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1 janvier 2006

Hossam Hassan : Je suis fier de mon parcours, mais j'aurais pu faire mieux

A presque 40 ans et avec un palmarès qui ne compte pas moins de 40 titres, Hossam Hassan, est devenu une légende du football égyptien. Personne n'a oublie son but contre l'Algérie qui avait permis a la sélection de se qualifier au Mondial d'Italie en 1990. Huit ans plus tard, Hossam Hassan inscrivit sept buts au cours de l'édition burkinabé de la CAN et l'Egypte remporta le titre après 12 années de disette. Raisons pour lesquelles des milliers des supporters, outre les spécialistes du football local, souhaitent le voir faire partie de la sélection nationale qui disputera la CAN 2006 pour que les Pharaons puissent bénéficier de son immense expérience et remporter un cinquième titre continental, confidences d'un monstre sacré.

imagesCAXSACY6Il se murmure que votre nom est sur la liste préliminaire des 40 joueurs choisis pour la CAN 2006, c'est vrai?
J'ai entendu ca, effectivement. Mais j'affirme que je n'ai pas été contacte personnellement. Attendons la suite des événements.

Que représente votre retour en équipe nationale?
Pour tout footballeur, C'est l'honneur de porter le maillot de son pays. Mais pour moi, c'est plus qu'un honneur...C'est un grand bonheur...Cela correspond aussi a un profond désir, a un rêve et a un défi. Vous savez bien que certains doutent de ma capacité à tenir encore ma place. Je veux donc leur prouver qu'ils ont tord. Moi, je sais que je peux représenter un plus pour la sélection.

Quel regard portez-vous sur votre carrière, même si elle n'est pas terminée?
J'ai débuté ma carrière en 1983 au club al-Ahly, ou je suis reste jusqu'a 1990, date a laquelle j'ai signe au Paok Saloniki (Grèce). Apres une bonne année en Grèce, j'ai été sollicite par le club suisse Neuchatel Xamax. je pense avoir passe une bonne saison dans le championnat helvète. Hélas, je n'ai pas pu aller au-delà. Car, une fois de plus le devoir m'avait appelé au Caire. Le PDG d'al-Ahly Saleh Selim, m'avait demande de retourner aux "Red Devils" qui traversaient une zone de turbulences. al-Ahly était ma maison je ne pouvais pas rejeter cette demande. Je n'ai pas eu l'ombre d'une hésitation. Finalement, j'y suis reste neuf ans. Des années au cours desquelles nous avons remporte de très nombreux trophées : sept titres nationaux, une coupe d'Egypte et une coupe africaine des clubs vainqueurs des coupes. En 2000, al-Ahly m'a prêté au club émirati al-Ain pour six mois. Mais en revenant au Caire, j'ai compris que les responsables ne voulaient plus renouveler mon contrat. Ils ont essaye de me convaincre de partir en Turquie,  mais je n'avais pas envie de quitter l'Egypte a cette époque. Alors, lorsque le Zamalek se manifesta avec une offre alléchante, j'ai saute sur l'occasion. Comme d'habitude, j'ai fait de mon mieux sous le maillot blanc. Résultat : après quatre belles saisons, j'avais engrange neuf autres titres majeurs. Pas mal pour un joueur sur la pente descendante, non? Une fois encore, a la fin de ma dernière saison, le Zamalek n'a pas fait grande chose pour me retenir. Aujourd'hui, je me fixe un nouveau défi avec al-Masry, le club de Port-Said.

imagesCA60QW4DVous êtes le doyen des footballeurs du monde, que représente pour vous ce titre?
Une grande satisfaction. J'aurais pu porter ce record beaucoup plus haut et le rendre encore plus inaccessible, si je n'avais pas été écarte de façon injuste de la sélection. Ce record est la preuve de la grande régularité de mes performances sur le terrain. J'ai passe 18 ans (entre 1985 et 2003), sans interruption, au service de la sélection nationale.

Quel est le secret de votre longévité?
Il y a d'abord l'aide et la volonté de Dieu. Ensuite, ma passion pour le football, une bonne hygiène de vie, une envie de réussir inébranlable, l'amour de supporters et sans doute un peu de talent tout de même.

