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7 décembre 2011

Les Islamistes vont-ils affecter la vie culturelle en Egypte s’ils accèdent au pouvoir ?

Les résultats de la première phase des législatives en Egypte post-révolution avec la montée du courant islamiste a suscité l’inquiétude du milieu culturel. La question urgente que posent actuellement les intellectuels égyptiens est que sera l'avenir de la culture et de l'art si les islamistes dominent la vie politique dans le pays ?

Amr_WakedPour l'acteur Amr Waked, qui joue notamment le rôle d’un malfrat dans le film "Dam el-Ghazal" (le sang de la gazelle), la montée de l'islamisme n'est pas une surprise, il est un résultat naturel du système électoral déformée et non-constitutionnel. "De nombreux obstacles ont été dressés devant les partis fondés par les révolutionnaires, comme l’obligation d’avoir 5000 membres. Comment peuvent-ils le faire dans une période de dix mois seulement ?  Une telle condition a ouvert la porte à des personnes indésirables pour adhérer à ces partis", dit-il.

Selon Amr, l’élargissement des circonscriptions n’avait pour seul but que de freiner les forces révolutionnaires en faveur des partis islamistes et ceux existant avant la révolution. "Pourquoi le système électoral  a attribué deux tiers des sièges du parlement aux listes des partis et un-tiers aux candidats individuels, sans empêcher les partis de poser les candidatures de leurs membres sur les listes individuelles ?", martèle-t-il.

L'acteur, qui a participe au film le plus violant du cinéma égyptien "Ibrahim al-Abyad", note que la majorité des électeurs  a voté sur une base émotionnelle pour les mouvements islamiques, et non pas pour les programmes de ces mouvements. "Il ne faut pas oublier qu’il y a une sorte d’analphabétisme politique. Nous étions privés de la pratique démocratique et nous essayons maintenant de la découvrir", précise-t-il.

Amr Waked est convaincu que les islamistes ne vont pas interférer, pour le moment, dans la vie culturelle égyptienne. "Ils ont des dossiers beaucoup plus importants à régler comme l'économie, la justice sociale et le développement avant qu'ils ne commencent à chercher de contrôler les sous-questions", explique-t-il. "Avoir la majorité dans le parlement est le test le plus difficile pour eux. S’ils n’arrivent pas à gérer les problèmes du pays, ces élections seront le début de leur fin".

Tahani_Rashed___directorPour sa part, la cinéaste et documentariste Tahani Rached est inquiète vis-à-vis du débat actuel sur l'impact de l'arrivée des islamistes sur la vie culturelle et artistique en Egypte. "Je pensais qu’on devait examiner les moyens de développer la vie culturelle égyptienne après la destruction qu’elle a subit au cours des 30 dernières années. C’est honteux qu’aujourd’hui nous parlons toujours de l’art en disant qu'il est halal ou péché. L’art n’a aucun lien avec la religion". La plus grande crainte de Tahani c’est que les Salafistes imposent une stricte censure sur l’action culturelle. "Cela sera un revers sur les objectifs de la révolution qui a eu lieu pour libérer les esprits des Egyptiens", ajoute-t-elle.

Pour Tahani, c’est la liberté qui a aidé les Islamistes à avoir la majorité dans le parlement. "Pour cela, ils n’ont aucun droit de promulguer des lois oppressives…et s’ils le font je serai la première à leur résister".

De son coté, le chercheur Tawfik Aclimandos, spécialiste dans les affaires des mouvements islamistes juge  que la montée des Frères musulmans n'est pas étonnant. Pour lui,  la vraie surprise c’est le score des Salafistes.

Tawfiq_AclimandosSelon Aclemendos, la situation actuelle en Egypte est ambigüe. "Il est très difficile de parler des raisons qui ont conduit à la montée des mouvements islamistes ou de leur poids réel dans le rue égyptienne. L’Egypte n’a jamais connu ce taux élevé de participation aux élections. En plus, la première phase des élections a inclu les gouvernorats d’Assiout et d’Alexandrie, bastions du salafisme, ce qui a aidé les salafistes à grimper".

Pour Aclemendos, il faut attendre les résultats des deux prochaines phases pour que les chercheurs puissent les analyser.

Mais Aclemendos est sûr que les islamistes, qui luttent contre la laïcité et la démocratie, vont appliquer une censure stricte sur la vie culturelle. "Au mieux, ils vont garder les mécanismes appliqués à l’époque de Moubarak, et ils peuvent aussi les durcir", conclut-il.

