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22 septembre 2009

Affaire Clearstream : Sarkozy se prépare pour la Présidentielle 2012

Le désir du président français Nicolas Sarkozy de maintenir ses chances pour un second mandat présidentiel ne semble pas connaître de limites. Son ambition le pousse à jouer avec toutes les cartes qu’il possède pour éliminer ses rivaux, avec en tête Dominique de Villepin, ex-Premier Ministre et un des pôles de la Droite française à laquelle appartient Sarkozy lui-même.

SARKOZYAprès l'affaiblissement de la Gauche, Sarkozy se retrouve en compétition seulement avec ses rivaux de droite. Ainsi, il a commencé à se préparer pour détruire leurs ambitions, et "l'affaire Clearstream", que le tribunal correctionnel de Paris a commencé d’examiner lundi, joue un rôle majeur dans son plan.

L’affaire remonte à 2004, quand le juge Renaud Van Ruymbeke a reçu une lettre anonyme parlant de l'implication de Sarkozy, ministre de l'Intérieur à l'époque, et d’autres personnalités politiques et hommes d'affaires, dans l’obtention des pots-de-vin sur des comptes bancaires étrangers dans la vente de frégates françaises à Taiwan en 1991.

Le juge a alors ouvert une enquête sur l'incident et rapidement constaté que ces documents, parlant de la banque Luxembourgeoise Clearstream, étaient falsifiés.

VILLEPINSarkozy s’est servi de l’affaire pour apparaître la victime. Il a accusé De Villepin, qui était en compétition avec lui pour être le candidat de la droite à la Présidentielle en 2007, d’être derrière les faux documents afin d'affaiblir sa position dans la course à l’Elysée. Des accusations qui ont trouvé des fondements lorsque les enquêteurs ont trouvé des notes chez l’ancien coordinateur des services des renseignements au ministère de la défense, le général Philippe Rondot concernant les détails de réunions secrètes avec de Villepin sur la liste des faux noms.

A son tour, De Villepin a confirmé avoir demandé l’ouverture d’une enquête parallèle sur ces documents. Cependant, il a nié fermement avoir ciblé Sarkozy en personne.

La concurrence entre Nicolas Sarkozy et  Dominique de Villepin remonte à la Présidentielle de 1995 quand Sarkozy était aux côtés de Edouard Balladur alors que De Villepin soutenait le président Jacques Chirac pour la nomination de la droite gaulliste.

Bien qu’ils appartiennent au même camp, la rivalité entre Sarkozy et de Villepin a continué durant tout le second mandat de Chirac. Ce dernier a préféré De Villepin et l’a rapproché de lui. Cette rivalité a atteint son apogée en 2006, avec l'approche des élections présidentielles de 2007 et leur désir d'accéder à l'Elysée.

BOTHLa nomination de De Villepin comme premier ministre a soulevé la perspective de sa candidature à la Présidentielle. En même temps, le rêve de Sarkozy d'entrer à l'Elysée est devenu proche après avoir été élu président de "l'Union pour un Mouvement Populaire". Mais De Villepin a déclaré son soutien à Nicolas Sarkozy pour prendre le relais de la présidence française. Une annonce qui aurait du améliorer les relations entre les deux hommes.

Mais, la réalité montre que De Villepin n'était pas sûr de la victoire aux élections en raison du mécontentement des Français vis-à-vis de la politique de son gouvernement à l'époque, en particulier en ce qui concerne le projet de "Contrat Première Embauche", destiné aux moins de 26 ans et qui a donné à l'employeur le droit de rompre le contrat de travail au cours d'une période de consolidation de deux ans sans donner de motif. Cette loi, qui a soulevé les jeunes français et conduit à leur sortie dans la rue dans des manifestations massives, a affaibli la position électorale de De Villepin.

En outre, les constantes de la vie politique française montrent qu'aucun Premier ministre Français a gagné la Présidentielle qui suivait sa prise de fonctions. Pour cela, De Villepin a choisi de rester loin de ce risque et de préparer les élections présidentielles en 2012.

Pour sa part, Sarkozy sait qu'il doit faire ses preuves au terme de son premier mandat présidentiel afin qu'il puisse conduire la France pour un second mandat. Une mission qui est sa préoccupation, à la lumière des sondages qui montrent que seulement 46% des Français sont satisfaits des politiques du Président, alors que 51% sont mécontents.

Il parait que Sarkozy, comme l'a dit RFI, ne laissera aucune chance de torpiller les aspirations politiques de De Villepin en le trainant en justice pour diffamation et d'implication dans le complot de l'affaire "Clearstream". Pour réaliser son objectif, le Président français s'est porté partie civile.

BOTH_CHIRACMais les avocats de De Villepin contestent la présence de Nicolas Sarkozy en tant que partie civile. Selon eux, la présence d'un président de la République dans une affaire judiciaire va à l'encontre du principe d'équité. En même temps, De Villepin a accusé Sarkozy, dans un mémoire transmis au Conseil d'Etat, d'avoir "violé le droit au procès équitable".

De Villepin a saisi dans le mémoire contre un décret du président Sarkozy prolongeant les fonctions de l'un des juges en charge du dossier (Henri Pons) dans le seul but de poursuivre l'information dans laquelle il est partie civile.

A son arrivée lundi au tribunal, De Villepin a déclaré qu'il se trouve ici  "par l’acharnement d’un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi le président de la République française". Il a affirmé qu'il en sortirait libre et blanchi au nom du peuple français.

Les observateurs n'ont qu'à attendre jusqu'au 21 octobre, jour du verdict, pour savoir si Sarkozy sera en mesure d'éliminer son principal rival dans le camp de la droite, ou bien si De Villepin sortira victorieux de cette bataille et commencera à se préparer pour le combat de la présidence en 2012 qui sera l'une des élections les plus féroces si les deux hommes posent leurs candidatures.

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