comme un peuple complètement différent des autres égyptiens. On a commencé à entendre des paroles comme « Les chrétiens sont le peuple originaire de l’Egypte », même le numéro 2 de l’église copte orthodoxe, l’évêque Bishoï, a dit que "Les musulmans sont des hôtes". C’est un discours choquant. Chez nous, les musulmans, il y a toujours des sages qui peuvent freiner ceux qui adoptent un discours extrémiste. Mais chez les chrétiens, ce discours vient des hommes de l’église.

Des musulmans, spécialement des salafistes accusent "d’ignorants" (Kafir) les chrétiens, qu’en pensez-vous?
Tous les musulmans voient que les non-musulmans sont des ignorants…mais aussi les non-musulmans voient les musulmans comme des ignorants. La preuve c’est que le Pape des coptes orthodoxes, Chenouda III, a déclaré un jour que celui qui n’est pas chrétien n’ira pas au paradis. Chacun pense que sa religion soit la vraie religion. Mais l’islam nous oblige à protéger les chrétiens. Si les musulmans opprimaient les chrétiens, comment ces derniers y existent toujours et en millions ?

Que pensez-vous du discours dur adopté par certains imams en moyenne Egypte (Menia et Assiout) à l’égard des chrétiens ?
Je ne pense pas qu’un Imam, même le plus extrémiste, peut proférer de mauvaises paroles concernant Jésus ou la Sainte Vierge. L’Islam les respecte. Il y a même une Sourate dans le Coran dont le nom est Mariam.

Mais, les prêtres là-bas disent que les imams incitent les gens à lapider les chrétiennes sur leur chemin à l’église ! Qu’en pensez-vous ?
Si ce que vous dites est vrai, alors ces imams ont complètement tort. Mais je vais dire qu’aucun imam, qui connait bien sa religion ne peut inciter les musulmans à commettre un acte pareil. J’ai peur que ce soit là une rumeur dans le but de donner une mauvaise image des musulmans. Moi, je dis que c’est les chrétiens qui nous attaquent : Le prêtre Zakareya Boutros insulte toujours l’islam dans sa chaine de télévision. Une église à Alexandrie a fait une pièce de théâtre qui se moque de l’islam. Alors, qui provoque qui ?

Est-ce que les salafistes sont tolérants avec les musulmans qui se convertissent au christianisme ?
L’Islam l’interdit, mais personne n’a touché ceux qui l’ont fait. De l’autre coté, voyons ce qui s’est passe avec Wafaa Costantine et Kamelia Chehata qui se sont converties à l’Islam. Les chrétiens ne se sont pas calmés jusqu'à ce que le gouvernement force les deux femmes à retourner à l’église, et depuis, personne ne sait rien sur elles.
Un des problèmes entre chrétiens et musulmans en ce qui concerne le changement de religion vient du christianisme orthodoxe lui-même. Chez eux il n’y a pas de  divorce. Alors ceux qui le désirent n’ont qu’à se convertir à l’islam pour l’obtenir, puis ils veulent retourner au christianisme. La religion n’est pas un jeu.

Comment voyez-vous l’avenir de la relation ?
Je ne suis pas optimiste. Si les chrétiens n’arrêtent pas de provoquer les musulmans et de porter atteinte à la religion musulmane, si l’église n’arrête pas de se comporter comme un Etat dans l’Etat égyptien, la situation entre les deux communautés demeurera toujours tendue.

COPTES
INTERVIEW EVEQUE THOMAS
L'évêque Thomas est responsable de la paroisse d'Al Quosseya, en Moyenne Egypte.

Quelle est la différence entre la situation des coptes dans les années 60 et maintenant ?
On a assisté à la montée de l'islamisation de la société égyptienne. Beaucoup d'Egyptiens musulmans sont partis travailler en Arabie Saoudite et sont revenus avec des pensées comme le salafiste, une vision extrême de leur religion. Les frères musulmans ont pris de l'ampleur et ont contribué à nous séparer. Leur prêche était souvent agressif à notre encontre, ils appelaient à la haine et non au respect. Les rapports entre eux et nous ont commencé à se détériorer. Et puis avec le temps, la démographie en Moyen Egypte a changé. Beaucoup de coptes ont émigré au Caire pour se sentir plus libres de vivre leur foi et trouver du travail. Certains ont commencé à quitter l'Egypte pour l'Amérique ou l'Europe. Ce sont les plus éduqués qui partent actuellement. Du coup, notre statut de minorité, dans le sud, n'a fait que s'accroître avec le temps, créant un déséquilibre avec le nombre de musulmans. Aujourd'hui, à Al Quosseya, pour trois églises, il y a trente mosquées, alors que nous représentons un tiers de la population de la ville.

Les relations entre les musulmans et les coptes dépendent-elles aussi des régions d'Egypte ?
Oui. Au Caire, les relations sont d'ordinaires plus calmes. Les problèmes surgissent la plupart du temps dans les villages du sud du pays, où le nombre d'analphabète est très élevé. Les gens n'ont souvent pas les mots pour exprimer un problème. A l'origine des conflits, on trouve souvent des histoires de territoires, de jalousie, qui n'ont rien à voir avec la religion. Ils dégénèrent ensuite en conflit entre les communautés, mais à l'origine, le problème aurait été similaire entre deux personnes de même religion. Il faut éduquer les gens afin qu'ils aient les mots plutôt qu'utiliser leurs poings.

Les chrétiens ont eu de nouveaux droits, comme un jour férié pour le Noël copte, début janvier, qu'en pensez-vous ?
Cela ne change absolument rien. A quoi ça rime de considérer Noël férié et pas Pâques, qui est aussi un jour très important pour nous. D'autre part, vous ne pouvez pas accordé un jour férié à une minorité et lui refuser, à côté, de construire une église, ce n'est pas logique et ça n'avance à rien.

Etes-vous libres de construire une église ?
Non. C'est très compliqué. Il faut répondre à des critères bien trop complexes. Récemment, le président Hosni Moubarak a tenté d'assouplir ces mesures. Mais en pratique, rien n'a changé. Il manque toujours une autorisation pour pouvoir commencer une construction. J'ai agrandi à Noël notre église et même pour cela je devais demander la permission de responsable de notre région. J'ai du faire sans car il n'a jamais répondu. C'est écœurant car il est très simple de bâtir une mosquée.

Le mois dernier, l'affaire de Kamilia, cette jeune chrétienne qui s'est enfuie de chez elle a fait beaucoup de bruit. Les musulmans ont dit qu'elle avait voulu se convertir à l'islam et que les chrétiens ne l'avaient pas laissé faire.
Personne n'a la même version de ce qu'il s'est passé. Ce que je peux assurer, c'est qu'il n'y a aucun problème pour un chrétien s'il veut se convertir à l'islam. Les tensions se situent sur un plan familial et peuvent être apaisées. En revanche, quand un musulman veut  rejoindre notre église, il est bloqué. Les musulmans ont une loi qui empêche la conversion. Nous, nous en n'avons pas.

Comment voyez-vous l'avenir ?
Les coptes vont continuer à émigrer à l'étranger. C'est inquiétant car notre communauté se vide peu à peu de ses membres les plus instruits. Je reste convaincu que l'on peut résoudre nos problèmes par davantage de rencontres entre les représentants des cultes. L'essentiel est de communiquer, de crever l'abcès quand il le faut.

Article écrit avec Marion Touboul pour le numéro 43 de la revue Le Courrier de l'Atlas (Decembre2010) (PhotosFrançoise Beauguion)

http://www.lecourrierdelatlas.com/emag/2011/NUM043/#/68/

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