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5 décembre 2011

La vague islamiste

Lors du premier tour des législatives en Egypte, les islamistes ont récolté 65 % des voix la semaine dernière, toutes tendances confondues. Les Frères musulmans se sont taillés la part du lion devant les salafistes dont le score est sans doute la très grosse surprise du scrutin. Qui sont ces radicaux fondamentalistes ? Reportage Marion Touboul et Ahmed Hassan Sami.

1 décembre 2011

La jeunesse islamiste refait sa révolution

A la veille des premières éléctions parlementaires en Egypte après la révolution, la jeunesse égyptienne est déterminée défendre les valeurs démocratiques pour lesquelles ils sont sortis dans les rues il y à dix mois. Certains ont choisi la politique, d’autres se sont engagés dans l’action sociale pour construire l’Egypte de demain.

al_tayyar_al_masri"L’avenir, c’est nous, les jeunes ! Nous ne devons pas laisser la vielle génération prendre le pouvoir", lance Mohammed al-Qassas, la trentaine, en distribuant son programme éléctorale dans un café au quartier d’Ain Shams. dans l’est du Caire.  Mohamed a décidé de se lancer dans la politique au lendemain de la révolution. Il est candidat au sein du parti qu’il a lui-même fondé "al-Tayyar al-Masri" (le courant égyptien)*. Ce Frère musulman aurait pourtant eu l’occasion d’être candidat au parti "La Liberté et la Justice" de la confrérie, mais il a refusé catégoriquement. Il a même fait parti des jeunes Egyptiens qui se sont opposés à sa creation. "Pour moi, la confrérie aurait dû rester loin des jeux politiques et rester un groupe de pression pour assurer la démocratie", critique Mohamed.

La réaction de la confrérie n’a pas tardé : Le révolutionnaire de la première heure a été expulsé du jour au lendemain sans explications en raison de ses idées trop réformistes. "Je suis Frère musulman et je le resterai toujours. Mais les chefs actuels de la confrérie ne se montrent pas ouverts aux nouvelles idées qui ont muri dans la tête des jeunes qui étaient sur Tahrir. Le vrai problème de la confrérie c'est qu'elle est dirigée par la génération de 1965, qui est très bornée", poursuit-il.CourrierAtlas_Egypte_03_Mohammed_al_Qassas_candidat_des_jeunes_revolutionnaires

A "al-Tayyar al-Masri", Mohamed prône tout l’inverse. Il veut que la jeunesse s’exprime. S’y retrouvent d’ailleurs des milliers d'Egyptiens dans son cas qui se battent pour les valeurs démocratiques défendues lors de la révolution. L'argument fort de Mohammed, c'est la diversité de ce parti qui ne suit pas une idéologie précise. "Nous représentons toutes les couleurs politiques. Il y a des libéraux, des socialistes, des centristes...".

Mais vouloir faire de la politique quand on est jeune sans un important réseau se rêvele être un vrai parcours du combattant, “nous n'avons pas beaucoup de moyens. Nous finançons notre campagne nous-même. Nous trouvons que c’est inacceptable que de grands hommes d'affaires achètent le parti", lance-t-il, fier de ce choix.

A ses côtés dans la campagne électorale, un autre rebelle comme lui. Khaled Salem, un salafiste de 36 ans, lui aussi candidat de à al-Tayyar al-Masri. Il a refusé d’adhérer, comme son ami, aux nombreux partis crées par les siens. "Les cheikhs de la veille génération ne sont pas au courant des changements de la société. Ils ne savent pas communiquer avec les autres et se sont refermés sur eux-même ces dernières années. Moi, j'ai la chance de fréquenter la société à travers mon travail, ça m'a permis de comprendre davantage les idées des autres".

CourrierAtlas_Egypte_13Khaled a l'allure des salafistes traditionnels, un regard serieux et dur, les yeux baissés quand une femme le croise, mais son discours se veut plus réformateur : "Nos cheikhs sont parfois tellement fermés...Pendant la révolution, ils étaient contre les manifestations. Ils ne voulaient pas assumer la responsabilité des victimes au cas où la révolution échoue. Pour moi, c'est lâche.  Il fallait s'opposer à ce régime qui a détérioré la vie des Egyptiens", confie-t-il calmement. Autre coup de gueule de Khaled, l’attitude des cheikhs traditionnels lors du référendum du 19 mars 2011 sur la constitution de la phase transitoire en Egypte : "Certains cheikhs ont utilisé les notions d'enfer et de paradis pour orienter les votes en leur faveur, ce n'est pas l'Islam. Désormais, ils continuent en affirmant que voter pour les libéraux ou les chrétiens aux législatives, c'est un péché. Tout cela montre bien qu'ils ne sont pas prêts pour la démocratie". Cette démocratie, Khaled, lui, est persuadé qu'elle arrivera tôt ou tard en Egypte : "On ne retournera jamais en arrière et ces salafistes vont finir par comprendre qu'ils n'ont qu'a accepter la volonté du peuple ou bien ils vont perdre définitivement  la sympathie de la rue égyptienne".

