La France aura la priorité dans les contrats de développements en Libye
Iman Bugaighis : ex-porte-parole du Conseil National de Transition. Elle a démissionné parce qu'elle voulu retourner à sa vie académique, mais elle soutient toujours le CNT. Elle donne sa vision de l'avenir des relations franco-libyennes.
La France a été la première à nous soutenir depuis le premier jour de notre révolution et pour la remercier je pense qu'elle aura la priorité dans les contrats de développement économique en Libye.
La société libyenne penche maintenant vers la France, les relations culturelles franco-libyennes seront donc renforcées. Les libyens sont curieux de découvrir la culture du pays qui les soutient depuis le début.
Les libyens demandent à la France de poursuivre son soutien pour qu'ils puissent construire leur pays démocratiquement, dans le respect des droits de l'homme, et pour que la Libye devienne une partie intégrante de la communauté internationale libérale. Ils souhaitent aussi que Paris les aide à raccourcir la période transitoire actuelle.
Les révolutionnaires demandent à la France d'augmenter ses investissements en Libye et d'avoir une vision pour tous les secteurs. Il faut qu’elle nous aide à rétablir notre infrastructure, à construire une societe non consommatrice et à développer notre système éducatif.
Pour le tourisme la France a également un grand rôle à jouer. Nous avons des sites romains et un désert ouvert au tourisme, mais Qadhafi a détruit ce secteur.
Emigration clandestine Le peuple libyen est contre l’émigration clandestine. C'était pour Qadhafi un moyen de pression sur l’Europe. Nous allons contribuer avec la France à la lutte contre ce trafic. De plus, l'Europe doit savoir que les Libyens ne quitteront jamais leur pays du moment qu'on leur permet d'y vivre avec dignité.
Concernant le pétrole, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose que Sarkozy nous aide à assurer l'acheminement du pétrole libyen vers son pays. C'est un président et il doit chercher les intérêts de son peuple. Les relations internationales sont basées sur les intérêts communs. Si Sarkozy est mal vu en France, c'est une affaire intérieure qui concerne seulement les Français.
Article écrit pour le numéro 48 de la revue Le Courrier de l'Atlas (Mai 2011)
http://www.lecourrierdelatlas.com/emag/2011/NUM048/#/16/