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7 juillet 2007

La Présidence du FMI : Véritable efficacité ou jeu politique ?

La nomination du nouveau directeur du Fonds monétaire international (FMI) soulève la polémique sur les critères de cette personnalité : Le directeur du FMI est-il élu conformément à son efficacité ou bien en fonction de l'équilibre politique entre les grandes puissances ? La démission du directeur du FMI Rodrigo Rato, quelques semaines après le départ du président de la Banque mondiale (BM) Paul Wolfowitz, a révélé la "crise profonde" dont temoignent les institutions internationales. Dans ce contexte, Damien Meyer, chef de la commission de l'annulation des dettes du tiers monde, constate que l'annonce de la démission soudaine de Rato démontre le "brouillard" dans les institutions internationales et "marque une nouvelle phase d'incertitude". "La performance de la BM et du FMI a fait l'objet de nombreuses critiques, alors que les deux institutions se satisfesaient de mener des redressements mineures". Pour sa part, Sebastian Formy de l'ONG "Oxfam", juge que le FMI s'est trouvé "dans la pire situation" pendant le mandat de Rato, malgré le début de la mise en oeuvre de certaines réformes. "Mais, ces réformes exigent beaucoup de temps", a-t-il ajouté. Selon lui, "Rato a soulevé plusieurs questions dont la représentation des géants du développement comme la Chine et l'Inde, mais l'attribution de deux ans pour réformer la gestion de l'institution est une période très longue". Formy explique que plusieurs pays ont payé leurs dettes en avance et ont menacé de se retirer du FMI, au moment où ce dernier a commencé à reviser son rôle pour la première fois depuis sa création en 1944. Le scandale de l'ex-président de la BM, Paul Wolfowitz, qui a haussé le salaire de son amie Reza Shah, a ébranlé la confiance dans la BM, en particulier celle du président. Ce scandale a soulevé dees pressions internationales pour appeler à la démission de Wolfowitz, nommé par le Président americain George W. Bush en dépit des critiques. Après la demission de Wolfowitz, Bush a posé la candidature de Robert Zoellick au même poste. La France a ensuite exprimé son desir de désigner un de ses citoyens pour succéder à Rato à la tête du FMI. Une annonce qui a soulevé de nouveau la question des critères appliqués pour la nomination à ces postes internationaux. Les spécialistes dans le domaine du développement à Washington estiment que la succession de Rodrigo Rato doit être une occasion de rompre avec les nominations politiques et l'adoption des choix efficaces. Dini Du Trai, responsable du FMI au Vietnam et Vice-President du centre du développement global (un centre indépendant américain de recherches), dit que la nomination aux postes internationaux ne devrait pas être liée à la nationalité. L'idée de nommer un français à la tête du FMI a vu le jour après que le président français, Nicolas Sarkozy, ait annoncé qu'il soutiendrait la candidature du socialiste et ancien ministre de l'Economie, Dominique Straus Khan, à ce poste. Sarkozy s'est également entretenu avec Laurent Fabius, ancien Premier ministre français et ancien candidat au poste de directeur du FMI, ce qui a soulevé la probabilité de poser la candidature de Fabius une fois de plus. Les déclaration du porte-parole de la présidence française selon lesquelles Sarkozy soutiendra la candidature de l'un des deux socialistes, Laurent Fabius ou Dominique straus Khan, à la tête du FMI intervient dans le cadre de la stratégie suivie par le président Français de s'ouvrir aux partis de gauche. Danny Bradley, directeur du Programme du droit international à l'American University à Washington, estime qu'il faut élire "minutieusement", au niveau international, la personnalité qui dirigera cette organisation internationale. Bradley a ajouté qu'un tel choix minutieux ne diminue pas l'efficacité de Fabius ou de Straus Khan. "Si la France veut poser leurs candidatures, elle doit le faire dans le cadre d'un processus plus ouvert et plus transparent avec la participation des autres pays" a-t-il précisé en référence à la nécessité de s'éloigner des manipulations politiques et de la réalisation d'objectifs personnels. Dans ce contexte, Du Trai estime que les Européens doivent définir au moins les compétences qu'ils recherchent et organiser un processus de sélection "relativement transparent" pour déterminer quel candidat est le meilleur pour le poste. Pour sa part, le vice-directeur du Centre des recherches économiques et politiques a Washington, Mark Weissbrodt, juge qu'il serait étonnant que le FMI ne mène pas des réformes symboliques, dont l'élection de son président, conformément au critère d'efficacité. Selon une tradition non écrite, les Etats-Unis nomment le président de la BM, alors que les Européens sont chargés de la nomination du directeur du FMI. La nomination d'un français à la tête du FMI ne serait pas une première pour l'Union Européenne (UE) : depuis la création du FMI il y a 61 ans, trois français ont occupé ce poste pour plus de 30 ans. Malgré l'efficacité démontrée par Fabius et Straus Khan lorsqu'ils étaient ministre de l'Economie en France, la candidature de Fabius au poste de directeur du FMI pourrait être refusée par l'UE en raison de son rejet de la constitution européenne. Daniel Bradley dit que la France pourrait aussi entrer en concurrence avec d'autres pays européens qui souhaitent proposer une personnalité à ce poste. Depuis l'annonce de la démission de Rato le 28 Juin dernier, les médias ont fait écho de noms d'autres hauts fonctionnaires européens, comme le ministre italien de l'Economie, Tommaso Padoue-Cioba, le gouverneur de la Banque centrale italienne Mario Draghi, outre l'ancien gouverneur de la Banque centrale polonaise, Leszek Balserovsky, et l'ancien Premier ministre polonais Maric Belca.
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