Pour Khaled comme pour Mohamed, la question n'est pas de gagner ou de perdre les élections. Ils sont conscients de leur manque d'expérience et de moyens. Pour eux, l'important est de montrer que la jeunesse de Tahrir ne dort pas, qu'elle est prête à défendre la diversité politique, religieuse et culturelle en Egypte.

Loin de circuits politiques habituels, d'autres jeunes Egyptiens se sont engagés à faire fructifier l'esprit de Tahrir. Pour eux, la politique ne mène qu'à la rancune entre les différentes communautés et les politiciens ne cherchent que leur propre intérêt. Ce sont les "Salafistes de Costa". Un groupe d'amis musulmans très pratiquants qui avaient l'habitude de se réunir dans un café de la chaine internationale “Costa”, l'équivalent du "Starbucks" en France, avant la Révolution. Après la chute de Moubarak, ils ont eu l'idée d'inviter à leur rencontre d'autres Egyptiens ayant l'envie de faire partager leurs idées politiques. Ihab el-Kholy, l'un des responsables du mouvement, raconte : "On a voulu briser le mur de l'ignorance et de la peur qu'il y a parfois entre nous. Nous sommes tous Egyptiens et notre but doit être celui de servir notre pays". Des chrétiens les ont même rejoints. Ainsi est né "notre petite Egypte",  un projet caritatif pour les Egyptiens dans le besoin.Salafeyo_costa

A Ezbet el-Hagana, un quartier défavorisé, gangrené par les trafics en tout genre, dont la drogue, les Salafistes de Costa, rejoints par leurs nouveaux alliés, essaient d'aider cette population en organisant des convois médicaux, des cours d'alphabétisation et des ateliers d'artisanat. Ils tentent de monter de petites entreprises, sources de revenus pour les habitants. Chrétiens et musulmans, hommes et femmes, travaillent côte-à-côte pour faire de ce quartier un exemple de développement à suivre dans toute l'Egypte.

Le mouvement aurait pu fonder son propre parti politique. Mais les membres ont refusé catégoriquement cette idée. Ils ont même inscrits une clause dans leur règlement selon laquelle les fondateurs ne doivent pas appartenir à des partis politiques. "Dans le mouvement, nous nous mettons d'accord sur tous les projets de charité que nous réalisons. Si on est un parti politique, nous ne serons jamais honnêtes dans nos actions. L'intérêt personnel nous guidera forcément", explique  Abeer, une jeune membre du mouvement, qui porte le niqab. "Mais les salafistes de Costa” peuvent servir comme groupe de pression, poursuit-elle,  quand on organise une activité nous invitons les différents partis politiques à participer. Eux qui disent vouloir servir le peuple , nous leur offrons l'occasion de montrer ce qu’ils peuvent faire !"

CourrierAtlas_Egypte_20_Salafistes_de_CostaLe groupe prône l’ouverture mais refuse pourtant d’abandonner la notion de salafisme. Un choix que même Bassem Victor, l'un des dix coptes du groupe qui compte une centaine de membre, défend : "Le mot salafiste signifie l'identité des fondateurs de ce groupe et leur volonté de garder leur croyance alors que Costa, cet endroit connu comme lieu de rencontre des libéraux en Egypte, montre le côté de l'ouverture vers l'Autre. Notre message est que nous pouvons co-exister sans abandonner notre croyance. C'est la première ligne de défense contre les conflits inter-confessionnels", explique-t-il.

Bassem en a conscience, il faudra du temps, peut-être des années, pour que les Egyptiens comprennent son message. Mais il reste optimiste : "Nous avons chaque jour de nouvelles personnes qui veulent adhérer à notre mouvement !"

*al-Tayyar al-Masri est un parti issu de la "Coalition des jeunes de la révolution", un front formé pour protéger les buts de la révolution égyptienne face aux partisans de l'ex-régime et aux partis existant avant la révolution. Il a été créé essentiellement par des jeunes cadres des Frères Musulmans expulsés de la confrérie car ils n'étaient pas d'accord avec les projets de leurs ainés. Très vite, d'autres jeunes - salafistes, socialistes, libéraux et centristes - ont rejoint le parti.

Article écrit pour le numéro 54 de la revue Le Courrier de l'Atlas (decembre 2011) (Photos Françoise Beauguion)

http://www.lecourrierdelatlas.com/emag/2012/NUM054/#/60/

29 novembre 2011

Egypte : test démocratique

Premières élections législatives démocratiques en Egypte. Neuf mois après la chute d'Hosni Moubarak, place aux urnes !