Que ressentez-vous en continuant à jouer si prés de la quarantaine?
De la fierté. Oui, je suis fier d'être encore au top dans des matches de haut niveau et surtout d'etre toujours un attaquant tant réclame à la fois par les clubs qui m'emploient et les supporters qui viennent me voir jouer.

imagesCABKR5TXQuelles sont vos plus beaux souvenirs dans les compétitions africaines?
J'en ai beaucoup. Mes débuts avec al-Ahly (des 1984) furent extraordinaires. Nous avions remporte, trois années d'affilée, la Coupe d'Afrique des clubs vainqueurs de coupes, avant de clore ce cycle en beauté, avec a la clé un succès dans la Ligue des clubs champions. Avec la sélection nationale, j'ai connu le même bonheur en remportant la première compétition internationale que je disputais : CAN 86. Toutefois, mon meilleur souvenir reste la CAN 98. Hormis le titre de champion d'Afrique, j'y gagne celui du meilleur butteur du tournoi (trophée partage avec le Sud Africain Benni McCarthy auteur de 7 buts également).

Que pensez-vous du football africain?
Il a beaucoup progresse. Les Africains ont toujours possède un physique, ils ont désormais de grandes qualités techniques et une bonne maitrise tactique. Sans compter les remarquables individualités. Le recrutement massif de joueurs africains par les clubs européens a transforme la donne. Aujourd'hui, le footballeur africain de haut niveau est un footballeur complet.

Quelles sont les différences entre le football pratique en Egypte et celui qui est développé dans le reste du continent?imagesCAC053QP
Le joueur égyptien est techniquement très doué. Mais il lui manque la stabilité et un environnement professionnel pour se montrer encore plus créatif. Une grande partie du succès du football dépend du rôle des medias. Je m'explique : les medias peuvent encourager la stabilité de système, ce qui a long terme donne ces fruits, comme ils peuvent contribuer a sa destruction. Je prends un exemple : après notre victoire a la CAN 98, sous la direction d'al-Gohary, les journaux ont écrit que ce dernier est le meilleur sélectionneur en Egypte et que la sélection était la meilleur de tous les temps. Mais lorsque nous avons dispute la Coupe des confédérations, quelques mois plus tard (deux matchs nuls et une défaite), les medias sont tombés à bras raccourcis sur la sélection et sur al-Gohary. Ce dernier a fini par démissionner. Depuis, le football égyptien n'a plus connu la stabilité. L'autre problème majeur du football égyptien réside dans l'instabilité de la gestion. Il n'y a pas de politique à long terme. Chaque changement de dirigeants, au niveau de la fédération de football ou au niveaux des clubs, fait table rase de ce qui a déjà était réalise par les prédécesseurs. Il faut alors tout reprendre du début. C'EST UNE PERTE DE TEMPS INSUPPORTABLE ! Il y a, toutefois, une exception : al-Ahly. Dans ce club, les conseils d'administration changent, mais la politique demeure la même. Si la gestion de football en Egypte est basée sur une vraie stratégie et non pas sur les relations personnels et les agitations, je pense que nous ferions partie des grandes puissances.

Quelles sont les chances de l'Egypte lors de la prochaine CAN et quelle différence voyez-vous avec l'édition que vous aviez gagnée en 98?
D'abord, en 1998 la sélection était formée de joueurs exceptionnels, expérimentes et ayant évolue en Europe. Et puis, nous avions un grand directeur technique. Un vrai expert. Il nous avait bien préparés pour la compétition. La sélection actuelle renferme des joueurs prometteurs et un bon entraineur. Mais je redoute l'absence d'expérience des grandes compétitions. Cette fois, la CAN risque d'être plus difficile à négocier. Il y aura les 16 meilleures sélections du contient dont le niveau est proche. L'atout de l'Egypte sera son public. Les Pharaons seront soutenus par 75 millions de supporters. Cependant c'est une arme à double tranchant. La pression peut être sur l'adversaire, mais elle peut être aussi sur nos joueurs.

Que répondez-vous à ceux qui affirment que vous êtes un grand nerveux?
Seule l'injustice qui m'énerve. Sur le terrain je ne le suis pas...Les gents confondent la nervosité avec la farouche volonté de gagner dont je fais preuve au cours d'un match.

Vous appréciez de jouer aux cotes de votre frère jumeau, Ibrahim?
Ibrahin est le meilleur arrière droite en Egypte. Je suis mentalement et techniquement en grande confiance quand il est présent en même temps que moi sur le terrain. Il me comprend parfaitement.

