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14 juin 2011

Génération Révolution : Abdou

Abdou vit au Caire. Son métier : manoeuvrer les felouques sur le Nil pour les touristes ou les curieux qui veulent découvrir le fleuve. Il est originaire d'Assouan au sud de l'Egypte. La révolution est une source d'angoisses pour lui. Sa principale crainte : l'avenir professionnel de ses enfants.

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10 juin 2011

Génération Révolution : Karim

Karim vend des t-shirts souvenirs de la révolution sur la Place Tahrir. Il a commencé ce travail au lendemain du départ de Hosni Moubarak en espérant pouvoir gagner de quoi vivre. Il nous parle de sa vie mais certains passants ne sont pas d'accord avec ce qu'il dit.

8 juin 2011

Tangi Salaün : Avant le 25 janvier, je me demandais par quel miracle les Egyptiens n’avaient pas encore explosé

Tangi Salaün est un journaliste français. Il est le correspondant des revues Le Figaro et l'Express et la radio française RTL

Comment voyez-vous la Révolution Egyptienne? Quelles sont vos remarques?

D’abord c’est une révolution que je ne pensais plus voir arriver, après avoir couvert des dizaines de manifestations qui ne rassemblaient jamais plus de quelques centaines de personnes…. Cela faisait pourtant des années que je constatais dans mes reportages la dégradation des conditions de vie pour une majorité de la population (hausse des prix, chômage des jeunes, dégradation du système de santé, de l’éducation, multiplication des quartiers informels (ashwayets) victimes de coupures d’eau et d’électricité, accidents à répétition dans les transports, pollution, etc…), la montée des frustrations face à un système politique verrouillé, la colère face aux abus policiers, à la corruption, aux inégalités.. Bref, je me demandais par quel " miracle" les Egyptiens n’avaient pas encore explosé… Lorsque le 25 janvier est arrivé, j’ai pourtant été surpris par la détermination des manifestants, malgré la violence de la répression, puis par leur capacité à rester mobilisés sur Tahrir et ailleurs, à conserver leur sens de l’humour même dans les moments les plus dramatiques, à se libérer de la peur en disant tout haut ce qu’ils pensaient depuis des années sans oser l’exprimer, à poursuivre un but commun sans différence de religion, de sexe, d’âge, de classe sociale... J’ai enfin été impressionné par cette fierté retrouvée à la fin de la révolution, ce sentiment de libération que l’on pouvait ressentir partout.9782021039382

Quelles sont les moments les plus importants qui vous ont inspires sur la place Tahrir ?

L’arrivée des chars et les premières scènes de "fraternisation" le 29, qui ont montré que l’intervention de l’armée n’était pas la fin mais le début de quelque chose, les conférences que donnaient des personnalités comme Alaa el-Aswany la nuit pour soutenir les manifestants qui dormaient sur place, la violence de la "bataille des chameaux ", la première millioneya où l’on a vu arriver plein de gens qui venaient pour la première fois sur la place et compris que la majorité de l’opinion publique avait basculé du côté de la révolution, les scènes d’espoir, de déception puis de joie entre le dernier discours de Moubarak le 10 février et le lendemain de son départ le 12 février.

Vous vivez en Egypte depuis plus de 10 ans...quelle est la différence entre l'Egypte d'avant le 25 janvier et l'Egypte d'après la Révolution?

Elle est surtout, pour le moment, dans le discours et l’attitude des gens, qui n’ont plus peur de dire ce qu’ils pensent, de revendiquer leurs droits. Mais pour le reste il va falloir du temps et il est difficile de tirer des conclusions tant que le pays ne s’est pas doté de ses nouvelles institutions (parlement, gouvernement, président, constitution).

Comment voyez-vous la vie culturelle en Egypte après la Révolution?

Il me semble qu’à court terme c’est elle qui peut le plus bénéficier de la libération des esprits et de la créativité. On le voit déjà avec la musique, les graffitis sur les murs, le cinéma, les radios libres, les expositions autour de la révolution... Dans ce domaine aussi, la révolution donne aux jeunes qui en étaient écartés (ou marginalisés) l’opportunité de se faire une place sur le devant de la scène.

Vous venez de publier "L’Egypte de Tahrir ". D'ou vient l'idée de votre œuvre? Depuis quand vous travaillez sur ce livre?

