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5 août 2007

La hausse des cours du pétrole élargit le fossé entre les riches et les pauvres

Depuis l'invasion américaine de l'Irak en mars 2003, le monde témoigne d'une hausse sans cesse et sans précédent des cours du pétrole. Ils se sont élevés mercredi dernier, pour la première fois de l'histoire, à 78,77 dollars pour le baril, ce qui affecte l'économie mondiale et l'orientation des richesses.

Si la hausse des prix du pétrole à des niveaux records ne déstabilise pas l'économie des pays industrialisés et permet aux pays producteurs de réaliser des gains, elle représente une énorme pression sur l'économie dans les pays en développement, importateurs de l'énergie.

Dans ce contexte, Francis Perrin, rédacteur en chef du magazine "Le pétrole et le gaz arabes" explique que les pays riches ont pu brillamment s'adapter à l'importante hausse des prix du pétrole depuis quatre ans. "Si le prix du baril dépasse les 80 dollars, cela ne représentera qu'un obstacle psychologique sur les perspectives d'investissement dans le monde".

Pour sa part, Manuchehr Takin, expert au Centre for Global Energy Studies du ministère du Pétrole d'Iran, constate que les pays industrialisés sont aujourd'hui moins dépendants du pétrole, ce qui n'était le cas il y a trente ans. "Ces pays ont oeuvré, à la suite des chocs pétroliers des années 70 et 80, pour diversifier leurs sources d'énergie, en concentrant et développant leurs efforts sur l'énergie nucléaire", a-t-il ajouté.

Mais Takin estime que la hausse des prix du pétrole, qui a été multipliée par trois depuis 4 ans, va freiner le taux de croissance et contribuer à une hausse de l'inflation.

Il semble que la hausse des prix du pétrole continuera à moyen terme puisque la demande en pétrole témoigne, ces dernières années, d'une forte augmentation de la part des pays émergents, notamment de la Chine et de l'Inde.

De plus, le fort taux de croissance de l'economie mondiale, qui dépasse les capacités de production, exercera une pression sur les prix et les empêchera de retourner à leurs niveaux d'il y a cinq ans, lorsque le prix du pétrole ne dépassait pas les 25 dollars le baril.

Ce qui est remarquable c'est que, malgré la hausse importante des prix de l'or noir, le Fonds monétaire international (FMI) a revisé à la hausse ses prévisions concernant le taux de croissance mondiale en 2007 et 2008. Il a estimé que ce taux atteindrait 5,2% grâce à la performance des économies des pays émergents, notamment la Chine. En même temps, le FMI a averti que les prix élevés du pétrole constituaient une menace pour l'économie mondiale, mais il n'a pas fait part d'une grande préoccupation à ce sujet.

Philip Chalman, professeur d'économie à l'Université de "Paris Dauphine" et spécialiste dans les affaires de matières premières, est d'accord avec le fait que les prix élevés du pétrole n'affecteront pas l'économie mondiale, conduite par les pays industrialisés.

Il est certain que les gains realisés par les pays producteurs de pétrole, qui sont pour la plupart des pays en développement comme le Venezuela, l'Algérie et la Libye, meneront a l'augmentation du pouvoir d'achat dans ces pays. Aussi, les dépenses de ces pays dans le domaine du développement des infrastructures vont augmenter, ce qui sera au profit des pays avancés qui possèdent le savoir-faire.

Mais la catastrophe résultant des prix élevés du pétrole se trouve dans les pays en développement et qui importent leur énergie. Ces pays ont souffert de la forte hausse de leur facture d'énergie et, par conséquent, de l'augmentation du déficit de la balance commerciale, ce qui constitue un obstacle dans sa lutte contre la pauvreté.

A cet égard, Calude Mandel, Directeur de l'Agence internationale de l'énergie qui défend les intérêts des pays consommateurs de l'énergie, dit que la situation représente une catastrophe terrible pour les pays les plus pauvres. "Les prix du pétrole dans ces pays sont subventionnés par l'Etat, ce qui représente une pression sur le budget gouvernemental", a-t-il ajouté.

Mandel a expliqué que le coût de cette subvention dans le budget des pays pauvres dépasse de cinq fois les fonds epargnés après l'annulation des dettes de ces pays par le Groupe des huit grands pays industrialisés (G8).

Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques en Afrique, l'Organisation de coopération et de développement économique indique que le taux d'inflation a dépassé la barrière de 10% dans les pays africains importateurs du pétrole en raison de la hausse des prix.

L'Organisation a déclaré que le développement des nouvelles sources d'energie, comme la bioénergie, qui sont produits à partir de céréales, va accroître la crise dans certains pays en développement, car il exercera une pression sur les prix des produits alimentaires et, par conséquent, cela peut mener à la famine dans l'avenir.

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