Vous n'avez jamais imagine le remplacer sur le terrain après un carton rouge et vice-versa?
(Grand éclat de rire). Non, non, jamais ! Nous sommes des gens sérieux et honnêtes ! Nous avons quelques différences au niveau du visage et des cheveux. Et puis, nous n'occupons pas le même poste...

Les gens ne confondent jamais?
Bien sur que si, mais pas les amis, la famille et les collègues.

Qui est le plus vieux?
Ibrahim. Il est né 10 minutes avant moi.

Quel est le joueur que vous respectez et admirez le plus?imagesCAP0MLQW
Ils sont nombreux à mériter le respect. Je ne veux pas citer des noms pour ne pas oublier quelques uns... Au plan mondial, je peux tout de même citer Puskas, Pelé, Maradona et Marco Van Basten. En Egypte, il y a Ali Abou Greisha, Zezo, al-Khatib.

Vous vous voyez un successeur dans le football égyptien actuel?
Mido est un bon attaquant. Il a bien commence sa carrière. Il ya aussi Emad Met'eab...

Votre plus mauvais souvenir?
(Sans hésiter) Quand J'ai quitte al-Ahly pour Zamalek, puis quand j'ai du partir du Zamalek.

Quels sont les moments de bonheur?
Chaque fois que j'ai gagne un titre...Apres chaque but et quand je lis la passion dans les yeux de mes fans.

Apres une si longue carrière, nourrissez-vous des regrets?
J'en ai au moins un. Je regrette de ne pas avoir eu un manager capable de m'aider à faire les bons choix professionnels. Je regrette aussi le moment où j'ai mis fin à ma carrière européenne, je me suis sacrifie pour al-Ahly et il m'a finalement déçu.

Aimeriez-vous retourner en Europe?
Seulement dans un pays ou le championnat est fort.

Vous aimez toujours al-Ahly?
Je suis un professionnel. Je fais toujours de mon mieux pour le club ou je joue.

Dans quel club aimeriez-vous finir votre carrière?
Je rêve de la finir au sein d'al-Ahly. Ce serait une fin logique.

Et quand déciderez-vous de tirer votre révérence?
Quand je sentirai que je ne peux plus rien donner au club qui me fait confiance.

Vous avez réfléchi a votre reconversion?
Je me lancerai dans le business.

Etes-vous globalement satisfait de votre long parcours?
Plutôt satisfait. Néanmoins, je pense que j'aurais pu faire encore mieux.

DIGEST Hossam Hassan
Nom
: Hassan Hassan
le 10 aout 1966 au Caire, 1,78m 68 kg
clubs successifs : al-Ahly (1983-1990), Paok Saloniki (grece 1990-1991), Neuchatel Xamax (suisse 1991-1992), al-Ahly (1992-2000), al-Ain (Emirats arabes unis 2000), zamalek (2000-2004), al-Masry (2004-?)
163 sélections, 63 buts : 1er match le 10 septembre 1985 Norvège/Egypte (3/0) dernier match le 29 mai 2004 Egypte/Gabon (2/0)

Grandes competitions disputees : Mondial d'Italie 1990

                                                  CAN 1986,1988, 1992, 1998, 2000, 2002.
Palmares : CAN 1986,1998
                Jeux Africains médaille d'or 1987
                Coupe Arabe des Nations 1992
                Ligue Africaine des clubs champions 1987, 2002
               Coupe africaine des clubs vainqueurs des coupes 1984,1985,1986,1993
               Super coupe africaine 2002

                Ligue d'Egypte 1985, 1986, 1987,1989,1994,1995,1996,1997,1998,1999,2000,2001,2003,2004
               Coupe d'Egypte 1985,1989,1993,1996,2002
               Super coupe d'Egypte 2001,2002          
               Ligue des Emirats Arabes Unis 2000

 

 

Coupe afro-asiatique des clubs champions 1988
               Ligue arabe des clubs champions 1996,2003
               Coupe arabe des clubs vainqueurs des coupes 1994
               Coupe arabe des élites 1997,1998
                Super coupe egypto-saoudienne 2003

 

 

Hossam Hassan...La légende vivante d'Hélouân

Attaquant émérite, recordman du monde des sélections internationales, légende d'al-Ahly, Hossam Hassan est tout cela a la fois. Ce footballeur de légende vient a 39 ans de se lancer dans la politique.images

9 janvier 2001 : l'Egypte vient de battre la Zambie (3-1) en match amical au Caire. Le public, en effervescence, est debout et réserve une longue ovation à Hossam Hassan. A bientôt 35 ans, l’attaquant vient d'entrer dans la légende du football mondial. Avec 151 sélections en équipe nationale, le butteur historique d'al-Ahly et des Pharaons bat ce jour la le record détenu jusqu’alors par l'Allemand Lothar Matthaus. Plus de quinze ans après sa première cape, Hossam Hassan entre définitivement dans la légende. Plus tard, il sera désigné officiellement Doyen des footballeurs internationaux par Sepp Blatter. Le président de la FIFA  se déplacera spécialement au Caire pour marquer le coup et souligner l’importance de l'honneur fait a Hossam Hassan.

