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11 août 2008

Le conflit russo-géorgien souleve les craintes sur le marche du pétrole

Au moment où les prix du pétrole ont commencé à décliner sur les marchés mondiaux, et après que le baril de pétrole ait perdu environ 30 dollars de son prix en deux semaines, le déclenchement mercredi du conflit entre la Russie et la Géorgie en raison de la province séparatiste géorgien, l'Ossétie du Sud", pro-Moscou, a soulevé les craintes des pays occidentaux sur l'approvisionnement en énergie. Il a également enflammé de nouveau les prix du pétrole.

Les violents combats qui se déroulent dans la région du Caucase affaiblissent la situation de la Géorgie comme corridor vital pour le transfert du pétrole de la mer Caspienne vers l'Ouest, d'autant plus que les pays occidentaux se montrent préoccupés par la sécurité de l'oléoduc "Bakou-Tbilissi-Ceyhan", connu sous le nom de "BTC" et dont les coûts de construction ont atteint trois milliards de dollars, surtout après que le Premier Ministre géorgien Addo Georjennitsais ait dit que l'aviation russe avait bombardé samedi dernier des zones proches du pipeline qui n'a toutefois pas été endommagé.

Malgré que la Géorgie ne soit pas un producteur de pétrole ou de gaz, les entreprises pétrolières occidentales accordent beaucoup d'intérêt à ce pays pour le développement des exportations de pétrole et de gaz de l'Azerbaïdjan, sur les rives de la mer Caspienne. Cela s'explique notamment par la position de Tbilissi. Pro-Ouest et voisine de l'Azerbaïdjan, la Géorgie occupe une place stratégique entre l'Iran, riche du brute, et les pipelines transportant le gaz et le pétrole dans la région monopolisés par la Russie.28978050_p

Depuis l'arrivée du président géorgien Mikhaïl Saakachvili, au pouvoir depuis 2004, et son encouragement pour le rapprochement entre Tbilissi et l'Occident, deux oleoducs ont  été mis en fonction. Mais le différend avec la Russie mettrait en danger le rôle joué par la Géorgie comme passage des pipelines. Cet état de fait a commencé avec la décision de l'Azerbaïdjan, samedi dernier, de suspendre les exportations de pétrole via les ports géorgiens de Batoumi et Kulevi sur la mer Noire.

L'oleoduc "BTC", de 1774 km de longueur, a été mis en fonction en 2006 pour transporter 1,2 millions de barils par jour du pétrole azerbaïdjanais de la mer Caspienne au port turc de Ceyhan sur la Méditerranée. La compagnie "British Petroleum" (BP), détient 30% du capital de cet pipeline auquel dix autres géants pétroliers occidentaux comme les américains "Chevron" et "ConocoPhillips" participent.

La British Petroleum a également modernisé le pipeline "Bakou-Soupsa", qui remonte à l'époque soviétique et qui mène à la côte géorgienne sur la mer Noire. Les compagnies occidentales ont également un projet d'exploitation du gazoduc "Bakou-Tbilissi-Erzeroum", de 692 kilomètres de longueur, pour transférer quelque 8 milliards de mètres cubes de gaz par an des gisements offshore de «Shah Deniz » en Azerbaidjan jusqu'aux frontières entre la Géorgie et la Turquie.

Bien que les prix du pétrole aient viré de nouveau aujourd'hui à la hausse sur les marchés mondiaux et gagnent plus d'un dollar pour le baril, Paul Stevens, un analyste à l'Institut "Chatham House" à Londres et spécialiste des marchés du pétrole, estime que le sort de l'oléoduc "Bakou-Tbilissi-Ceyhan" ne devrait pas affecter, à l'immédiat, les marchés pétroliers. Il souligne que le transfert du pétrole via ce pipeline a été interrompu depuis mercredi dernier après un incendie provoqué par une explosion en Turquie.

Stevens ajoute que même si le pipeline est resté fermé pendant une semaine ou deux de plus son impact sur l'offre du pétrole sur le marché mondial est limité.Pipeline

Pour sa part, Natalia Levchenko, analyste économique chez "Global Insight", estime que les gazoducs et les oleoducs ne seraient pas touchés sauf s'il y a une escalade de la tention et la Russie décide d'imposer un embargo économique total sur la Géorgie. Toutefois, Michael Denison, analyste chez "Chatham House", juge que cette possibilité est faible, expliquant qu'il serait un acte extrémiste de la part de la Russie de contrôler les pipelines étant donné que l'OTAN va prendre cet acte pour une véritable menace pour sa sécurité, ce qui nécessitera une réponse militaire.

En dépit de cela, les analystes conviennent que les combats en Géorgie pousseront les investisseurs à long terme à ne pas investir dans les domaines du pétrole et de gaz dans la mer Caspienne, qui était jusqu'à récemment considéré comme alternatives au pétrole et du gaz du Moyen-Orient et de la Russie.

La question qui se pose actuellement est  : Est-ce que la médiation européenne qu'a commencé aujourd'hui le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner aidera-t-elle à apaiser la situation entre Moscou et Tbilissi, ou bien les prix du pétrole vont temoigner d'une nouvelle flambée et les pressions inflationnistes dans les quatre coins du monde vont augmenter au moment où l'économie mondiale n'a pas gueri des coups successifs subis au cours de l'année ecoulée?!

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