Elections législatives en Egypte, acte un : le scrutin qui durera six semaines a débuté hier. Neuf mois après la chute du président Moubarak, l'armée égyptienne a tenu parole : les premières élections démocratiques de l'histoire du pays sont sur les rails. 45 millions d'électrices et d'électeurs doivent se rendent aux urnes pour désigner 498 députés àla chambre basse du Parlement. Le scrutin se déroulera en trois étapes dans les provinces égyptiennes jusqu'au début du mois de janvier. Le pays a refusé tout observateurs internationaux, ce sont des citoyens bénévoles qui veillent sur ce scrutin. La transparence sera-t-elle au rendez-vous ? Un reportage de Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.

27 novembre 2011

Les anciens du parti de Moubarak en campagne

Les Egyptiens s'expriment par les urnes pour la première fois depuis la chute du gouvernement Moubarak. Ce vote, qui se déroule sur deux jours, concerne près d'un quart de la population (celles d'Alexandrie, du Caire et de Louxor), soit 17, 5 millions sur 40 millions d'électeurs. 168 députés sur les 468 que compte l'Assemblée égyptienne seront ainsi élus. Des élections législatives sous fond de contexte politique très tendu.

Au Caire, les bureaux de vote ont été pris d'assaut très tôt ce matin : les élections législatives ont débuté ce lundi. Les Frères musulmans, qui se sont désolidarisés des jeunes de Tahrir, sont d'ores et déjà donnés favoris du scrutin. Mais on trouve aussi en lice, des membres du Parti National Démocratique, le PND, le parti de l'ancien président Hosni Moubarak. Quelles sont les chances de gagner pour ces candidats ? Reportage de Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.

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25 novembre 2011

Omar Sharif : "Pour faire un gouvernement, ça prend du temps"

Que pense l'acteur égyptien Omar Sharif de la période électorale que connaît son pays ? Notre équipe l'a rencontré au Caire juste avant que les émeutes débutent. Reportage de Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'Homme.

24 novembre 2011

Tensions avant élections

L'armée égyptienne s'est excusée pour les morts survenus dans les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants de la place Tahrir ces derniers jours.

Un accord aurait été conclu entre les deux parties portant sur l'arrêt total des combats aux abords du ministère de l'Intérieur. Les militaires excluent toutefois de quitter le pouvoir, ce serait trahir le peuple disent-ils avec le plus grand sérieux. Le peuple qui est convoqué aux urnes lundi. Cette révolution dans la révolution a forcément un impact sur la campagne électorale. Comment les partis politiques réajustent-ils leur stratégie électorale ? reportage Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.

23 novembre 2011

Le sang coule place Tahrir

La place Tahrir est redevenue la place forte des manifestants égyptiens. Ils semblent encore plus déterminés à ce que les scories de l'ancien régime soient une fois pour toutes éradiquées. Leur cible : l'armée dont le patron, le maréchal Tantaoui, premier dirigeant de facto depuis la chute de Moubarak a entamé des pourparlers avec l'opposition. Pas de nature à calmer les manifestants qui s'en prennent aux policiers à coup de jets de pierres des manifestants et s'exposent à leur riposte à coups de gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc. Nos reporters Marion Touboul et Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme sont allés voir ce qu'il advient des blessés.

 

22 novembre 2011

Le feu reprend place Tahrir

La place Tahrir, lieu symbolique de la révolution égyptienne qui avait conduit à la chute d'Hosni Moubarak est à nouveau en ébullition.

Des milliers de manifestants s'y sont rassemblés pour réclamer la chute du pouvoir militaire. Sous-entendu, l'ancien dictateur a beau être parti, les anciens caciques du régime demeurent. Tout cela intervient à une semaine des élections législatives. Prôner la révolution dans la révolution est un moyen pour les égyptiens dire qu'ils refusent l'idée de se faire confisquer un combat qu'ils ont mené et qu'il existe aussi une autre voix que celle des Frères musulmans donnés favoris. Reportage signé : Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.

21 novembre 2011

Egypte : Les femmes se jettent dans l’arène politique

Parmi les 2000 candidats aux législatives du 28 novembre (lundi prochain), rares sont les femmes. A peine 300. La plupart d'entre elles n'ont aucune expérience en politique. Mais sur le terrain, elles redoublent d'effort pour faire valoir leurs idées. Comment voient-elles la probable arrivée des islamistes au Parlement ? Notre équipe a suivi deux d'entre elles en campagne. Reportage de Marion Touboul, Ahmed Hassan Sami et Johann Prod'homme.

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