Le projet de faire un livre de journalistes (c'est-à-dire destiné à un grand public) est ancien, car il n’en existait pratiquement pas en français sur l’Egypte contemporaine. Il s’est précisé lorsque Hosni Moubarak a été hospitalisé en Allemagne en mars 2010 et qu’il a semblé probable qu’il ne resterait plus très longtemps au pouvoir. L’idée, c’était de faire une "radiographie " de la société égyptienne pour expliquer aux Français quelle Egypte Moubarak allait laisser à son successeur, quels sont ses problèmes, ses atouts, ses grands défis, etc. Tout cela à travers des reportages, des rencontres, des témoignages des Egyptiens eux-mêmes… On avait commencé à rédiger le livre à l’automne 2010. Evidemment, la révolution a tout bousculé.

7 juin 2011

Le sélectionneur des Pharaons limogé

egypteshahata

RFI Sports

5 juin 2011

L'Egypte éliminée de la CAN 2012

Egypt-vs

RFI Sports

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4 juin 2011

Marion Touboul : La vie culturelle en Egypte est devenue plus libre après la Révolution

MT

Marion Touboul (www.unjourici.canalblog.com) est une journaliste française. Elle est  la correspondante de plusieurs medias français comme Arte, Europe 1,  La Vie et Marianne, outre la Radio allemande Deutsche Welle et Radio Vatican.

 

Vous vivez en Egypte depuis plus de trois ans...Quelle est la différence entre l'Egypte avant le 25 janvier et l'Egypte d'après la Révolution?

La principale différence est quand je travaille. Avant, la plupart des gens avaient peur de parler, notamment devant une caméra. ils avaient peur des réactions dans leur quartier, ils faisaient très attention à leurs propos. Maintenant, ils n'ont plus peur, ils ne censurent rien. C'est très appréciable. Après, je trouve que l'état d'esprit des gens juste après la révolution et maintenant, a changé. Ils étaient très optimistes, très souriants, j'entends maintenant des égyptiens, en particulier les chauffeurs de taxi, qui disent que la révolution a échoué en raison des difficultés économiques. Donc l'Egypte change en permanence en ce moment, chaque semaine, elle est différente.

D'après vous, quel est le rôle de la culture dans le règlement des problèmes de l'Egypte?

La culture joue un rôle important du fait qu'elle contribue à ouvrir les esprits des gens. On voit maintenant des pièces de théâtres, des chansons et même un film sur la révolution. Les Egyptiens prennent ainsi conscience de ce qu'ils ont réalisé et cela les rend fiers. J'espère que la culture restera libre, sans censure, comme elle semble l'être en ce moment. Des films comme "l'Immeuble Yacoubian" avaient déjà contribué à éveiller les consciences avant la révolution.

Comment voyez-vous la vie, surtout culturelle, en Egypte après la Révolution?XXI

La vie culturelle maintenant n'a rien à voir avec avant selon moi. Elle est maintenant beaucoup plus libre, la culture aborde la politique, le quotidien des Egyptiens... Elle est engagée. Notamment dans la musique, ce n'est plus seulement maintenant des chansons d'amour, on écoute aussi maintenant davantage de chansons politiques. J'apprécie aussi l'exposition dans la station de métro Sadate, je n'aurais imaginé que cela aurait été possible. Le fait aussi que des jeunes décorent les murs par des graffitis est une belle chose même si elle doit être contrôlée. C'est sain de voir le peuple se "réapproprier" sa ville, son quartier. Avant, j'avais l'impression que les Egyptiens passaient leur colère sur leur rue, en y prenant pas soin, en les négligeant.

Vous avez écrit "Le roi des contrebandiers" pour la revue "XXI". Pourquoi un article sous forme d'un roman sur les bédouins et les contrebandiers?

Ce n'est pas un roman, c'est bel et bien une histoire vraie, il n'y a pas de fiction. La grande différence avec un article, c'est que la revue permet d'avoir la place pour véritablement aller au fond de l'histoire et qu'elle accorde beaucoup d'importances au détail, à la description, ce qui me semblait important de faire dans l'histoire de ce cheikh.

Qu'est-ce que vous a inspiré dans le personnage?

Son parcours de vie. Il était instituteur et est devenu contrebandier. Il n'aurait pas demandé mieux de rester instituteur mais l'ancien régime ne lui donnait pas un salaire suffisant. En cela, ce Cheikh me semble plutôt une "victime" du système. Il n'a rien du méchant bandit qu'on s'imagine quand on parle de contrebandier. Son humour, son intelligence m'ont aussi donné l'envie de passer du temps avec lui. Il a aussi beaucoup de courage. Quand l'un de ses amis, recherché par la police, a été blessé dans un accident de la route, il l'a envoyé dans un hôpital à Gaza via des tunnels de la contrebande pour ne pas que les policiers l'arrêtent en Egypte. J'ai trouvé ça très courageux et très astucieux.

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