Avant de marquer a jamais l’histoire du football mondial, le buteur était devenu le footballeur égyptien le plus marquant et le plus aime. Lors de la Can 1998 organisée au Burkina-Faso, Hossam Hassan est le grand artisan de la victoire finale des pharaons. Tout au long de la compétition, l'avant-centre impressionne par son sens du but. Il fera mouche a sept reprises pendant le tournoi continental, dont il sera l’un des meilleurs buteurs en compagnie du Sud-Africain Benni McCarthy. Attaquant de petite taille, Hossam Hassan sait se faire oublier sur la pelouse avant de surprendre ses adversaires par des buts inattendus.

Cette grande joie ne trouvera toutefois pas aux yeux des fervents supporters égyptiens la reconnaissance qu’elle méritait : bien que nomine, Hossam Hassan n’obtient pas cette annee-la le titre de footballeur africain de l’année.

"Rare et irremplaçable"

Si l'on excepte cette déception, la carrière internationale d'Hossam Hassan compte bien davantage de hauts que de bas. De sa première Coupe d'Afrique en 1986 au titre de 1998, en passant par la Coupe du monde en Italie (la deuxième et dernière disputée par les Pharaons), le buteur, auteur de 63 buts en 163 rencontres, n'a pas souvent manque les grands rendez-vous. Mahmoud al-Gohary, sélectionneur "historique" des Pharaons des années 80 et 90 ne tarit pas d'éloges au sujet d'Hossam Hassan : "Il est le meilleur footballeur que j'ai dirige. Buteur, passeur voire meneur de jeu, Hossam Hassan peut être tout cela a la fois, il sait tout faire. Il fait partie de ces joueurs capables de changer le cours d'un match a lui tout seul. C'est quelqu'un de rare et d'irremplaçable !"

Si l'Afrique et le monde ont fait connaissance avec Hossam Hassan a la faveur des grandes compétitions internationales, c'est toutes les semaines, en championnat d'Egypte, que l'attaquant est devenu l'idole d'un peuple, et particulièrement des supporters d'al-Ahly, le club du Caire pour lequel il inscrivit le total de 109 buts. Passe ensuite sous la bannière du grand rival de Zamalek, Hossam Hassan ratisse large et peut revendiquer une appréciable popularité.

Même son image de mauvais garçon, de "John McEnroe du football égyptien", comme l'écrivit un jour un journaliste, n'est jamais parvenue a entamer ce capital-sympathie.

Apres le foot, la politique...

Il est par conséquent dans l'ordre des choses qu'Hossam Hassan se lance dans la politique. En cette fin d'année 2005, la star du football brigue les suffrages populaires à Hélouân, dans la ville ou il a grandi et tape dans ses premiers ballons. Alors, supporters et électeurs, même combat?

 "Ce sont les habitants du quartier de Hélouân qui m'ont incite a participer a ces élections, et j'ai la conviction de pouvoir leur présenter quelque chose de positif", déclare simplement Hossam Hassan. La bataille n'est pas pour autant gagnée d'avance. Surfer sur une popularité acquise dans le passe n'est pas synonyme de succès électoraux futurs. Si le visage est connu, le programme reste flou. En Compagne, Hossam Hassan ne se lance pas dans des grands discours. Plutôt que de refaire le monde, la star parle de ce qu'elle connait le mieux : le sport. Il promet d'"essayer d'élever le niveau sportif, et surtout celui du football", en aménageant en ville des "terrains de sport ouverts". La destinée politique d'Hossam Hassan sera-t-elle aussi fructueuse que le fut sa carrière de footballeur? L'avenir le dira. Mais, quoi qu'il advienne à l’ avenir, les Egyptiens n'oublieront jamais cet attaquant qui les fit tant rêver.

Article écrit pour le numéro 18 de la revue Foot Africa janvier-fevrier 2006 (Grand merci à Patrick Juillard)

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